Archives par étiquette : Argentine

Camy Jean ou Carlos

Abidos / Lagor

Carlos Camy est né à Abidos en 1850. Dans les registres d’état civil du village, on ne trouve pas de Charles ni de Jean Charles mais deux frères Jean, l’un né en 1850, l’autre en 1854, fils de Jean Camy et de Madeleine Anglade. En Béarn, les prénoms sont un vrai problème je crois que personne ne porte son prénom officiel. De plus, aucun des deux frères n’est enregistré dans les registres militaires et aucun ne s’est immatriculé à Montevideo.

Mais heureusement les descendants de Jean Charles ont recherché leurs racines.

La famille est-elle de Lagor ou de Abidos ? Ils s’enregistrent soit dans une mairie, soit dans une autre mais ce qui est certain c’est une famille de meuniers. Les meuniers ne sont pas propriétaires des moulins, donc eux aussi déménagent souvent. On retrouve le plus souvent, la famille Camy dans le moulin de Jouanlong mais là encore il y a des changements. Lors d’une crue du Gave de Pau, le fleuve qui irrigue cette région, le moulin a été détruit et une partie de Abidos a été rattachée à Lagor. Dernier changement Abidos était une commune du canton de Lagor maintenant elle fait partie du canton du Coeur de Béarn.

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Elgoyhen Martin

Tardets

Ce sont encore des Souletins, Elgoyhen Martin et son frère Elgoyhen Pierre qui quittent le pays basque ; tous deux sont fils de Bernard Elgoyhen et de Madeleine Aguer.

Leonidas y Alba Margarita

Bernard et Madeleine se sont mariés à Abense du Haut en 1848.

La commune d’Abense du Haut n’existe plus, elle a été rattachée à Alos-Sibas-Abense et une autre partie à Tardets.

Lors de son mariage, l‘époux Bernard Elgoyhen est dit né à Tardets en 1814 mais l’acte a été trouvé en 1817 ; il est fils de Marthe Elgoyhen, célibataire, habitant la maison Chaho dans le bourg du village de Tardets.

L’épouse Madeleine Aguer est native de Abense, ses parents avaient dû oublier de déclarer sa naissance et pour se marier elle a dû se rendre devant le Juge de Saint-Palais pour faire établir un certificat de notoriété ; elle est née en1810, fille de Bernard Aguer et de Marie Etcheber tous deux décédés.

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Harislur Joseph / Fluttaz François

Licq-Atherey 64 / Saint-Alban 73

Casimira Harislur y su esposo Donato Rivero

Joseph Harislur de Licq-Atherey, au Pays Basque, et François Fluttaz de Saint-Alban Leysse, en Savoie, n’avaient rien en commun sauf d’avoir émigré en Argentine ; ils ne se sont certainement jamais connus bien qu’ils soient tous deux arrière-grands-pères de mon correspondant argentin Juan Pablo Manganiello Rivero.

Joseph Harislur et François Fluttaz sont nés dans des régions montagneuses, l’un les Pyrénées, l’autre les Alpes. La vie était rude dans ces vallées et les agents d’émigration trouvaient facilement des candidats au départ.

La famille Harislur en France

Joseph est né en 1857 à Licq mais la famille Harislur est originaire de Larrau. Les deux villages que nous évoquerons sont situés en Soule, la partie la plus à l’est du Pays basque français ; Larrau se trouve sur la frontière espagnole que l’on franchit au port de Larrau, un col qui relie la Soule à la Navarre espagnole, dominé par le pic d’Orhy (2 017m). 

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Itharte Jean-Marc, Marcelino ou Juan

Castelnau-Camblong

Cette région entre Oloron et Navarrenx appelée le Béarn des Gaves est une zone agricole fertile, pourtant de nombreux jeunes gens de ces villages ; Castelnau-Camblong, Ogenne-Camptort, Bugnein, etc… ont émigré en Amérique latine. A Bugnein, résidait l’agent d’émigration Laplace qui a recruté de nombreux émigrants, les Itharte sont partis avant.

Signature lors de son immatriculation en 1859

Jean-Marc Itharte est né en 1836 dans une famille de Castelnau-Camblong, c’est le dernier fils de Jean Itharte et de Anne Arthie.

Jean Itharte et Anne Arthie se sont mariés en 1820 à Charre. L’époux est né à Charre dans une famille de laboureurs en 1798, fils de Jean Itharte et de Marie Iritein de Mendibieu ; l’épouse, Anne Arthie, née en 1795, est la fille de Pierre Arthie originaire de Barran en Haute-Garonne et de Catherine Larroque de Nabas. L’époux et le père de l’épouse savent signer, l’épouse non. Peu de femmes signaient à cette époque.

