Ils sont venus en 2022

À la recherche…

Le rêve de tout passionné de généalogie est de retrouver le lieu de vie de ses ancêtres. Ce désir est encore plus prégnant lorsque l’ancêtre a vécu sur un autre continent. Fouler le sol, marcher dans les rues ou les sentiers du village, profiter des mêmes paysages mais surtout retrouver la maison, toucher la porte, voir le vieux puits ou le vieux banc, sont des sensations qui font revivre le bisabuelo que l’on n’a jamais connu mais qui est présent en nous ; la joie est complète si l’on retrouve des « cousins » qui nous parlent du passé.

C’est tout cela que recherchent les Latinos en traversant l’Océan vers le vieux continent. Certains arrivent incognito persuadés que la recherche sera facile, d’autres s’adressent aux mairies qui les orientent vers les associations, les plus chanceux ont déjà des contacts familiaux grâce à Internet et une dizaine que j’ai aidé auparavant m’annoncent leur visite. C’est avec une grande joie que je les reçois ou les accompagne.

Noemi Peteilh à Baudéan

Maintenant Noemi vit en Espagne et c’est en famille avec son mari et ses fils qu’elle a organisé sa visite dans les Hautes Pyrénées. Elle attendait ce moment depuis deux ans quand nous avons trouvé que Guillaume Péteilh était originaire de Baudéan.

Baudéan au sud de Bagnères de Bigorre n’a rien de particulièrement touristique mais pour Noemi c’est LE village, l’origine. « Ayer estuve alli, no puedo transmitirte la felicidad que tengo, casi no he podido dormir esta noche ».

Catholique pratiquante, ascendance italienne, elle en a profité pour se recueillir à Lourdes. Guillaume son arrière-grand-père revendiquait « être athée et socialiste » au point de refuser queson nom figure sur les actes de baptêmes de ses enfants ; seule Elisa Camu leur mère apparaissait.

Elisa Camu dont nous n’avons pas trouvé l’origine.

Un nouveau voyage pour Noemi !

Noemi parcourant le village de Baudéan

Isabel Palpieris

Isabel, vénézuélienne, et moi sommes de vieilles connaissances car il y a plus de dix ans qu’Isabel cherchait l’origine de ce grand-père, marin de légende, qui apparaissait, disparaissait mais n’avait jamais voulu se fixer en aucun lieu. Elle n’a pas connu Esteban Palpieris car il est décédé très jeune mais sa mère Cruz a tellement vénéré et parlé de ce père que l’amour est passé de génération en génération à travers une photo.

A trois ans, Esteban a amené la petite Cruz sur son bateau, elle sautait par-dessus bord et nageait avec les marins, une vraie petite sirène, mais vers sept à huit ans, les obligations de la vie civile les ont séparés.

Esteban était savoyard mais Isabel est venue essayer de comprendre, à travers l’histoire de France de la fin du XIX ème, comment un enfant abandonné peut avoir un destin aussi cruel. C’est le début de son livre qui apparaît dans mon blog. « El abuelo de Isabel »

Marcos Cantera à Arbus et Baïgorry

C’est la visite que j’attendais avec le plus de plaisir car nous avions travaillé, presque quotidiennement pendant 18 mois. Dans son premier courrier, Marcos Cantera ne connaissait pas exactement le nom de son ancêtre Riouspeirous changé en Respeiro en Uruguay ; ma première réaction a été « Qu’est-ce que je vais lui dire à celui-là ? » mais comme ma morale est toujours Répondre, j’ai répondu et maintenant la vie de Jean Riuspeirous, parti de Baïgorry pour Montevideo en 1838, n’a plus aucun secret, à nos yeux !

Quand Marcos est arrivé il connaissait Arbus, Baïgorry et Bayonne mieux que moi ; universitaire, historien, perfectionniste et travailleur acharné, cet homme a lu et relu tout ce que l’on peut trouver sur Baïgorry et sa région. Il a pu faire des rencontres intéressantes, autant dans les maisons Poco qu’Ithurralde, dont il a fait une synthèse brillante qui fait partie d’un livre, écrit en suédois, réservé à sa famille.

Mais Marcos n’a pas eu de chance, au début juin, nous n’avons jamais eu une canicule faisant monter le thermomètre a 43° sauf… en juin 2022. A 11 h, la place de Baïgorry était une fournaise difficilement supportable pour les autochtones alors imaginons pour un Suédois ! Cela a gâché le plaisir et l’émotion de ce premier contact avec la terre de ses ancêtres. Dommage !

