Carriquiry Jean

Sainte-Engrâce

L’émigration n’a pas apporté le même sort à tous, environ un quart a connu des réussites exceptionnelles, une moitié a amélioré son avenir au prix d’un immense travail et de privations, les premiers émigrants ont rarement dépassé la cinquantaine mais la génération suivante a vécu mieux qu’en France et le dernier quart a disparu sans laisser de traces : pas de mariage, pas d’enfants, l’échec.

Jean Carriquiry

Jean Carriquiry fait partie des réussites exceptionnelles, certainement par son travail mais aussi son intelligence, son goût de l’entreprise et sa vision du progrès.

Après avoir travaillé pendant 12 ans dans l’industrie laitière à Melilla, une zone rurale au nord-est du département de Montevideo, il fonde son propre établissement « La FRANCESA » dans le département de Florida en 1915 ; il a déjà 53 ans et une grande expérience.

Très vite son établissement qui compte 100 vaches laitières rivalise avec les meilleures laiteries d’Uruguay.

A son décès en 1921, à 60 ans, il laisse sa famille dans l’aisance avec 375 vaches laitières de race hollandaise donnant 1200 litres de lait, une salle de traite moderne, une salle réfrigérée équipée du meilleur matériel et 375 hectares de terres pour son troupeau dont 20 ha en cultures pour le fourrage.

Magdalena Carriquiry-Barthaburu, une fille de Jean Carriquiry et de Maria Barthaburu dont le père vient de Etcharry en Pays Basque, épouse Martín Cladera Zúccoli descendant des premiers émigrants venus des Iles Baléares pour peupler l’Uruguay.

Lorsqu’elle devient veuve en 1965, Magdalena Carriquiry de Cladera qui a hérité de l’amour de la terre et de la volonté de travail de son père prend la direction de l’entreprise. Aidée de ses deux filles, elle a su maintenir et faire prospérer le « Tambo Balear » en s’associant à Conaprole.

Qui est Jean Carriquiry né le 31 décembre 1861 à Sainte- Engrâce ?

C’est le troisième enfant de Jean-Pierre Carriquiry-Dendary et de Engrâce Médoc-Aguer.

Les parents se sont mariés le 8 février 1858 à Sainte Engrâce dont ils sont tous les deux natifs :

  • L’époux Jean Pierre Carriquiry Dendary, 38 ans, cultivateur, fils de Simon Carriquiry décédé en 1854 et de Engrâce Dendary 64 ans ;
  • L’épouse Engrâce Médoc-Aguer, 25 ans, est la fille de Pierre Médoc 70 ans et de Magdeleine Aguer 60 ans.

Les deux familles sont propriétaires, Engrâce Dendary est veuve et les jeunes époux s’installent dans la maison Dendary suivant le contrat de mariage.

Des bébés commencent à remplir la maison mais c’est une vraie hécatombe dans cette famille, cinq jeunes enfants meurent dont trois en 1871.

  • Anne naît en 1858, reste célibataire et décède à Ste Engrâce
  • Madeleine en 1860 mais décède en 1864 à 4 ans ;
  • Jean en 1861 qui choisit l’émigration ;
  • un autre Jean en 1863 qui ne vit que 3 ans ;
  • Pierre en 1866 qui décède en 1871 à 5 ans ;
  • Antoine en 1868 qui est domestique à Tardets à 20 ans et se marie en 1895 avec Magdeleine Eyherabarren dont le père est décédé en 1891 à Montevideo ;
  • Dominique en 1869 qui meurt à 8 jours ;
  • un autre Dominiqque en 1870 qui ne vivra que 13 mois et meurt en 1871 ;
  • un troisième Dominique en 1872 qui se marie à Ste Engrâce où il est cultivateur ;
  • Magdeleine en 1875 qui épouse Jean Pierre Halçarren en 1899 à Sainte Engrâce et décède en 1957 à 82 ans.

Au décès du père, Jean Pierre Carriquiry, le 10 juillet 1895, Antoine et sa famille vivent dans la maison Dendary :

  • Anne est domestique ;
  • Jean est en Uruguay ;
  • Dominique né en 1872 est installé cultivateur à Ste Engrâce ;
  • et Magdeleine n’a que 20 ans elle se mariera quatre ans plus tard.

