Chac Louis

Miramont de Comminges

Quand j’ai reçu cette demande, je savais que ce patronyme n’était pas originaire des Hautes et Basses Pyrénées mais je ne sais pas par quel hasard il était dans mes listes.

Chac Louis Jean-Marie est né le 16 novembre 1853 à Miramont de Comminges, commune proche de Saint-Gaudens en Haute-Garonne.

Il est le dernier fils de Martin Chac, fileur de laine dans des ateliers mécaniques et de Jeanne Soula, couturière. Les familles Chac sont nombreuses à Miramont mains ils viennent tous de la même branche, ce sont des artisans dans la production de la laine, leur situation est bien meilleure que celle des paysans : les laboureurs.

Martin Chac et Jeanne Soula tous deux originaires de Miramont se sont mariés en 1834. Martin-Bertrand a 26 ans il est fileur en mécanique, fils de Jean- Bertrand Chac, teinturier et de Bertranette Mager ; l’épouse Jeanne-Marie Soula, âgée de 23 ans est couturière, fille de Jean Soula cordonnier et de Marie Jeanne Rambaud. Ce couple aura cinq enfants : Jeanne-Marie en 1835, François-Bertrand en 1838, Catherine en 1841, Catherine Marguerite en 1844 et Louis Jean-Marie en 1853.

Le Comminges n’est pas une terre d’émigration mais la période est difficile sous le règne de Napoléon III ; ce n’est pas encore la mort de l’artisanat mais la Guerre se prépare et surtout si on tire le mauvais sort, on reste sept ans au service de l’armée. Est-ce cela qui pousse les deux fils à émigrer ? mais aussi un espoir d’un avenir brillant promis par les agents d’émigration.

Les départs pour l’Argentine

François s’embarque à Bordeaux en décembre 1854, il n’a que 16 ans mais il est accompagné de sa tante Louise Soula de 34 ans.

Puis en 1860, c’est Etienne Chac, 15 ans qui monte dans le navire Cubano, c’est un cousin germain de François il est fils de Paul et de Jeanne Abadie.

Grâce à son immatriculation au Consulat de Buenos Aires le 16 juin 1873, on sait que Louis Chac a embarqué en 1871 sur le navire Amazone en compagnie de Dhios Justin de Labarthe-Rivière, Tapie Pierre de Lourdes et Dulom Pierre de Barcelone du Gers

La vie en Argentine

Seul Louis s’immatricule au Consulat français à Buenos Aires en 1873, il est célibataire, menuisier, il donne son état civil mais pas sa date de départ : cheveux blonds, yeux gris, 1,69 m.

Dans le recensement de 1895, on le retrouve à Buenos Aires, il a fondé une famille d’abord avec Maria Peyrau de Miramont aussi puis en secondes noces avec Luisa Garry, française aussi.

François, Etienne et Louis sont toujours restés proches, Etienne et François sont parrains des enfants de Louis.

Dans le recensement de 1869, Louis n’est pas recensé mais Etienne est boulanger et François charpentier, les deux encore célibataires.

La famille de Louis Chac selon Familysearch.

Il vit dans la capitale et fréquente la paroisse de Balvanera, le quartier des Français. Il est dit charpentier, très bon artisan il était spécialisé dans la construction des escaliers en bois.

Epoque faste pour l’Argentine, l’aristocratie voulait des maisons à la Française avec de beaux balcons, des escaliers majestueux dessinés par des architectes français et montés par des artisans français. Ainsi Louis Chac profita d’une très bonne situation économique.

Vers 1880, il a épousé Marie Peyrau de Miramont ; l’a-t-il rencontrée à Buenos Aires ou est-elle venue se marier pour tenir une promesse de jeunesse ?

En 1881, naît Maria Luisa qui décède à 4 ans victime de la variole. Sur l’acte Luis et Maria déclarent qu’ils sont de la Haute-Garonne, Saint Gaudens.

En 1883, naissance de Juan Luis Chac, le père est « carpintero » la mère « planchadora » (repasseuse)

Puis il y a eu de secondes noces, la mère des enfants est maintenant Luisa Garry. En 1886, Francisco Luis qui décède en 1901 de la diphtérie. Son père voulant qu’il soit instruit l’avait mis en pension dans un collège religieux.

En 1892, naissance de Juana Felisa

En 1894, baptême de Luis Pedro né en 1893

En 1895, Luis déclare 10 ans de mariage avec Luisa Garry et 7 enfants.

Que sont devenus les trois enfants ?

