Carrerou Jean Bernard

Lurbe

Il y a des mails qui me font plaisir et qui récompensent du travail de fourmi que je fais, depuis près de vingt ans, sur le thème de l’émigration. Celui de Waldemar Carrerou est un exemple.

Gracias por tan valiosa informacion para mí y mi familia. Hace decadas que luchamos por encontrar el origen de nuestra familia.-Agradezco emocionado y ansioso todo lo que puedas hacer al respecto”

Son ancêtre Jean Bernard Carrerou est né à Lurbe le 6 juillet 1839, il est le second fils des 9 enfants du couple Bernard Carrerou et Elisabeth Borce-Pélaborde. Ce couple s’est marié à Lurbe en 1836, Bernard est le fils d’André Carrerou et de Marie Labeigt-Laviguerie , quant à l’épouse , ses parents sont Bernard Borce-Pelaborde et Catherine Foropon-Francoye de Bedous. Les deux époux sont mineurs.

Ce couple aura 9 enfants : Marie en 1837 qui décède à 18 ans, Jean Bernard en 1839, Engrâce en 1842, Joseph en 1844 qui décède à 6 ans, Catherine en 1849, Joseph en 1852 qui ne vit que six mois, Véronique en 1855, Marie en 1857 décédée quinze jours plus tard et Marie Marthe en 1887 qui épouse Jean Baptiste Hourcade à Lurbe. Sur les cinq enfants qui atteignent l’âge adulte, trois optent pour l’émigration en Uruguay : Jean Bernard, Marie et Catherine.

Bernard est décédé en 1903 à 86 ans, longévité extrêmement rare à cette époque.

En général, le premier fils prend la suite de ses parents mais il arrive que lorsque le père s’est marié très jeune , ce qui est le cas, le fils considère qu’il devra attendre trop longtemps pour devenir le maître et il émigre. Cette solution a été la bonne pour Jean Bernard car par son travail et son intelligence il a su amasser une petite fortune et ses enfants se sont alliés à la haute société en Uruguay comme aux Etats Unis.

Le départ vers l’Uruguay

Sur le site https://www.visasenbordelais.fr/visas.php, on trouve le départ des Carrerou. Jean Bernard a quitté Bordeaux le 1er janvier 1858, sur le navire Conseiller Jenny, il avait 18 ans et sa destination était Buenos Aires mais avant 1860, les gros bateaux faisaient escale à Montevideo, le port de Buenos Airesétant souvent ensablé. Jean Bernard a opté pour l’Uruguay. A l’arrivée des bateaux, des employeurs les attendaient et offraient du travail.

Engrâce et Catherine sont parties ensemble de Bordeaux le 9 juillet 1866 ; elles allaient rejoindre leur frère à Montevideo. Engrâce avait 24 ans, Catherine 17 ans.

En Uruguay

En 1864, Jean Bernard s’immatricule au Consulat de Montevideo, il a 25 ans, il exerce la profession de laitier. L’Uruguay vivait surtout de l’élevage : viande et lait. Certainement que Jean Bernard avait déjà son propre cheptel de bêtes. Il a épousé une jeune fille d’origine basque française María Curutchet.

La famille s’est installée dans le département de Durazno, au centre de l’Uruguay, à Villa Tapes actuellement Carlos Reyles. Juan Bernardoétait « estanciero, hacendado, criador » c’est-à-dire propriétaire terrien et éleveuril possédait de grandes étendues de terres où il faisait de l’élevage de bovins et d’ovins mais sa renommée était surtout due à ses chevaux d’excellente racedont son arrière-petit-fils garde « la marque ». Il employait plus de cinquante « peones »pour plus de 2 000 bêtes.

Mais Jean Bernard Carrerou était un homme d’affaires ambitieux ayant des biens dans de nombreux domaines : un hôtel à Durazno ; une ligne de diligences qui assurait un service régulier de transport et de postes, ceci employait beaucoup de main d’œuvre : peones, forgerons, cochers etc…Le rio Negro et le rio Yi sont aussi des voies de communications et Juan Bernard fit venir de France une « balsa » qui transportait bêtes et gens sur le Rio Negro.

Juan Bernardo est décédé à70 ans en 1909, c’était un homme riche. Sa descendance en Uruguay ou aux Etats Unis comprend de nombreuses professions libérales, des intellectuels et des directeurs d’entreprises. C’est certain que s’il était resté à Lurbe, son destin n’aurait pas été le même ! D’Engrâce nous n’avons pas trouvé de traces, Catherine a épousé Jean Lavorda (Laborde) en Uruguay.

Waldemar Carrerou a le projet de venir découvrir Lurbe, le Béarn et la « douce France » l’année prochaine. Il ne savait pas où était né son arrière-grand-père mais par intuition il était membre de l’AFUB (Association Franco Uruguayenne de Béarnais) association très active dans la vie culturelle de Montevideo.

Avec la collaboration, la gentillesse et les photos de Waldemar Carrerou.

 

 

Deux fils Carrerou, Pedro(conductor) et Juan (mayoral). Un petit-fils, Isabelin sur le toit.

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