Pucheu Françoise / Labat Pierre

Aubertain / Arancou Béguios

Francisco Gimenez, un Jeune Argentin profite de son séjour en France pour étudier notre langue et surtout pour renouer avec ses racines françaises et rechercher l’histoire de ses aïeux : Françoise Pucheu et Pierre Labat.

Pierre Labat et Fançoise Pucheu avec Maria, une de leur fille.

Vu les patronymes nous pensons à des Béarnais ; eh non ! nous rencontrons une Béarnaise et un Basque.

Francisco a voulu commencer par retrouver Françoise Pucheu.

Françoise devenue Francisca a marqué son enfance par ce que lui a raconté sa grand-mère, petite fille de Francisca.

« Francisca (Françoise) et Pierre ont eu trois filles : Honoria, Enriqueta et María. Ma bisabuela était Honoria. Elle est décédée quand ma grand-mère avait 13 ans. Après cela, ma grand-mère a vécu chez ses tantes et a passé beaucoup de temps avec Francisca, sa grand-mère. Elle lui chantait « La Marseillaise » ainsi qu’une autre chanson en français que j’ai récemment retrouvée : « Le Petit Jésus s’en va-t-à l’école ».

C’est toujours émouvant de retrouver une comptine que ma propre grand-mère chantonnait et penser qu’elle était aussi chantée de l’autre côté de l’océan.

« Le petit Jésus s’en va-t-à l’école en portant sa croix dessus son épaule. Quand il sait sa leçon, on lui donne des bonbons, une pomme rouge pour mettre à sa bouche, un bouquet de fleurs pour mettre à son cœur »

On retrouve vraiment tout sur Internet !

Qui était Françoise Pucheu ?

Elle est née le 1er décembre 1861, à Aubertin un village béarnais aux collines couvertes de vignes qui donnent le fameux Jurançon ; c’est la fille aînée de Pierre Pucheu et de Marie Cambeig. Ce couple s’est marié à Aubertin le 20 janvier 1861 :

  • l’époux Pierre Pucheu est cultivateur puis vigneron, métayer, il est né à Monein en 1833, fils de Jean Pucheu et de Françoise Claverie ;
  • l’épouse Marie Cambeig, née aussi en 1833, à Cuqueron est la fille de François Cambeig et Anne Vignau.

Ce couple aura quatre enfants :

  • Françoise en 1861 à Aubertin
  • Anne en 1863 également à Aubertin
  • Madeleine en 1867 à Monein
  • puis Jean en 1872,

retour des parents à Aubertin mais cette fois-ci pour s’occuper des vignobles.

Françoise émigre en Argentine, Anne et Madeleine ont certainement été employées à Pau ou Bordeaux ou elles ont dû se marier. En Béarn, la préférence est donnée au fils pour continuer le travail de l’exploitation familiale ; Jean se marie à Aubertin en 1903 avec Marie Lucie Lacoustète.

Quant aux parents, tous deux décèdent à Aubertin à six mois d’intervalle : Jean Pucheu en juin 1901 à 68 ans et son épouse Marie née Cambeig en décembre de la même année et à 68 ans également.

Et Françoise ?

Elle rejoint Bordeaux et s’embarque le 5 mars 1888 sur le bateau Congo ; pour l’émigration elle a eu recours à l’agent Laplace de Bugnein ; elle est inscrite Francine Pucheu avec Marie Lalanne de Buzy mais en famille elle parlait d’une amie Anne qui peut être Anne Lasserre de Gurs, 25 ans, partie avec son frère Alexis de 17 ans.

Pour donner une idée de l’importance de cette émigration, en 1888, un bateau quittait Bordeaux, chaque mois en direction du Rio de la Plata. Rien qu’avec l’agent Laplace de Bugnein, 920 jeunes Béarnais ont émigré cette année-là.

Et Pierre Labat ?

Des Labat il y en a tellement dans la région que cela paraissait compliqué, il ne s’était pas fait immatriculer au Consulat de Buenos Aires mais Francisco avait trouvé sur le site basque de l’agent Apheça de Béhasque, la fiche de Pierre Labat de Béguios parti le 5 octobre 1886 pour Buenos Aires où il est arrivé le 28 octobre 1886. Le CEMLA retranscrit 1888 c’est une erreur, je pense.

Heureusement sa fiche militaire de 1881 indique qu’il est né à Arancou et domicilié avec sa famille à Béguios. Pierre a été exempté de service militaire car un de ses frères était déjà à l’armée mais il a participé à la visite du Conseil de révision « taille 1,67m, yeux, cheveux et sourcils noirs » Il sera tout de même classé insoumis car il n’a pas participé aux exercices des réservistes en 1888.

