La recherche des familles Mailharro et Iriburu / Hiribourou m’a conduite au Pays Basque par contre Labory sonnait béarnais ou gascon mais je ne le trouvais pas. Et pour cause, en Argentine le nom Labory correspondait au nom double, typiquement béarnais, Peés-Labory.
Marie-Louise Pées dit Labory est née à Jurançon près de Pau, le 28 juin 1857.
Jean Pées dit Labory, cordonnier, né et domicilié à Jurançon, déclare la naissance d’un enfant de lui et de Marie Fourcau, son épouse, auquel il veut donner le prénom de Marie- Louise.
Ce couple s’est marié à Jurançon le 14 septembre 1855 :
L’époux Jean Pées dit Labory, 27 ans, né à Jurançon le 3 mai 1830, fils de feu Antoine Pées dit Labory décédé le 29 avril 1850 et de feue Marie Laprade aussi décédée le 3 octobre 1855 ;
L’épouse Marie dite Amélie Fourcau née à Pau le 8 avril 1835, fille naturelle de Madeleine Fourcau décédée le 16 juin 1855. Les deux époux signent.
Ce couple aura cinq enfants :
- Marie Louise le 28 juin 1857 ;
- Jean le 19 novembre 1859 ;
- Eugénie le 15 novembre 186 ;
- Anna le 8 janvier 1867 ;
- Marie le 16 février 1869.
Jurançon est une région de coteaux plantés de vignes qui donne le fameux vin de Jurançon ; un vin qui a été choisi pour baptiser le non moins célèbre Béarnais « nouste Henric » devenu le roi de France Henri IV dont le château culmine la ville de Pau.
Le départ en Argentine
En 1874, le couple décide de quitter le Béarn pour l’Argentine, ils ont 44 et 39 ans et 5 enfants de 17 à 5 ans ; ils se rendent à Bordeaux où ils embarquent sur le bateau Sainte-Geneviève le 25 mars 1874.
La vie en Argentine

Le 7 mai 1875, Jean Pées dit Labory se fait immatriculer au consulat de Buenos Aires. Il fait aussi immatriculer son épouse et ses cinq enfants.
C’est un homme de 1.65 m, châtain, cordonnier, le seul document en sa possession est son acte de mariage. C’est un homme sérieux, tout est exact, le prénom de son épouse Marie dite Amélie et même l’âge de ses enfants.
Ils ne sont pas illettrés puisqu’ils ont signé leur acte de mariage
La famille Labory s’installe à Buenos Aires où les enfants se marient. Dans leur nouveau pays le seul patronyme est Labory
Marie Louise épouse Martín Malharro
Jean épouse Paulina Beugras
Eugènie se marie avec Victorio Sardi
Anna épouse Léon Hamonet
Marie Fernando Müller
L’Argentine est un mélange de toutes les nationalités
Marie Louise devenue Luisa o Lucia est la grand-mère de ma correspondante Ines Malharro ; l’histoire de cette famille est racontée dans l’article Milharro / Iriburu.
Martín Malharro né à Azúl a des origines basques ; son père Pierre Mailharro installé à Azúl et à Buenos Aires pour son commerce, est un homme de la terre comme ses grands-parents basques, des vies dédiées à l’agriculture et à l’élevage.
Martín Mailharro, l’époux de Marie-Louise est un artiste, il est doué pour le dessin qu’il pratique d’abord en autodidacte en dessinant des étiquettes de paquets de cigarettes. Peu à peu, il étudie le graphisme et devient dessinateur pour des journaux argentins. Mais son ambition ne s’arrête pas là et il décide de venir travailler à Paris, ville de tous les Arts, au début du XXe siècle.
Martín Malharro, Luisa Labory et leurs filles s’embarquent pour Paris. Ils étaient devenus argentins et à cette époque Paris paraissait tellement loin des Pyrénées !
Ironie du sort, un de leur enfant est reparti vers l’agriculture et la vie champêtre !
« Ahh el pintor es mi bisabuelo, mi abuelo, también llamado Martin, se fue de su casa muy joven se fue al campo y se dedico a la explotación agropecuaria. »

Voici Martín Mailharro fils dans son hacienda, faisant chevaucher un cheval à son tout jeune enfant, le père d’Inés, ma correspondante.
Avec l’aimable collaboration et les documents de Inés Malharro