Les Costamaillère sont une famille de Béarnais de la vallée d’Aspe, famille de laboureurs dont un fils Jean-Pierre né en 1848 a tenté et réussi le concours de douanier. Être douanier était une promotion sociale et un métier connu puisque le village de Sarrance était le siège de la plus importante douane des Basses Pyrénées.
Mais la frontière court le long des Pyrénées pour arriver au Pays basque et c’est là que notre douanier rencontre une agréable basquaise et leurs enfants naissent en Euskadi.
Louis Caostamaillère est né à Itxassou le 11 septembre 1896, fils de Jean-Pierre Castamaillère, 48 ans, receveur des douanes, domicilié à Itxassou et de Marie Grenade 41 ans. Témoins Bernard Etchepare, menuisier et Benito Hirigoyen, chocolatier.
Jean-Pierre Costamaillère et Marie Grenade se sont mariés à Saint-Etienne-de-Baïgorry le 24 septembre 1879.
L’époux Jean-Pierre Costamaillère, sous-brigadier des Douanes, né le 24 novembre 1848 à Sarrance, fils légitime de Jean Costamaillère, 67 ans, cultivateur domicilié à Sarrance et Catherine Saffores-Cousté décédée à Sarrance en 1862 ;
L’épouse Marie Grenade, couturière, née le 23 juillet 1855 à Bidarray, fille légitime de Léopold Grenade, sous-brigadier des Douanes, décédé à Baïgorry en 1871 et de Marie Gelos, ménagère, demeurant à Baïgorry.
Le couple aura cinq enfants dont 3 garçons, les trois émigreront au Chili :
- Jeanne Marie Costamaillère, née en 1880 à Baïgorry, décède à 87 ans à Cambo ;
- Léonard Costamaillère, né en 1882 à Baïgorry émigre mais décédé à Pau à 72 ans ;
- Guillaume Costamaillère, né en 1884 à Baïgorry émigre ;
- Honorine Costamaillère née en 1886 à Arette, décède à Bayonne à 74 ans ;
- Louis Costamaillère, né en 1896 à Itxassou, émigre.
Les registres militaires nous renseignent sur les garçons
Léonard était douanier, pendant son service militaire il a servi en Algérie, démobilisé en 1906, il part aussitôt au Chili : La Union, Carreter, Valparaiso, Temuco, Talcanuana, où il reste jusqu’en 1929 travaillant dans l’Etablissement Telleria et Cia ; puis l’armée ne le suit plus et nous ne savons rien de son retour à Pau.
Le registre militaire de Guillaume est vide car il était dispensé de service militaire ayant un frère sous les drapeaux ; seul renseignement il vit à l’étranger au Chili certainement.
C’est Louis qui a le registre militaire le plus complet. C’est un jeune homme de 1.60m, blond aux yeux gris. Lors de son appel pour le service militaire, il vit déjà au Chili mais en avril 1915, lors de la mobilisation générale, il rentre en France et part au combat jusqu’en août 1919.
Le 26 octobre 1817 il est blessé à la tête et à la cuisse par un éclat d’obus dans la bataille des Ardennes. Il obtient le certificat de Bonne conduite ainsi que la Croix de Guerre avec l’étoile de bronze. En 1919, démobilisé, il rentre à Espelette certainement chez ses parents et repart aussitôt au Chili.
Louis Costamaillère a accompli son devoir envers la France car sont peu nombreux les émigrés qui reviennent d’Amérique pour défendre leur pays natal !
La vie de Léonard, Guillaume et Louis Costamaillère au Chili
Grâce à l’ouvrage de Patricio Legarraga « les Basques de France au Chili » nous avons des renseignements sur la vie des trois frères Costamaillère.
Léonard Costamaillère a travaillé dans le commerce à Temuco dans l’entreprise des Frères Duhart puis à Talcahuano dans le commerce de Sebastian Etchevers. Il est revenu en France puisqu’il est décédé à Pau ; avait-il repris son ancien métier de douanier ?
Guillaume Costamaillère est arrivé au Chili en 1902. En 1904, il était industriel à La Union. En 1924, il est sociétaire du « Centro Vasco de Santiago ». A la même date, il travaille dans une fabrique de lits en bronze à Santiago.
Déjà veuf, il épouse Amanda Dolhagaray à Urdax en Navarre espagnole, pratiquement sur la frontière avec la France.
Le couple a une fille Hélène Costamaillère Dolhagaray née en 1925.
Louis Costamaillère est arrivé au Chili en 1912, à 16 ans, sur le navire Orcoma puis il est venu se battre en France pendant la Guerre de 1914-1918 et est reparti en 1919 sur le navire Liger où il exerce la profession de commerçant.
Le « Centro vasco de Santiago » est un lieu d’entraide, il accueille les nouveaux arrivants et leur procure du travail chez d’autres basques ; c’est un puissant outil d’intégration mais avec des règles à respecter.
Parrainé par Dominique Laborde et Henri Lopez Louis Costamaillère devient membre en 1926.
Le 25 décembre 1925, il épouse Elsa Graciela Arteaga Gaete dont il aura trois enfants :
- Louis Léonard en 1926 à Talcahuano
- Irma en 1829 à Santiago
- Graciela del Carmen en 1931 à Santiago.
Louis Costamaillère décède à Santiago du Chili en 1964 à 68 ans.
Rodrigo Romo Costamaillère, un descendant de Louis, s’intéresse à ses racines, françaises.
Sources : Archives des Pyrénées Atlantiques
Los Vascos de Francia en Chile de Patricio Legarraga