Une vie compliquée celle de Pierre Arroués et une énigme : où et quand est né Bernardo Arroués ?
Nous sommes à Irissarry, en l’an 14 de la République et le 21ème jour de Brumaire ou le 12 novembre 1805, on célèbre le mariage de Jean Arroués et de Marie Ordoquy tous deux domiciliés à Irissary. Jean Arroués est le fils de feu Dominique Arroués et de Jeanne Darruce, maîtres de la maison d’Iriberrigaray ; Marie Ordoquy est la fille de Jean Ordoquy et de Marie Urruspuru, maîtres de la maison d’Ordoquy.
Le jeune couple s’installe dans la maison d’Ordoquy où naissent leurs enfants :
- Bertrand en 1807 ;
- Pierre en 1810 ;
- Sanson en 1812 ;
- un autre Pierre en 1816.
La France est pauvre, le peuple est mal nourri, on craint les famines ce qui se ressent par une faible natalité.
Les enfants Arroues de la maison Ordoquy
Bertrand, aîné donc héritier, décède en 1830 à 24 ans.
Sanson n’apparaît dans aucun registre, il est certainement décédé dès la naissance.
Pierre né en 1810 : En 1836 à Bidarray, il épouse Gracianne Martino. Maintenant c’est lui l’héritier et le couple s’installe dans la maison Ordoquy où naissent :
- Raimond en 1836 qui décède à 15 jours ;
- Jean en 1838 ;
- Marie en 1841 qui décède à 8 ans ;
- un autre Jean en 1843 ;
- un autre Pierre en 1847 ;
- et une autre Marie en 1848.
En 1849, Pierre Arroués, Graciane Martino et leurs 4 enfants dont 2 bébés prennent le bateau Syrène au port de Pasajes en Espagne, direction Buenos Aires.
Le 14 janvier 1853, Pierre s’immatricule au Consulat de Buenos Aires, il ne sait pas signer, il ne possède aucun document officiel. Deux témoins Jean Etcheverry d’Ainhoa et Charles Oyarçabal se portent garants de son identité.
A cette époque, on n’enregistre ni la femme ni les enfants.
Pierre Arroués né en 1816, ancêtre de ma correspondante.
C’est le dernier fils, un cadet n’a pas d’héritage, Pierre choisit donc l’émigration, on ne trouve pas de traces de son voyage mais le 30 novembre 1840, il s’immatricule au Consulat de Montevideo, son seul document est son acte de naissance : 30 avril 1816 à Irissary, sa profession : laboureur domicilié à Montevideo.
Une guerre civile éclate en Uruguay entre la capitale et le reste du pays.
Le siège de Montevideo dura 9 ans entre 1843 et 1851 ; les nouveaux arrivants sont les premiers à en souffrir et le 26 juiller 1845 une vingtaine de jeunes émigrants français, en particulier des Basques, se présentent au Consulat de Buenos Aires pour demander leur immatriculation après avoir fui Montevideo. Pierre Arroués maintenant âgé de 29 ans fait partie du groupe ; c’est un jeune laboureur célibataire, blond aux cheveux crépus et aux yeux bleus, il ne sait pas signer comme la majorité.
L’intégration en Argentine n’a pas été positive, et la naissance d’un enfant qui portera le nom de Bernardo Arroués fils de Pierre laisse penser qu’en 1846-47 il est rentré à Irissarry.
Dans la maison Ordokia, vivent maintenant le couple des maîtres anciens : Jean Arroues et Marie Ordoquy, le couple des maîtres jeunes : Pierre Arroues et Graciane Martino et Pierre Arroues cadet.
En 1849, le couple de Pierre aîné emigre en Argentine, en 1853 décède le vieux père Jean Arroués à 83 ans ; la maison Ordoquy s’est vidée seule reste Marie Ordoquy presque octogénaire et son dernier fils Pierre revenu du Rio de la Plata.