Marcos au centre avec les propriétaires devant la maison Ithurralde

Bonnie Ward à Serres-Castet

Bonnie, américaine des USA, voulait retrouver l’origine de la famille française de Gilberto Gonzales, son époux mexicain. La recherche nous a conduit à Serres-Castet dans la banlieue paloise d’où est parti Jean Boué, le grand-père de Gilberto. Cette recherche devait être une surprise que Bonnie voulait faire pour l’anniversaire de son époux.

Juin 2015, en route pour les collines de Serres-Castet, j’avais essayé de trouver des cousins mais personne n’avait entendu parler de parents mexicains. Devant la mairie Bonnie annonce : voilà le village de ton grand-père ! Gilberto remercie sans grand enthousiasme mais les choses changent quand des « cousins » Jaymes, que j’avais réussi à persuader, arrivent accompagné du Maire. L’édile remet une médaille du village à Gilberto pendant ce temps j’explique, j’explique, j’explique les liens entre ces hommes et « la mayonnaise commence à prendre ».

Nous voici tous attablés chez René devant un verre de Jurançon et depuis les Mexicains font un voyage presque chaque année pour passer quelques jours avec les Béarnais. André, Maithé, René Jaymes et leur famille ont été invités au Mexique ; Bonnie voulait que je fasse partie du voyage car pour elle, je suis celle « par qui tout ce bonheur est arrivé ». J’ai hésité, je le regrette un peu car d’après René c’est un des meilleurs souvenirs de sa vie.

Cette année, Bonnie est venue seule car Gilberto a des problèmes de santé. Les Jaymes sont une famille particulièrement accueillante, ce sont des amis.

Bonnie, tout à fait à droite, avec la famille Jaymes et moi devant la cascade du Pont d’Espagne à Cauterets.

Santiago et sa mère à Maure et Araujuzon

Santiago est un jeune Uruguayen qui travaille, en ce moment en Pologne, il a profité de la venue de sa mère en Europe pour faire le voyage généalogique en Béarn. Santiago parle parfaitement le français et son séjour en Béarn a été très riche en rencontres.

Maure dans le canton de Montaner n’est pas une terre d’émigration, il a pu retrouver la maison Latapie d’où est partie Eulalie grâce aux différents maires de villages.

Dans la région d’Araujuzon, ils ont eu la chance de faire la connaissance de l’inénarrable Jacques Pedehontaà, maire de Laàs ou mieux de la Principauté de Laàs. Sur les conseils de cet édile très documenté sur l’émigration ils ont assisté à des fêtes qui font aussi partie de la vie béarnaise Quant à la maison de Jean Moncaut-Larroudé je ne me souviens pas qu’ils l’aient repérée.

La France et la culture française reste très présente chez les descendants des Moncaut Latapie.

Santiago et sa mère ont fait le détour par Bayonne pour me rencontrer, je les en remercie.

Santiago et sa mère (au centre) à Bayonne en août

Danièle Gérard à Béhasque et Irissary

Danièle et Antoine son mari n’ont pas traversé l’Océan pour venir mais seulement la France en diagonale car ils habitent l’Est du pays. Quand Danièle a lu sur mon blog l’histoire de Anahi qui cherche des pistes sur la disparition de son arrière-grand-père Adolphe Bordagorry en Argentine, ce nom lui a rappelé quelque chose : c’était sa famille ?

Sa grand-mère était une sœur cadette d’Adolphe. Elle a communiqué avec Anahi mais sans pouvoir élucider la disparition, Adolphe n’est pas rentré en France, il a dû être assassiné en Argentine.

Dans la famille Bordagorry on ne parlait pas beaucoup, la fratrie était très nombreuse et éparpillée, Danièle pense que sa grand-mère n’a jamais été au courant de la disparition de son frère.

Ils sont venus à Béhasque où son arrière-grand-père a été maire mais elle n’a pas pu retrouver la maison puis elle s’est dirigée vers Irissary mais sans aucun résultat.

Les parents d’Anahi étaient venus d’Argentine, arrivés à St Palais ils n’ont pas trouvé un moyen d’aller jusqu’à Béhasque distant de moins de 3 km. Les visites ça se prépare !