Pierre Labat est donc né le 28 janvier 1861 à Arancou, un joli village aux limites du Pays Basque et des Landes ; il est le fils de Jean Labat et de Suzanne Pécaut.

Le mariage de ses parents a eu lieu le 15 février 1844 à Arancou :

  • l’époux Jean Labat, 28 ans, né en 1815 à Arancou fils de Bernard Labat et de Jeanne Darnauchans.
  • l’épouse Suzanne Pécaut, 27 ans née à St Dos en 1816, fille de Pierre Pécaut, laboureur et de Marie Darnauchans

(Jeanne et Marie Darnauchans ne sont pas sœurs)

La maison s’est vite remplie de huit enfants :

  • Marie en 1845
  • Pierre en 1846
  • Catherine en 1848
  • une autre Marie en 1849
  • un autre Pierre en 1851
  • un troisième Pierre en 1854
  • Jean en 1856
  • et un quatrième Pierre en 1861 qui émigre

Tous ses prénoms identiques pour des frères et sœurs peuvent surprendre mais c’est courant au pays Basque ; Les gens parlaient basque et avaient des prénoms basques méconnus pour nous ; mais la langue officielle étant le Français, on donnait des prénoms français que parfois même les intéressés ne connaissaient pas.

Pierre est le dernier, il n’aura pas d’héritage, son avenir est trouver une épouse héritière, ou apprendre un métier artisanal ou tenter sa chance en émigrant.

Jean Labat et Suzanne Pecaut déménagent à Béguios vers 1878 où un de leur fils ainé se marie. Et c’est à Béguios qu’ils finiront leurs jours ; Pierre meurt en 1895 à 81 ans et Suzanne est toujours vivante en 1900 avec ses 84 ans.

La vie en Argentine

Je laisse la parole à leur descendant Francisco

« Pierre Labat a émigré en Argentine en 1886 à la recherche de nouvelles opportunités dans un pays qui accueillait des immigrants du monde entier. Deux ans plus tard, en 1888, Françoise Pucheu est arrivée dans le pays. Ils se sont rencontrés en Argentine et se sont installés à San Nicolás, Buenos Aires, où Pierre a travaillé dans une ferme laitière comme agriculteur, une activité essentielle pour l’économie de la région à cette époque.
Ensemble, ils ont eu quatre filles :

  • María
  • Honoria (née à San Nicolás)
  • Clara
  • Enriqueta
Censos 1895 San Nicolás Buenos Aires

Sur ce document, Francisca Pucheu, épouse Labat, dit avoir 2 enfants et être mariée depuis 4 ans donc 1891

Bien qu’ils se soient adaptés aux coutumes argentines, la famille a conservé certaines traditions françaises à la maison, notamment l’utilisation de la langue française. Cependant, avec le temps, leurs filles ont commencé à être moquées à l’école pour leur accent français, ce qui a conduit Pierre et Françoise à cesser de parler français à la maison. En conséquence, la langue s’est perdue dans la famille.
Selon les récits de ma grand-mère Ana María Suárez, qui vivait avec ses parents, Feliz Suárez et Honoria Labat, et ses grands-parents, Francisca Pucheu et Pierre Labat.

Son grand-père Pierre Labat est décédé en 1935, alors que ma grand-mère avait cinq ans. Six ans plus tard, en 1941, sa mère, Honoria Labat, est également décédée.
Après la mort de sa mère, ma grand-mère est partie vivre à Bernal, Buenos Aires, chez sa tante María.

Pendant ce temps, sa grand-mère Françoise Pucheu est peut-être restée à Lanús, Buenos Aires ; bien que cela ne soit pas certain. Avec le temps, mon arrière-arrière-grand-mère Francisca Pucheu est décédée dans la maison d’Enriqueta ou de Clara. Les dates exactes de son décès doivent encore être confirmées.

Ma grand-mère Ana María garde des souvenirs précieux de son enfance, notamment de sa grand-mère Françoise, qui lui chantait La Marseillaise, l’hymne national de la France, ainsi que la comptine Le Petit Jésus s’en va à l’école. Bien qu’elle ne parle pas français, elle la chante encore comme sa grand-mère le lui a apprise, et grâce à mes études en français, j’ai pu identifier la chanson.

Aujourd’hui, ma grand-mère Ana María Suárez a 94 ans et vit à Ingeniero Maschwitz, dans la province de Buenos Aires, avec ma mère, Alicia Acosta, qui s’occupe d’elle.

Ana María est née le 28 juin 1930 à Buenos Aires, fille d’Honoria Labat et de Feliz Suárez. En 1950, elle a épousé mon grand-père Héctor Acosta, avec qui elle a eu deux enfants : Alicia Acosta, ma mère, et Guillermo Acosta, mon oncle.

Avec l’aimable collaboration de Francisco Gimenez Acosta, Argentin vivant temporairement en France.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *