Cette histoire familiale fait suite à la demande d’un descendant du couple Edouard Bounahon-Bourda né à Gurmençon marié à Marie Bessouet de Hasparren ; mariage en Argentine où Edouard a émigré à 15 ans.
La famille Bounahon-Bourda de Gurmençon
Gurmençon est un village à 5 km d’Oloron-Sainte-Marie, d’abord rural : agriculture et pastoralisme dans les montagnes des Pyrénées, puis sa population, près de 900 habitants, a doublé par rapport à 1850. La région très ouverte vers l’Espagne a attiré des industries textiles, métallurgiques, alimentaires (le chocolat). Gurmençon reste un village agréable et bien béarnais.
Edouard Bounahon-Bourda est né à Gurmençon le 26 mai 1854 ; naissance déclarée par Bernard Bounahon-Bourda qui déclare que sa fille Luce Bounahon-Bourda, âgée de 31 ans, a accouché d’un garçon de père inconnu et auquel elle veut donner le prénom de Edouard.
Luce ou Lucie est la fille de Bernardo Bounahon-Bourda et de Jeanne Lassalle, elle a vu le jour à Gurmençon, le neuf février 1823.
Lucie aura trois fils de père inconnu. Père inconnu était le terme officiel mais tout le monde savait avec quel homme elle avait des relations. Le divorce n’existant plus et pas encore en France, il avait excité pendant la Révolution, un homme marié ne pouvait pas reconnaître un enfant né hors mariage, sinon il était accusé de polygamie et risquait la prison.
Les trois fils ne connaîtront jamais le nom de leur géniteur et s’appelleront Bounahon-Bourda du nom de leur mère Lucie Bounahon-Bourda souvent réduit à Bourda.
Les trois fils de Lucie tous nés à Gurmençon sont :
- Jean né le 28 juin 1849 dans la maison de Hourcade, toujours déclaré par Bernard le grand-père ;
- Edouard né le 26 mai 1854 ;
- Clément né le 11 décembre 1857 dans la maison Caubet Pedeau.
Marie travaillait comme journalière, elle se déplaçait de maison en maison selon l’embauche.
Les trois fils de Lucie ont émigré en Argentine, très jeunes, avant leur service militaire.
Lucie est décédée à Gurmençon le 18 novembre 1896, elle avait 73 ans, toujours journalière et toujours célibataire.
Ses fils devaient l’aider, Edouard a fait un voyage en France en 1889.
La famille Bessouet d’Hasparren
Hasparren est une petite ville ou un gros bourg du pays basque avec 7500 habitants de nos jours. Au XIX ème siècle il a été un des villages dont les gens ont le plus émigré après la révolution industrielle qui a laissé tous les artisans du cuir, tanneurs, cordonniers, celliers, sans travail. Nombreux sont les Haspandars partis à Cuba mais aussi en Argentine.
De nos jours, Hasparren, comme tout le Pays Basque vit du tourisme.
Marie Bessouet est née le 2 juin 1854 dans la maison Chista d’Hasparren, fille d’Arnaud Bessouet, 35 ans, sabotier, et de Marie Hiriart, 28 ans.
Ce couple s’est marié à Hasparren le 9 janvier 1850 :
L’époux Arnaud Bessouet, 31 ans, sabotier, fils de feu Bernard Bessouet décédé à Hasparren en 1840 et de Catherine Bidegain, 55 ans ;
L’épouse Marie Hiriart, couturière, 24 ans née à Hasparren fille de feu Pierre Hiriart décédé en 1828 et de Marie Sorhouet 62 ans.
Les 9 enfants d’Arnaud Bessouet et Marie Hiriart sont :
- Jean-Pierre Bessouet né le 26 novembre 1850 ;
- Martin Bessouet le 13 septembre 1852 qui émigre
- Marie Bessouet le 2 juin 1854 qui émigre ;
- Marie-Dominica ou Amelia Bessouet le 10 mai 1856 qui émigre
- Catherine Bessouet le 22 mai 1858, mariée en 1883 avec Jean Iribarne ;
- Martin Bessouet le 27 juillet 1860 décédé à neuf ans ;
- Saint-Martin Bessouet le 16 janvier 1865 qui émigre ;
- Bernard Bessouet né le 18 août 1868, marié en 1896 avec Marie Nekhol ;
- Jean Bessouet né le 17 février 1874, marié en 1897 avec Eliza Hiriart.
