Archives par étiquette : Argentine

Itharte Jean-Marc, Marcelino ou Juan

Castelnau-Camblong

Cette région entre Oloron et Navarrenx appelée le Béarn des Gaves est une zone agricole fertile, pourtant de nombreux jeunes gens de ces villages ; Castelnau-Camblong, Ogenne-Camptort, Bugnein, etc… ont émigré en Amérique latine. A Bugnein, résidait l’agent d’émigration Laplace qui a recruté de nombreux émigrants, les Itharte sont partis avant.

Signature lors de son immatriculation en 1859

Jean-Marc Itharte est né en 1836 dans une famille de Castelnau-Camblong, c’est le dernier fils de Jean Itharte et de Anne Arthie.

Jean Itharte et Anne Arthie se sont mariés en 1820 à Charre. L’époux est né à Charre dans une famille de laboureurs en 1798, fils de Jean Itharte et de Marie Iritein de Mendibieu ; l’épouse, Anne Arthie, née en 1795, est la fille de Pierre Arthie originaire de Barran en Haute-Garonne et de Catherine Larroque de Nabas. L’époux et le père de l’épouse savent signer, l’épouse non. Peu de femmes signaient à cette époque.

Le jeune couple s’installe à Castelnau-Camblong où naissent cinq enfants : Catherine en 1822, Pierre en 1824, Marie en 1828, un autre Pierre en 1831 et Jean-Marc, déclaré Arnaud-Marc, en 1836.

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Danty Jacques/ Danti Santiago

Bordères sur l’Echez

Bordères sur l’Echez est un gros bourg situé à 4 km de Tarbes ; par cette proximité d’une grande ville, sa population a triplé en quelques décennies ; de rurale en 1850 avec 1800 habitants, elle est devenue urbaine avec 5 400 habitants en 2020.

Santiago del Corazon de Jesus

C’est là que Jacques Danty Begolle est né en 1834 dans une famille de laboureurs. Pourquoi Begolle ajouté au patronyme Danty ? C’est toujours la question que se posent les étrangers dans les généalogies de la Bigorre et du Béarn. A Bordères, vivaient plusieurs familles Danty : Danty Begolle, Danty Manaud, Danty… il fallait les différencier pour l’état civil. Begolle pouvait être le nom de la maison, le nom d’une lointaine aïeule ou le village de Bégole dont ils pourraient être originaires ?

Donc le 8 octobre 1834, Dominique Danty Begole, laboureur est venu enregistrer la naissance d’un enfant de sexe masculin, né le matin même, de lui et de Marie Fatta Marrou son épouse et auquel il veut donner le prénom de Jacques.

Le couple Dominique Danty Begole et Marie Fatta Marrou s’est marié en 1824 à Bordères dont ils sont tous deux originaires.

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Chuburu Jean

Sainte-Engrâce

En 2010 j’ai reçu une demande de recherche qui m’a émue. Mon correspondant disait : « Je n’ai pratiquement pas connu mon père, je n’avais que 8 ans quand il est décédé car il s’était marié vers la soixantaine. C’était un homme taiseux qui ne parlait pas à ses enfants ; ma mère nous a raconté qu’il venait d’un village des Pyrénées : Sainte-Engrâce. Souvent avant de m’endormir, je pense à ce mot Sainte-Engrâce, verrai-je un jour ce village ? pourquoi est-il parti ? Mon rêve est de connaître l’histoire de mon père et de pouvoir la transmettre à mes trois fils qui portent le nom Chuburu venant de ce pays plein de merveilleux : Sainte- Engrâce ».

Jean Chuburu vers 50 ans 

En effet, Jean Chuburu est né le 18 janvier 1896 dans le village de Sainte-Engrâce perdu aux confins des Pyrénées qui le séparent de l’Espagne. C’est la Soule, Xiberoa, une des trois provinces basques françaises.

Difficile de décrire Sainte-Engrâce, ça monte, ça descend, ça tourne, rien n’est plat, rien n’est rectiligne mais on découvre des paysages à vous couper le souffle ; la pente des chemins qui sont devenus des chemins de randonnée est aussi propice à vous couper rapidement le souffle.

En un mot vivre dans les montagnes verdoyantes et apaisantes de Sainte-Engrâce doit être idéal mais … il faut y être né. Pourtant actuellement des retraités citadins s’y installent.

Jean a vu le jour dans la maison Bordalecu, fils d’Engrâce, 21 ans, et de père inconnu. Cette situation d’enfant dit naturel ne créait pas un problème car de nombreuses filles étaient mères célibataires et on n’abandonnait pas les bébés. Quatre ans plus tard, Engrâce, sa mère, s’est mariée avec l’héritier Costères de la maison Motolibar. Dans de nombreux cas l’enfant reste avec les grands-parents maternels.

