Revenons à Cuba avec la famille Bégué car une fille de Pierre Belon a épousé Pierre Bégué né en 1878 à Athos-Aspis, un village du canton de Sauveterre, voisin de Orion où a grandi Pierre Belon-Domercq.

Isabel et Josefa Bégué Belon deux filles de Pierre Bégué et Emilia Belón vivaient encore à Yateras, département de Guantánamo à Cuba en 2001 ; elles sont nées respectivement en 1908 et 1913 ce qui fait qu’elles atteignent ou dépassent les 90 ans. Deux bien jolies aïeules !!
Le site mentionné au-dessus, raconte l’amour de ces Cubaines pour la patrie française et le Général de Gaulle dont la photo trône dans le salon. Elles aimaient la France, où elles ne sont jamais venues et bien que ne parlant pas le Français.
Leur père Pierre Bégué a rejoint tout un groupe de Béarnais implantés depuis longtemps à Cuba et qui parlaient espagnol … et un peu de Béarnais. On n’oublie jamais sa langue maternelle !
A Yateras et Guantánamo vivaient une vraie colonie de Béarnais, presque tous partis du canton de Sauveterre-de-Béarn ; Pierre Bégué a épousé Amelia Belón dont le père Pierre Belon a grandi à Orion. Je raconte son histoire sur : http://www.emigration64.org/2025/02/belon-domecq-pierre/#more-3857
Pierre Bégué et Amelia Belón se marient vers 1891 et ont cinq enfants :
- César en 1905 ;
- Isabel en 1908 (photo) ;
- Jean en 1910 ;
- Josefa en 1913 (photo) ;
- et une autre fille épouse de René Jalice.
Mon correspondant, vivant aux Etats-Unis, s’intéresse à l’histoire de ses racines françaises. Il descend de Charles Dérivet arrivé à 15 ans de Haute-Saône. Charles Dérivet et Pierre Bégué ont épousé, à Cuba, respectivement Ines née en 1888 et Emilia née en 189, deux sœurs filles de Pierre Belon. Les familles Bégué et Dérivet étaient très liées.
Pierre Bégué
« La surprise de voir posé sur le piano qui trône dans le salon un grand portrait du général de Gaulle, ici à 8.000 km de la métropole. Sur le même piano le portrait d’un militaire français de belle allure, leur père, Pierre Bégué »
Sur l’autre cliché ce doit être lui aussi mais plus âgé.
La naissance de Pierre Bégué a été déclarée à la mairie d Athos-Aspis le 1er février 1878 par son père Jean Bégué, laboureur, 30 ans ; cet enfant est né dans la maison Lavielle de lui et de son épouse Joséphine Bégué âgée de 32 ans.
Jean Bégué et Marie Josèphe se sont mariés à Athos-Aspis le 17 janvier 1867.
L’époux Jean Bégué, laboureur, 24 ans, né à Guinarthe-Parenties, fils de Etienne Bégué, 60 ans et Catherine Mousquères âgée de 49 ans ; les parents sont présents et consentants.
L’épouse Marie Josèphe Bégué, 22 ans, née à Saltadero en Amérique, fille naturelle reconnue de Jean Bégué, propriétaire ; naissance certifiée par un acte de notoriété établi par Maître Geronimo Puento à la résidence de Ste Catherine de Guantánamo (Amérique) ; le père domicilié à Ste Catherine et absent est consentant à ce mariage ; quant à la mère de l’épouse, Louise Faure, elle réside dans une contrée éloignée et inconnue ce qui la met dans l’impossibilité de manifester sa volonté.
Ils sont mariés et tous deux signent.
Le couple s’installe à Athos-Aspis dans la maison Pys où naissent les deux aînés puis dans la maison Lavielle :
- Catherine en 1868 qui épouse Pierre Hontarède en 1995 à Athos-Aspis ;
- Amélie en 1869 décède, célibataire, maison Lahargouette de Athos-Aspis en 1938 ;
- Etienne en 1871, il participe à la première guerre de 1915 à 1917, il n’est pas envoyé au front et reste à La Rochelle pendant la guerre, puis se marie à Garris au Pays Basque ;
- Félix en 1874 émigre à Santiago de Cuba où il épouse Maria Bouly qui décède en 1916 à Santiago de Cuba ;
- Pierre en 1878 qui émigre aussi à Cuba et épouse Amelia Belón.