Danièle et son mari reviendront ; elle, pour sa généalogie et lui, pour voir la fameuse gare de Canfranc remise en service.

A bientôt, Danièle et Antoine !

Avec Danièle

Dora Gago à Cardesse

Dora est venue en Béarn accompagnée de sa mère et son mari. Quand Dora a commencé ses recherches, elle savait déjà que la famille Moussou venait de Cardesse.

Son ancêtre, Pierre Moussou, a émigré pour s’installer à Gualeguaychu.

La mère de Dora, Dora Estela, avait déjà écrit l’histoire de la famille et elles avaient réussi à retrouver Maïthé une lointaine parente qui les a gentiment reçus.

« El resultado fue que cuando ellas dos se vieron descubrieron los rasgos característicos de la familia, el abrazo fue realmente afectuoso y después no podían soltarse las manos, yo con esa emoción ya tenía suficiente ».

Effectivement même après plusieurs générations on retrouve des ressemblances qui font dire : il est de la famille. Ce voyage a été très réussi et les deux familles en gardent un souvenir merveilleux.

Dora, sa mère et son époux à Cardesse

Renán Baez Ichante en Vallée d’Aspe

Maintenant retraité, Renán Baez s’est passionné pour la généalogie de sa famille. Il a commencé en parcourant diverses régions du Mexique à la recherche d’autres Ichante. Trois frères Ichante ont quitté Gurmençon pour le Mexique, tous ayant eu une descendance, des Ichante pullulent au Mexique.

Joseph travaillait dans une mine mais pas comme mineur extrayant le minerais, les Blancs avaient des postes de commandement.

Aucun Ichante n’a l’air d’avoir fait de grandes fortunes comme les Cazaurang où autres Oloronnais. Renan raconte que ses parents ont eu la vie assez difficile participant aux Révolutions, devant s’expatrier aux USA pour trouver du travail. Par contre Renan a fait une belle carrière obtenant diverses bourses il est passé d’ouvrier à ingénieur, étudiant à Lille puis à Grenoble.

Renán est insatiable il veut tout connaître, bavard et parlant très bien français il est reparti avec des montagnes de documents et de nombreuses connaissances. Avec sa compagne, la souriante Socorros, ils forment un couple que l’on a plaisir à connaître.

Socorros et Renán chez moi

Eloy Migoya Amas à Aroue et Aussurrucq

Eloy et son épouse Graciela étaient déjà venus en Pays Basque il y a sept ans ; ils avaient retrouvé de la famille du côté basque espagnol et en avaient profité pour venir jusqu’à Aroue.

Aroue, village d’origine de son bisabuelo Jean Pierre Quihillauquy né en 1840. Irène Barneix, la propriétaire de la maison Quihillauqui « Keheilatoki » avait le rêve de pouvoir restaurer cette belle bâtisse toute en pierres sèches datant d’avant 1762.

De sa bisabuela Marie Poyheu-Goyhen il ne savait rien, c’est en 2022 qu’il a découvert la maison à Aussurucq mais sans pouvoir rencontrer des « cousins ». En généalogie, on veut toujours plus!

Le voyage de 2022 a été le cadeau que son fils Martin, homme d’affaires international, lui a offert pour ses 80 ans. De toutes ces recherches, Eloy a fait un très beau livre racontant l’histoire de ses différentes origines des Asturies, de Guipuzcoa et de Soule.

J’ai aimé rencontrer à nouveau Eloy, aimable, communicatif, calme et appréciant mes « cannelés »

2015 Graciela et moi
2022. Irène, Eloy et Martin devant la maison Quillihauquy

Juan Chuburu à Sainte Engrâce

Toute l’histoire de cette rencontre tant attendue est racontée en détail dans le blog.

J’ai quitté Licq avec le coffre plein de tous les légumes et fruits du jardin de Louisette et Pierre.

Nos Argentins sont rentrés sur Bayonne deux jours plus tard. Une visite rapide de Biarritz, une bonne bouteille et la traditionnelle quiche à la maison tout en évoquant notre séjour en Soule, le rêve de Juan prenait fin.

Le lendemain, direction Paris car ils n’étaient qu’au début de leur voyage qui devait aussi les conduire à Rome et en Italie du Sud dont étaient originaires leurs amis ?

Juan avait promis « dès que mes fils sont élevés… » Pari tenu ! Une bouffée de bonheur !

Les Chuburu et leurs amis à Biarritz

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