Le jeune couple s’installe à Castelnau-Camblong où naissent cinq enfants : Catherine en 1822, Pierre en 1824, Marie en 1828, un autre Pierre en 1831 et Jean-Marc, déclaré Arnaud-Marc, en 1836.

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Danty Jacques/ Danti Santiago

Bordères sur l’Echez

Bordères sur l’Echez est un gros bourg situé à 4 km de Tarbes ; par cette proximité d’une grande ville, sa population a triplé en quelques décennies ; de rurale en 1850 avec 1800 habitants, elle est devenue urbaine avec 5 400 habitants en 2020.

Santiago del Corazon de Jesus

C’est là que Jacques Danty Begolle est né en 1834 dans une famille de laboureurs. Pourquoi Begolle ajouté au patronyme Danty ? C’est toujours la question que se posent les étrangers dans les généalogies de la Bigorre et du Béarn. A Bordères, vivaient plusieurs familles Danty : Danty Begolle, Danty Manaud, Danty… il fallait les différencier pour l’état civil. Begolle pouvait être le nom de la maison, le nom d’une lointaine aïeule ou le village de Bégole dont ils pourraient être originaires ?

Donc le 8 octobre 1834, Dominique Danty Begole, laboureur est venu enregistrer la naissance d’un enfant de sexe masculin, né le matin même, de lui et de Marie Fatta Marrou son épouse et auquel il veut donner le prénom de Jacques.

Le couple Dominique Danty Begole et Marie Fatta Marrou s’est marié en 1824 à Bordères dont ils sont tous deux originaires.

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Chuburu Jean

Sainte-Engrâce

En 2010 j’ai reçu une demande de recherche qui m’a émue. Mon correspondant disait : « Je n’ai pratiquement pas connu mon père, je n’avais que 8 ans quand il est décédé car il s’était marié vers la soixantaine. C’était un homme taiseux qui ne parlait pas à ses enfants ; ma mère nous a raconté qu’il venait d’un village des Pyrénées : Sainte-Engrâce. Souvent avant de m’endormir, je pense à ce mot Sainte-Engrâce, verrai-je un jour ce village ? pourquoi est-il parti ? Mon rêve est de connaître l’histoire de mon père et de pouvoir la transmettre à mes trois fils qui portent le nom Chuburu venant de ce pays plein de merveilleux : Sainte- Engrâce ».

Jean Chuburu vers 50 ans 

En effet, Jean Chuburu est né le 18 janvier 1896 dans le village de Sainte-Engrâce perdu aux confins des Pyrénées qui le séparent de l’Espagne. C’est la Soule, Xiberoa, une des trois provinces basques françaises.

Difficile de décrire Sainte-Engrâce, ça monte, ça descend, ça tourne, rien n’est plat, rien n’est rectiligne mais on découvre des paysages à vous couper le souffle ; la pente des chemins qui sont devenus des chemins de randonnée est aussi propice à vous couper rapidement le souffle.

En un mot vivre dans les montagnes verdoyantes et apaisantes de Sainte-Engrâce doit être idéal mais … il faut y être né. Pourtant actuellement des retraités citadins s’y installent.

Jean a vu le jour dans la maison Bordalecu, fils d’Engrâce, 21 ans, et de père inconnu. Cette situation d’enfant dit naturel ne créait pas un problème car de nombreuses filles étaient mères célibataires et on n’abandonnait pas les bébés. Quatre ans plus tard, Engrâce, sa mère, s’est mariée avec l’héritier Costères de la maison Motolibar. Dans de nombreux cas l’enfant reste avec les grands-parents maternels.

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Ichante Joseph

Gurmençon / Geüs d’Oloron

Joseph Ichante est né en vallée d’Aspe, à Gurmençon, le 24 novembre 1836. C’est l’aîné d’une fratrie de onze enfants. Les parents se sont mariés à Geüs en 1836.

L’époux Jean Ichante a 22 ans, il est né en 1813 à Geüs d’Oloron, fils de Raymond Ichante et de Marie Maysonnave, meuniers à Geüs.

L’épouse Anne-Marie Laborde native de Alos, est la fille de Joseph Laborde et de Jeanne Cournarou, également meuniers à Gurmençon.

Joseph Ichante Laborde

Les meuniers faisaient partie des notables du village, ils se mariaient souvent entre eux. Geüs et Gurmençon sont deux villages éloignés de près de 20 km ce qui est une distance notable pour des déplacements à pied ou en voiture à cheval.