Marie Josèphe, la mère, décède le 3 juillet 1894 à 51 ans dans la maison Lavielle de Athos-Aspis. Quant à Jean Begué il est toujours en vie en 1899 (fin des registres numérisés).
Les liens de parenté entre Jean Bégué né en 1842 et Bégué Marie Josèphe née à Guantanamo Cuba.
Jean Bégué, né en 1842 à Guinarthe Parenties, est le fils de Etienne Bégué né en 1807 à Osserain Rivareyte et de Catherine Mousquères.
Marie-Josèphe Bégué, née vers 1843 à Guantanamo, est la fille de Jean Bégué né en 1807 à Osserain Rivareyte.
Etienne Bégué et Jean Bégué sont des frères ; tous deux fils de Jean Bégué et de Catherine Gassier.
Le mot Camoire n’apparaît avec le nom Bégué que sur la naissance de Etienne et de Marie sa sœur aînée, ce doit être le nom de la maison de Osserain-Rivareyte.
Donc Jean Bégué et Marie Josèphe Bégué sont cousins germains.
Le village souche des Bégué n’est pas Athos-Aspis mais Osserain-Rivareyte.
Plusieurs Bégué s’installent à Cuba
Génération I
Les enfants du couple Jean Bégué et Catherine Gassier
- Marie Etienne en 1802 ;
- Marie en 1803 ;
- Catherine en 1805 ;
- Etienne en 1807 qui épouse Marie Catherine Mousquère ;
- Jean en 1809 qui émigre.
Le premier émigrant à Cuba est Jean Bégué né en 1809.
C’est le père de Marie Josèphe Bégué. Les parents n’étaient pas mariés, on ne sait pas s’il y a d’autres enfants. « Rien n’est connu de certain sur Louise Faure, tout juste apparaît le même nom de famille dans les propriétaires de l’Est de Cuba en 1843 (Joseph Faure, sur une caféière de bonne taille nommée Hermon). »

Bella Vista à Yateras. Productrice de café à 70%. La plus grande des propriétés de Jean Begué. Il aura aussi La Caridad
Les bâtiments sont actuellement entièrement détruits.
(Photo Maurice Hargous entre 1892 et 1894).
Génération II
Les enfants de Etienne Bégué et Marie Catherine Mousquères
- Marie en 1836 ;
- Pierre en 1840 qui émigre ;
- Jean en 1842 qui épouse sa cousine Marie Josèphe Bégué ;
- Jeanne en 1845 ;
- Pierre en 1847 qui participe à la guerre de 1814-18 et ensuite se marie à Garris au Pays Basque ;
- Jean Pierre en 1849 qui épouse Marie Mousseigne à Escos ;
- Marie en 1852.
Pierre Bégué né en 1840, épouse Justine Rousseau, née vers 1850, à Cuba.
« Le nom Rousseau est connu comme étant celui d’une famille de planteurs, qui a eu précédemment des liens avec Casamajor, et une descendance à Yateras .»
Ce couple aura plusieurs enfants :
Octavio Bégué né en 1870 à Guantanamo
Joseph François, dit Francisco Bégué né en 1873 né à Guantanamo. Ce Francisco étant fils de parents français est inscrit sur les registres militaires, il est déclaré décédé en 1917 mais sans verification à Cuba.
« Le nom Rousseau est par ailleurs connu comme étant celui d’une famille de planteurs qui a eu précédemment des liens avec Casamajor, avec une descendance à Yateras appelée aussi Rosseaux en pratique. »
Génération III
Les enfants de Jean Bégué et Marie Josèphe Bégué
- Marie Catherine 1868
- Amélie 1869
- Etienne 1871
- Félix 1874 qui émigre
- Pierre 1878 qui émigre aussi
Génération IV
Maintenant ce sont tous des enfants nés à Cuba
- Pierre Bégué L’histoire de Pierre Bégué et sa descendance sont racontées en début d’article
- Félix Bégué Grâce au site « https://www.ritmacuba.com/D.-Fragments-memoriels-sur-les-planteurs-francais-a-Cuba.html » nous avons le plus de détails.