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Ichante Joseph

Gurmençon / Geüs d’Oloron

Joseph Ichante est né en vallée d’Aspe, à Gurmençon, le 24 novembre 1836. C’est l’aîné d’une fratrie de onze enfants. Les parents se sont mariés à Geüs en 1836.

L’époux Jean Ichante a 22 ans, il est né en 1813 à Geüs d’Oloron, fils de Raymond Ichante et de Marie Maysonnave, meuniers à Geüs.

L’épouse Anne-Marie Laborde native de Alos, est la fille de Joseph Laborde et de Jeanne Cournarou, également meuniers à Gurmençon.

Joseph Ichante Laborde

Les meuniers faisaient partie des notables du village, ils se mariaient souvent entre eux. Geüs et Gurmençon sont deux villages éloignés de près de 20 km ce qui est une distance notable pour des déplacements à pied ou en voiture à cheval.

Certainement que ce mariage ne plaisait pas aux parents Ichante car ils n’assistaient pas à la cérémonie mais avaient donné leur consentement par écrit. Jean, le fils aîné, devait être le successeur de son père. La famille Ichante, sans être riche, était dans une bonne position économique, un frère de l’époux était instituteur et un autre Jérôme a émigré en Nouvelle Orléans où il est décédé en 1868 à l’âge de 37 ans.

Sur l’acte de mariage, Jean, l’époux signe ainsi que le père de l’épouse mais pas l’épouse « pour ne savoir ».

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Peruilh Joseph et Étienne

Ogenne-Camptort

Je veux raconter cette histoire pour son dénouement : un Béarnais émigre sans rien, amasse une fortune dont son fils lègue une partie pour la recherche médicale. N’est-ce pas beau ?

Joseph et Étienne Peruilh ou Péreuilh sont nés respectivement le 26 novembre 1855 et le 15 juillet 1850 dans la commune d’Ogenne-Camptort près de Navarrenx ; ce sont les fils de Jean Péreuilh et Elisabeth Bintane, agriculteurs.

Le mariage des parents a eu lieu à Ogenne-Camptort le 24 septembre 1842.

https://char-navarrenx.fr/villages/ogenne-camptort/https://char-navarrenx.fr/villages/ogenne-camptort/

L’époux Bordenave dit Péreuilh Jean, âgé de 29 ans, est le fils de Bordenave dit Péreuilh Étienne et de Marie Labat.

L’épouse Tourné dit Bintane Elisabeth, 25 ans, née à Cardesse, est la fille de Tourné dit Bintane Jean et de Moussu-Lacrouts Catherine.

C’est à Ogenne-Camptort que les époux s’installent, ni l’un ni l’autre ne sont héritiers donc ils seront métayers. Peu à peu la famille s’agrandit : Catherine en 1843, Marie en 1847, Jeanne en 1849, Étienne en 1850, Joseph en 1855 et enfin Jean-Baptiste en 1862.

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Sallaberry Etcheçahar Pierre

Sarrasquette

En 1866, un émigré basque, Pierre Sallaberry, va s’immatriculer au Consulat de Buenos Aires, c’est un homme relativement grand, 1.72 m, commerçant, sachant parfaitement signer. La seule pièce d’identité qu’il possède est son certificat de baptême : Pierre Sallaberry est né le 4 avril 1821 à Sarrasquette, fils de feu Bernard et de Marie Urruty . Il se souvient avoir pris le bateau en 1849 à Pasajes en Espagne.

Ignacio Sallaberri et Maria Ester Arbide

Les renseignements sont précis, la recherche va être facile mais…le village de Sarrasquette n’est plus une commune depuis 1843 il a été regroupé avec Bussunarits et dans les registres de naissances apparaissent de nombreux Pierre Sallaberry mais aucun fils de Marie Urruty.

Effectivement l’enfant a été enregistré sous le nom de Etcheçahar Pierre. Etcheçahar est le nom de son grand-père maternel marié dans la maison Sallaberry de Sarrasquette. Au pays basque rural, le nom de la maison prédomine sur le patronyme et les coutumes perdurent. Le mystère est éclairci !

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La fuite de Bernard Supervielle

Oloron

par Simone Gervereau– octobre 2014

Étant la dernière mémoire vivante de cette lointaine famille qui fut la nôtre, il me faut rétablir quelques vérités qui, au cours des générations, ont été, volontairement ou pas, occultées.

D’une voix à une autre s’installent l’omission, les ajouts et bien vite, la légende… La vérité, la voici, telle qu’elle m’a été maintes fois racontée par ma grand-mère Marie Domenge Supervielle, épouse de Ferdinand, 3ème fils de Romain qui, enfant, avait été tellement marqué par la disparition de son frère aîné.