Le premier octobre 1856, Pierre convole en justes noces avec Maria Gongora ; il a 40 ans et Maria 34. Aussitôt mariés ils partent en Uruguay emmenant leur fils Bernardo avec eux.
Deux énigmes, en Uruguay Maria Gongora est devenu Maria Etcheverria du nom de sa grand-mère paternelle, ce nom est confirmé au remariage de son père, devenu veuf, connu sous le nom Etcheverry dit Gongora.
D’après tous les actes passés en Uruguay à la naissance de ses enfants, Bernardo est fils de Pierre Arroues et Maria Etcheverria ou Cheverria. Né vers 1846-47, hors mariage, il n’avait pas été inscrit à l’État Civil d’Irissarry.
Marie Ordoquy, décède dans la maison Ordokia, le 31 décembre 1858, âgée de 84 ans, elle vivait seule depuis deux ans dans une maison certainement isolée puisque personne ne réclame l’héritage et qu’à l’Enregistrement on écrit « inconnue de tous » personne ne connaissait l’adresse des enfants émigrés.
La vie en Uruguay
Pedro Arrués et Maria Etcheverria s’installent dans le département de Soriano à l’Ouest de l’Uruguay, région agricole et d’élevage.
A Dolores dans la région du Rio Biscocho naissent leurs cinq enfants :
- Bernarda en 1857 ;
- Eduardo en 1858 ;
- Micaela en 1859, ;
- Rosario en 1861 ;
- et Juan Pedro en 1863, l’arrière-grand-père de Maria Julia ma correspondante.
Vers 1878, Pedro Arrués décède à 62 ans à Dolores, Soriano.
María Etcheverria vivra jusqu’à 88 ans, elle décède en 1908 à Dolores.
Bernardo, le fils français, épouse Mercedes Pacheco Rodriguez née en 1842, fille d’Argentins ; ils auront sept enfants. Mais en 1878 Mercedes décède après avoir donné le jour à Benita Mattea qui ne survivra pas non plus.
- Gabina en 1867 en Colonia
- Nicasio Canuto en 1868 en Mercedes
- Julian Canuto en 1870 en Carmelo
- Salustiana Mercedes en 1872 en Mercedes
- Gerónimo Carlos en 1874 en Mercedes
- Vicente Julíanen 1876 en Mercedes
- y Benita Matea en 1877 en Mercedes
Bernardo émigre en Argentine dans le département de Entre Rios en emmenant ses trois aînés, les plus jeunes seront élevés en Uruguay certainement par la grand-mère Maria Etcheverria et sa fille aînée Bernarda.
Bernardo décède d’une infection à l’hôpital de Gualeguaychú.
Il travaillait comme « capataz » responsable dans une hacienda
« A su muerte vivía cerca de su cuñada Manuela Pacheco nacida en 1856, viuda de su primer esposo de apellido Periqué. Manuela trabajaba como labradora en la Estancia El Potrero, la más grande de la zona que fue propiedad del General Urquiza, presidente argentino. »
Je laisse la parole à Maria Julia :
« De los otros hijos Arroues-Etcheverry: no tengo información de Eduardo, muy poca de Micaela,
Bernarda se casó dos veces, con Henry Helier Amy y luego con Henry William Amy (tío y sobrino) ambos ingleses de la Isla de Guernesey, sus descendientes están en Río Negro.
Rosario también se casó con un vasco, Federico Albin y vivieron en Mercedes en la zona de Soriano
Juan Pedro, el menor, fue criador de ovejas en Lavalleja, se casa en 1900 con María Pérez Brañas, mi bisabuela, emigrada de Santa María de Ois en Galicia.
Juan viene con un niño al matrimonio: Pedro
Con María tienen 12 hijos, él muere en 1946.
Maria Etcheverria vivió en Nueva Palmira sus últimos años, fallece en Dolores departamento de Soriano en 1908, su acta de defuncion dice francesa de 88 años. »
Avec l’aide, la photo et l’amabilité de María Julia Baccino