A propos de Félix Bégué : il est né dans la commune béarnaise d’Athos-Aspis en 1874. Il était marié à une native de Tiguabos, l’agglomération de l’extrême-Est de Cuba qui a précédé la fondation de la ville de Guantanamo et comportant des dizaines de propriétaires français : Marie/Maria Bouly (un nom toujours porté à Cuba), de famille originaire de la commune béarnaise de Barzun a 16 ans de plus que lui. Elle termine ses jours à Santiago de Cuba (1916).
En 1894, Félix avait été porté déserteur, pour être déjà à Cuba, parti rejoindre son grand-père. En effet, la famille Bégué est établie de longue date à Guantanamo tout en maintenant les liens avec la France.
Félix voyage avec sa femme dans son terroir d’origine autour de 1900, ils y règlent à Pau l’héritage du père de Marie. Sa situation avec les autorités militaires avait donc dû s’arranger. En 1917 il est porté à nouveau déserteur ! (absent de France, mais il était probablement déjà décédé).
Il doit avoir au moins un fils Jean qui héritera de Bella Vista et la Caridad
Les propriétés de Bégué à Yateras
Bella Vista avait été considérée comme détruite par les rebelles en 1872 (lettre des Brooks à Jules Raoulx). Nous aurions affaire ici à une reconstruction.
Fondée parmi les premières de Yateras, sa propriété passe de Félix Bégué à Jean Bégué. De 22,8ha, estimée à 28 800 pesos à la mort de ce dernier et transmise à ses enfants et petits-enfants. A 75% plantée de café. Jean Bégué avait intégré au domaine une autre cafetal plus petite, La Caridad.
La famille Bégué a été composée de tout un groupe de personnes venant de France à divers moments et a joué un rôle rassembleur des planteurs d’origine française, un de ses membres ayant été délégué consulaire de France à Guantanamo au début du XXe siècle, cf Partie 1
Autour de 1916, les écuries, l’entrepôt et plusieurs constructions se sont enfoncés complètement sous terre sans que la cause de l’accident soit expliquée jusqu’aujourd’hui. La maison principale s’est maintenue jusqu’en 1956, puis a été détruite pour éviter un effondrement et ses matériaux ont été récupérés par les descendants dans une nouvelle construction.
La Caridad
La Caridad, 13 chevalées est vendue à Francisco Belisario Rey, pour 1800 pesos. Ce Français avait par ailleurs une maison en ville à Santiago, rue San Felix. La Caridad agrandira les terres de Bella Vista, achetée par Jean Bégué (cf supra)
Les autres Begué partis à Cuba
Sur les listes de l’agent d’émigration Laplace de Bugnein en Béarn on trouve
- en 1885, Gustave Joseph Bégué, 23 ans, qui s’embarque vers Cuba ;
- en 1886, Joseph Bégué, 22 ans, part aussi à Cuba.
Ces deux jeunes gens venaient de Athos-Aspis mais ils n’y sont pas nés, ni dans le département sinon ils seraient inscrits sur les registre militaires.
Nés en 1862 et 1864, ils ne peuvent pas être des enfants de Pierre Bégué né en 1840 et de Justine Rousseau née vers 1850. Il reste la possibilité de Jean Bégué né en 1809 comme père ? dans ce cas ils seraient des demi-frères de Marie Josèphe Bégué.
En 1885, Marie Josèphe Bégué et son époux Jean Bégué sont vivants, ils habitent Athos-Aspis et peuvent avoir reçu la visite des deux jeunes Cubains. Ce n’est qu’une supposition.
Eugène Bégué né en 1875 à Buzy, fils de Jacques Bégué et Catherine Tilhou est mort à Guantánamo.
Le mot Bégué en béarnais :
« Lou bégué » signifie le viguier en français
Le viguier veille sur la justice du roi, mais laisse le soin à un juge de conduire les procès. Wikipédia
Il devait y avoir un viguier dans chaque village et de nombreux Bégué en Béarn et Bigorre.
Dans mes listes d’émigrants partis des Basses et Hautes Pyrénées, 74 Bégué sont partis en Amérique Nord et Sud.
Avec la collaboration de Raymond Puentes, descendant de la famille Derivet alliée à la famille Bégué, du site signalé en début d’article et des recherches de Bertrand Monraisse mises à dispositions sur Geneanet.