Lorsque j‘ai reçu cette demande d’investigation, j’ai pensé que ce nom ne venait pas des Pyrénées oubliant que cette région a été un lieu de passage et de brassage surtout dus aux guerres napoléoniennes. D’après Wikipedia le nom serait d’origine italienne ; le premier acte dans les registres paroissiaux des Pyrénées est la naissance de Marie Berjolis, le 3 novembre 1725, fille de Galatoire de Berjolis domicilié dans le village de Taron.
Retournons en Argentine où vit Victoria Berjolis qui recherche ses racines françaises.
Deux émigrants, les frères Donat et Raymond Berjolis se sont enregistrés au Consulat de Buenos Aires.
Le 9 mars 1853, Donat Berjolis s’inscrit en donnant deux renseignements erronés sur sa date et son lieu de naissance, il est marié et exerce la profession de tailleur, il a quitté le port de Bordeaux en 1851 ; il est blond aux yeux clairs. Il sait signer.
Le 18 juin 1861, Raymond Berjolis se présente au Consulat de Buenos Aires, il est né à Baziracq (?) le 31 mai 1832, fils de Anne Berjolis, célibataire, tailleur de profession, il s’est embarqué à Bordeaux en 1852 sur le navire « Koening von Prussen » ; c’est un jeune homme de 1.65 m, châtain aux yeux clairs, il présente son passeport pris à Tarbes le 27 décembre 1851. Il sait signer.
La famille Berjolis en Béarn, Pyrénées-Atlantiques.
Les deux frères Berjolis sont nés dans le village de Baliracq-Maumusson du canton de Garlin, commune formée par la réunion en 1828 de deux paroisses ; la famille Berjolis vivait à Maumusson. En 2022, la commune comptait 117 habitants.
Ils sont tous deux les fils naturels d’Anne Berjolis née vers 1804 à Maumusson :
Donat est né le 17 mars 1829 de père inconnu ainsi que Raymond le 31 mai 1832.
Anne leur mère était couturière ou tisserande selon les actes.
Le 25 août 1848, Donat se marie à Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées avec Marie Laporte.
L’époux Donat Berjolis est tailleur d’habits, né à Baliracq-Maumusson fils d’Anne Berjolis, absente au mariage mais consentante ;
L’épouse Marie Laporte est fille de service, née en 1822, ses parents Pierre Laporte et Marie Maumus sont décédés à Labarthe.
Donat Berjolis et Marie Laporte s’installent à Maubouguet qui est un gros bourg avec une clientèle possible pour un tailleur.
Le 12 septembre 1848, moins d’un mois après le mariage, naît un garçon Jean Julien Bergolis.
Les départs en Argentine
Le 30 décembre 1850 ; à 30 ans, Donat Berjolis s’embarque pour l’Argentine à bord du navire « Henry Schelton » il part seul, son épouse et le bébé restent à Maubourguet.
Ce n’est qu’en 1862 que le fils Julien Berjolis rejoint son père en Argentine.
Le 20 avril 1852, Berjolis Raymond, 19 ans, s’embarque de Bordeaux sur le navire
« Koningin von Prussen », il était célibataire.
La vie en Argentine
Comme la plupart des émigrants Donat et Raymond Berjolis s’installent à Buenos Aires, la capitale.
1) Donat Berjolis
En 1869, Donat Berjolis, 48 ans, est commerçant à Buenos Aires ainsi que son fils Julien âgé de 21 ans, son épouse Marie en France, Juana en Argentine (changement courant) déclare avoir 42 ans alors qu’elle doit en avoir 47. Est-ce la même épouse ? Certainement mais les épouses ne possédaient aucun papier officiel.
2) Raymond ou Raimundo ou Roman Berjolis
Raymond Berjolis apparaît aussi dans le recensement de Buenos Aires de 1869, il est encore célibataire et exerce la profession de « mercero » qui signifie vendeur d’articles de mercerie en relation avec son premier métier de tailleur d’habits.
El 1876, dans « la Catedral del Norte » à Buenos Aires, Raymond Berjolis, français, fils de Carlos et Ana Berjolis (les enfants naturels s’inventent toujours un père) épouse
Antonia Martinicorena, d’origine espagnole, 23 ans, célibataire, fille de Bautista Martinicorena et Saturnina Ollo.
Ce couple aura au moins trois fils nés aussi à Buenos Aires
- Marcelino Isidoro Berjolis, baptisé le 25 décembre 1878 ;
- Julio Bautista Berjolis, baptisé le 13 mars 1881 ;
- Augusto Julian Berjolis, baptisé le 16 avril 1887.
Qui a quitté Buenos Aires pour s’installer à Cipoletti dans la Province de Río Negro ?
La ville de Cipoletti, du nom d’un ingénieur italien, a été fondée vers 1900. C’est une grosse agglomération de plus de 75 000 habitants, située au Sud de Buenos Aires aux portes de la Patagonie. Wikipedia
Un Berjolis était déjà présent à Cipoletti lors de sa fondation.
« Los Berjolis fueron parte de eventos fundacionales de la ciudad como la escritura de la Constitución de Río Negro. »
Ma correspondante argentine Victoria Berjolis n’a pas pu remonter son ascendance au-delà de son grand-père :
« Lo que logré conseguir por la partida de nacimiento de mi padre Enrique Andrés Berjolis nacido en 1964 en Cipolletti, Río Negro, es que su padre Emilio Carlos Berjolis, nacido en el año 1929 o 1930, era hijo de Emilio Berjolis y Leonor Enriqueta Campi ; lo que no sé si se mudaron luego o nació él también en Cipolletti. »
Peu importe que la famille de Victoria descende de Donat ou de Raymond, le point commun est Ana Berjolis née à Baliracq-Maumusson au début du 19e siècle.
Avec l’aimable collaboration de Victoria Berjolis, Argentine.