Certainement que ce mariage ne plaisait pas aux parents Ichante car ils n’assistaient pas à la cérémonie mais avaient donné leur consentement par écrit. Jean, le fils aîné, devait être le successeur de son père. La famille Ichante, sans être riche, était dans une bonne position économique, un frère de l’époux était instituteur et un autre Jérôme a émigré en Nouvelle Orléans où il est décédé en 1868 à l’âge de 37 ans.

Sur l’acte de mariage, Jean, l’époux signe ainsi que le père de l’épouse mais pas l’épouse « pour ne savoir ».

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Peruilh Joseph et Étienne

Ogenne-Camptort

Je veux raconter cette histoire pour son dénouement : un Béarnais émigre sans rien, amasse une fortune dont son fils lègue une partie pour la recherche médicale. N’est-ce pas beau ?

Joseph et Étienne Peruilh ou Péreuilh sont nés respectivement le 26 novembre 1855 et le 15 juillet 1850 dans la commune d’Ogenne-Camptort près de Navarrenx ; ce sont les fils de Jean Péreuilh et Elisabeth Bintane, agriculteurs.

Le mariage des parents a eu lieu à Ogenne-Camptort le 24 septembre 1842.

https://char-navarrenx.fr/villages/ogenne-camptort/https://char-navarrenx.fr/villages/ogenne-camptort/

L’époux Bordenave dit Péreuilh Jean, âgé de 29 ans, est le fils de Bordenave dit Péreuilh Étienne et de Marie Labat.

L’épouse Tourné dit Bintane Elisabeth, 25 ans, née à Cardesse, est la fille de Tourné dit Bintane Jean et de Moussu-Lacrouts Catherine.

C’est à Ogenne-Camptort que les époux s’installent, ni l’un ni l’autre ne sont héritiers donc ils seront métayers. Peu à peu la famille s’agrandit : Catherine en 1843, Marie en 1847, Jeanne en 1849, Étienne en 1850, Joseph en 1855 et enfin Jean-Baptiste en 1862.

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Sallaberry Etcheçahar Pierre

Sarrasquette

En 1866, un émigré basque, Pierre Sallaberry, va s’immatriculer au Consulat de Buenos Aires, c’est un homme relativement grand, 1.72 m, commerçant, sachant parfaitement signer. La seule pièce d’identité qu’il possède est son certificat de baptême : Pierre Sallaberry est né le 4 avril 1821 à Sarrasquette, fils de feu Bernard et de Marie Urruty . Il se souvient avoir pris le bateau en 1849 à Pasajes en Espagne.

Ignacio Sallaberri et Maria Ester Arbide

Les renseignements sont précis, la recherche va être facile mais…le village de Sarrasquette n’est plus une commune depuis 1843 il a été regroupé avec Bussunarits et dans les registres de naissances apparaissent de nombreux Pierre Sallaberry mais aucun fils de Marie Urruty.

Effectivement l’enfant a été enregistré sous le nom de Etcheçahar Pierre. Etcheçahar est le nom de son grand-père maternel marié dans la maison Sallaberry de Sarrasquette. Au pays basque rural, le nom de la maison prédomine sur le patronyme et les coutumes perdurent. Le mystère est éclairci !

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La fuite de Bernard Supervielle

Oloron

par Simone Gervereau– octobre 2014

Étant la dernière mémoire vivante de cette lointaine famille qui fut la nôtre, il me faut rétablir quelques vérités qui, au cours des générations, ont été, volontairement ou pas, occultées.

D’une voix à une autre s’installent l’omission, les ajouts et bien vite, la légende… La vérité, la voici, telle qu’elle m’a été maintes fois racontée par ma grand-mère Marie Domenge Supervielle, épouse de Ferdinand, 3ème fils de Romain qui, enfant, avait été tellement marqué par la disparition de son frère aîné.

Romain Supervielle

Romain Supervielle et Anne Etchehon s’étaient mariés le 3 mars 1847. Dans les cinq premières années de leur mariage, ils eurent quatre fils. Sept ans plus tard, ils eurent Achille, et encore cinq ans plus tard, Aglaë, la fille tant attendue et qui fit l’adoration de sa mère.

Anne Etchehon Supervielle élevait ses fils avec rigueur et sévérité. Quand mon grand – père Ferdinand qui faisait son service militaire dans la cavalerie à Moulins (après la guerre de 1870, le service durait 7 ans !) obtint, après 18 mois, l’autorisation de son Colonel d’aller passer quelques jours dans sa famille, par retour du courrier, sa mère lui répondit : « Comment, tu viens à peine de partir, et tu parles déjà de revenir ? » Ferdinand qui ressemblait beaucoup à son père dont il avait la blondeur, les yeux très bleus, la douceur du caractère, et un certain bonheur de vivre, avait reçu cette lettre comme une blessure au cœur…

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