Francisco est donc décédé à 12 ans, la famille conserve précieusement quelques-uns de ses cahiers du collège

Juana

Juana a souffert de problèmes psychiatriques qui l’obligeaient à être hospitalisée à plusieurs reprises. Elle fit plusieurs voyages en France mais on ne sait ni, où elle descendait, ni le but des voyages. C’était une artiste travaillant très joliment le bois.

Luis, le dernier né en 1893 a pu profiter d’une belle vie. Tout jeune son père l’a envoyé en France pour étudier, il était certainement pensionnaire dans une institution de Saint-Gaudens ou de Toulouse mais ce dont il gardait un excellent souvenir ce sont des vacances à Miramont certainement : la vie dans les bois, la cueillette des champignons, la rencontre insolite avec un enfant vivant presqu’à l’état sauvage (certainement un fils de charbonnier vivant dans la forêt).

Revenu en Argentine, il intégra l’Ecole Navale et fit une belle carrière atteignant le grade de Capitaine de vaisseau. Vers 1930, il fit partie d’une commission de surveillance de la construction de cuirassés que l’Argentine avait commandé aux USA ce qui l’amena à vivre à Brooklyn pendant trois ans.

Luis hijo

Il avait épousé Clara Fanelli, la sœur de la mère de mon correspondant.

A la retraite, le couple partageait son temps entre un bel appartement au centre de Buenos Aires et une résidence à Mar del Plata, station balnéaire très chic. Luís Chac est décédé en 1965.

Cette fois ce n’est pas un descendant direct mais un neveu qui cherche les racines de son oncle auquel il était particulièrement attaché

Mon correspondant Nicolás Romano est un amoureux de la France, je lui laisse la parole.

“- El padre de mi tío Louis, nacido en 1853, del que Ud. gentilmente me envió también su acta de nacimiento, era carpintero y seguramente vino a la Argentina porque en esa época nuestro país estaba en muy buena posición económica y se construían casas para gente rica con diseño de arquitectos franceses. La arquitectura de la parte más antigua y aristocrática de la ciudad de Buenos Aires por ese motivo es muy parisina.

Recuerdo que su especialidad eran las escaleras de madera de esas suntuosas residencias.

– Su primer hijo, Francois (Francisco aquí), fue internado como pupilo en un colegio católico (San José), donde se enfermó de difteria, y en esa época era una enfermedad mortal, y lamentablemente falleció, tendría 12 años. Mi hermana (María del Carmen) aún conserva algunos cuadernos del colegio de él, y sabemos que tenía una letra muy linda.

– La hermana Juana, dos años mayor que Luis, lamentablemente tuvo problemas psiquiátricos y debía ser internada de tanto en tanto.

Sabemos que hizo varios viajes a Francia, pero no sabemos cuál era su destino en Francia, si su pueblo natal u otra localidad.

Hacía hermosos trabajos artísticos en madera, grabados, y yo conservo un cuadro hecho por ella. Yo no la conocí.

– En cuanto a mi tío Louis Chac, fue enviado por su padre a Francia a estudiar en la escuela primaria, antes de la primera guerra. De ese período eran sus relatos sobre su vida de niño y adolescente en Francia, sus cuentos sobre las aventuras con sus compañeros en el bosque, las incursiones a recolectar hongos, y su “petite histoire” de que en esa época habían encontrado a un niño en lo más profundo del bosque en estado salvaje, y los esfuerzos para integrarlo a la sociedad (pienso que era más feliz en el bosque).

Aquí Louis tuvo una vida agradable. Al regresar a la Argentina, luego de completar su escuela primaria en Francia, estudió en la Escuela Naval Argentina, y tuvo una buena carrera, llegando al grado de Capitán de Navío. En la década de 1930 integró comisiones en Estados Unidos para controlar la construcción de dos acorazados (buques de guerra) que nuestro país había encargado en USA. Por ese motivo vivió en Brooklyn aproximadamente 3 años.

Luego de su jubilación pasaba su vida entre un lindo departamento en el corazón de la ciudad de Buenos Aires y su casa de veraneo en la ciudad balnearia de Mar del Plata, además de viajes de turismo a distintos lugares del mundo.

– Agrego que actualmente tengo 77 años, y llegué a conocer y a apreciar muy bien a mi querido tío Louis Chac, quien falleció en 1965.

Pero no conocía muy bien el resto de su historia en Francia, hasta ahora, que gracias a su invalorable ayuda, Christiane, estoy comenzando a conocerla, por lo cual le quedo muy agradecido. Me interesaría saber, si es posible, conocer algo de su estadía mientras cursaba la escuela primaria, en qué años estuvo allí y donde, si en Miramont de Comminges o dónde.”

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