Romain Supervielle

Romain Supervielle et Anne Etchehon s’étaient mariés le 3 mars 1847. Dans les cinq premières années de leur mariage, ils eurent quatre fils. Sept ans plus tard, ils eurent Achille, et encore cinq ans plus tard, Aglaë, la fille tant attendue et qui fit l’adoration de sa mère.

Anne Etchehon Supervielle élevait ses fils avec rigueur et sévérité. Quand mon grand – père Ferdinand qui faisait son service militaire dans la cavalerie à Moulins (après la guerre de 1870, le service durait 7 ans !) obtint, après 18 mois, l’autorisation de son Colonel d’aller passer quelques jours dans sa famille, par retour du courrier, sa mère lui répondit : « Comment, tu viens à peine de partir, et tu parles déjà de revenir ? » Ferdinand qui ressemblait beaucoup à son père dont il avait la blondeur, les yeux très bleus, la douceur du caractère, et un certain bonheur de vivre, avait reçu cette lettre comme une blessure au cœur…

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Casamayouret Augustin

Accous

Voici une demande venant du Paraguay, c’est rare, car à part l’opération « Nueva Burdeos » qui a finalement échoué, peu de Basques et de Béarnais sont partis dans ce petit pays coincé entre l’Argentine, le Brésil et la Bolivie. C’est à Asunción, la capitale, que sont établis certains descendants de Augustin Casamayouret.

Laureano, fils de Agustín

Augustin Casamayouret est né à Accous dans le quartier Jouers, le 14 avril 1860, c’est le septième enfant des onze de Jean-Baptiste Casamayouret et de Marie Latourette.

A Accous, vivaient plusieurs familles Casamayouret, pour les reconnaître, on ajoutait le nom de la maison pour les papiers officiels ; cette famille était Casamayouret-Louis, même chose pour le nom de la mère qui devenait Latourette-Lucq.

En 1845, à Accous a eu lieu le mariage de Jean-Baptiste Casamayouret-Louis, 21 ans, né en 1824 dans le village, actuellement agriculteur et pasteur de brebis, fils de Michel Casamayouret et de Louis Marie. L’épouse Marie-Scholastique Latourette-Lucq , née en 1828, n’a que 17 ans ; elle est la fille de Latourette Antoine et de Lucq Rose.

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Destuet Eugène / Larre Angela

Bayonne

Dans les registres de Bayonne on trouve des actes de familles Destuet depuis 1617, je pensais donc à une très ancienne famille bayonnaise mais il n’en est rien.

Trois frères Destuet : Bernard, Jean et Pierre sont arrivés de Mimbaste dans les Landes, tous trois venaient travailler à Bayonne comme emballeurs : « Personne qui met les marchandises en balles et, par extension, dans des emballages pour le transport ou la vente » vieuxmetiers.org.

En 1797, Pierre épouse Manuela Gallay à Bayonne.

En 1821, Jean se marie à Amendeuix, canton de St Palais, avec la Basquaise Marie Goïty.

En 1825, Bernard épouse Suzanne Ferran à Bayonne. Il a 30 ans, ses deux frères sont ses témoins, Jean a 37 ans, Pierre 49 ans.

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Diusabou Justin / Diosabot Justino

Lucq de Béarn

Quand j’ai reçu la demande du Mexicain Germán Diosabot, j’ai été très intéressée car je repartais (mentalement) à Jicaltepec, où je ne suis jamais allée mais où sont les descendants des Boué, des Naude, des Prince, tous émigrés du Béarn. Des souvenirs ressurgissaient, le déplacement à Champlitte avec les Jaymes, les journées passées avec Bonnie, le musée familial que garde précieusement la señora Lourdes Drouaillet…

Mi bisabuelo Justo Diosabot, que ahora gracias a Ud, se que se llamo Justin Diusabou

German m’avertissait, le patronyme a été déformé, je cherchais Duizabeau, Dieuzaboo ; tous dans des villages situés autour de Monein, Oloron. J’ai pensé à Cardesse le village d’où est parti Jean Porte-Petit mais ce n’était pas la même émigration ; vers 1860 partaient de jeunes gens aisés pour faire du commerce dans le bois ou les métaux précieux, German me ditsait que son ancêtre vivait à Jicaltepec, il était donc cultivateur.

Après des heures passées sur Family search, j’ai trouvé un recensement de 1930 : Justo Diosabot et sa famille étaient bien présents au Mexique à Martinez de la Torre, provincia de Veracruz ; je me rapproche de Jicaltepec.

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