Quant à la mère, Engrâce Medoc-Aguer, en 1908 elle était toujours en vie et avait 75 ans, elle serait décédée en 1915 à 82 ans.

Le départ vers l’Uruguay

Nous n’avons pas de détails exacts ni sur la date de son départ ni sur la cause.

Par son registre militaire on sait qu’il a fait son service militaire en France, qu’il a été envoyé en congé en 1886 et qu’en décembre de la même année il est à Buenos Aires, est-ce une erreur puisqu’on le retrouve à Montevideo ?

C’est un jeune homme de 1.63 m, taille normale pour l’époque, cheveux châtains, yeux gris.

Son départ ne correspond pas aux critères habituels où ce sont des cadets qui partent et les aînés qui prennent la ferme familiale, or par les décès successifs, Jean est un aîné mais il laisse sa place à Antoine dans la maison Dendary.

Son départ est un choix volontaire. Lors de son immatriculation en 1897, il se rend au Consulat de Montevideo avec deux frères Carriquiry, Miguel né en 1877 et Alberto en 1879. Jean est « lechero » laitier les deux jeunes gens étudiants.

Alberto et Miguel nés à Montevideo sont fils de Pierre Carriquiry, français et de Juanita Quitery argentine. Pierre Carriquiry est originaire de Charritte de Haut où il a vu le jour en 1830.

Charritte de Haut et Sainte-Engrâce ont des frontières communes par la montagne et les deux familles Carriquiry se connaissaient ; d’où l’opportunité qu’à eu Jean de trouver un avenir meilleur ?

La vie en Uruguay

Le 6 août 1898, dans l’église Immaculada Concepcion de Paso de Molino à Montevideo, Juan Carriquiry, 36 ans, célibataire, fils de Jean Pierre et de Graciana Medoc, épouse Maria Bartaburu, 25 ans « oriental » (née en Uruguay) fille de Juan et de Maria Blancou.

La famille Bartaburu est déjà installée en Uruguay où ils gèrent un « tambo » à la fois laiterie et ferme d’élevage.

Le jeune couple s’installe et des enfants naissent :

  • Juan Pedro en 1899 ;
  • Mario en 1900 :
  • Maria 1901-1991;
  • Graciana 1902-1940 ;
  • Domingo 1903-1953 ;
  • Juana 1904 ;
  • Ana 1905 ;
  • Magdalena 1909-2002
  • et Pedro en 1911.

El padre Jean Carriquiry-Médoc, la madre Juana Maria Barthaburu de Carriquiry con el bebe Pedro. A la izq. Ana, Graciana, Juan y Juanita. A la der. Magdalena, Domingo y Maria. 1912.

La troisième génération avec toujours la même passion

« El artículo perfectamente podría hablar de las 3 mujeres (de irz a der : Teresa Lamela Carriquiry, Juana María Raquel y María Magdalena Cladera Carriquiry), ya que Teresa, es hija de María Carriquiry también productora de leche. Las 3 siguieron en el rubro de sus padres. » 

Carlos, un architecte Uruguayen, petit-fils de Magdalena Carriquiry de Cladera née en 1909 et décédée en 2002, est un passionné de la généalogie familiale, il a trouvé tous les noms et les dates mais il lui reste ce qui est le plus émouvant visiter les lieux d’où sont partis ses ancêtres :

Sainte-Engrâce et la maison Dendary pour les Carriquiry ;

Etcharry et les maisons Barthaburu et Elissamberats pour les Barthaburu et Issor et Lanne en Baretous pour les Blancou.

La famille Barthaburu Blancou sera le sujet de la prochaine histoire familiale

Et la plus belle photo, celle de Juana María, la plus jeune descendante de ces familles qui ont dédié leur vie à la production laitière.

La menor de la descendencia se llama Juana María ! para variar un poco en el árbol familiar 😂😂 y con la tradición familiar, en el tambo cuidando las terneras lecheras.

Avec l’aimable collaboration et les documents de Carlos Machín.

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