Arnaud Bessouet, le père est décédé le 10 septembre 1895 à 76 ans, il avait changé de profession il était charpentier. Marie Hiriart son épouse est décédée le 27 décembre 1896 à 71 ans dans la maison Yelosia du quartier Labiry. Tous les deux nés et morts sans quitter Hasparren !
Les départs en Argentine
Les trois frères Bouhahon-Bourda se sont fait immatriculer au Consulat de Buenos Aires.
Jean se présente au Consulat, le 17 mai 1873, il est célibataire, journalier, il est parti de Bordeaux en 1867, à 18 ans. C’est un jeune homme de 1,65 m cheveux er yeux châtains, il est muni de son passeport et de son extrait de naissance.
Edouard se fait immatriculer le 10 octobre 1874, il est célibataire et commis de négoce, il s’est embarqué à Bordeaux en 1869 âgé de 15 ans sur le navire Aunis. Il mesure 1.56 m il est châtain, il est muni d’un passeport.
Je ne sais pour quelle raison, Edouard se fait immatriculer à nouveau le 15 janvier 1897, il est commerçant au 820 rue Paraguay à Buenos Aires. Maintenant il est veuf de Dame Marie Bessouet et père de quatre enfants. Il signe toujours en français Edouard Bourda.
Clément s’est fait immatriculer le 8 janvier 1879, il est célibataire, employé de commerce, il a quitté Bordeaux le 5 novembre 1874 sur le bateau Sénégal, il avait 17 ans, il mesure 1.68 m il est châtain comme ses frères ; il a un passeport et sait signer.
La vie en Argentine
Edouard Bounahon-Bourda et Marie Bessouet se sont mariés en Argentine, leurs quatre enfants sont nés dans le quartier San Nicolás de la capitale :
Amelia Bounahon-Bourda le 29 janvier 1876 ; le parrain est Jean Bounahon-Bourda le frère aîné d’Edouard et la marraine est Amelia Bessouet la sœur cadette de Marie ;
Lucia Bounahon-Bourda le 9 mars 1878 ;
Santiago Bernardo Bounahon-Bourda le 13 janvier 1884
Eduardo Bounahon-Bourda le 9 avril 1895.
En 1895, la famille vit un drame, Marie Bessouet, la mère décède à 41 ans après la naissance du dernier enfant.
Edouard est « confitero » il possède une confiteria à Buenos Aires ; c’est l’équivalent d’un salon de thé ou d’un bar où l’on déguste diverses pâtisseries accompagnées de thé ou de chocolat.
Au siècle dernier, tous les après-midis, les dames de la bourgeoisie fréquentaient « las confiterias », le dimanche c’était le lieu de réunion des familles. La confiteria Los Angelitos est mythique à Buenos Aires.
Eduardo Bourda en Argentine
Cette branche n’utilisera que le nom Bourda.
Mon correspondant est le petit-fils de Eduardo et l’arrière-petit-fils de Edouard parti de Gurmençon.
Eduardo a épousé Alejandra Mancini, d’origine napolitaine
« Mi abuelo es Eduardo, no Bernardo, y estamos buscando fotos de él para mandarte. Él murió alrededor de 1965 y yo lo conocí. El apellido de la mujer de Eduardo es Mancini, una familia que venía de Nápoles.
No teníamos conocimiento de los tres hermanos de Eduardo, que probablemente se quedaron viviendo en Argentina, ni tampoco de sus descendientes.»
Eduardo Bourda hijo tenía negocio en Buenos Aires, su padre no sé.»
Ce couple a eu trois enfants :
- Eduardo Bourda
- Ricardo Bourda
- Maria Soledad Bourda
Cette dernière dite Beba est la mère de mon correspondant ; née en 1926, elle approche de son centième anniversaire !
Récapitulatif
Première génération : les enfants de Lucie Bounahon-Bourda
- Juan 1849
- Edouard 1854
- Clément 1857
Deuxième génération : les enfants d’Edouard Bounahon-Bourda
- Amelia 1876
- Lucia 1878
- Bernardo 1884
- Eduardo 1895
Troisième génération : les enfants d’Eduardo Bourda
- Eduardo
- Ricardo
- Maria Soledad
Avec l’aimable collaboration et les photos de Marcelo de la Vega





Quelle belle chronique de notre famille ! Merci beaucoup, Christine, c’est très bien rédigé.