Etchebarne Jean / Uthurralt Marie

Garindein / Sainte Engrâce

La famille Etchebarne à Gareindein

Jean Etchebarne est né en 1845 à Garindein un petit village de Soule entre Mauléon et Tardets.

La Soule, Xiberoa en basque, est la plus petite et la moins peuplée des trois provinces basques françaises. Région de montagnes et de vallées escarpées, elle a fourni un très grand nombre d’émigrants vers l’Uruguay au début, puis vers l’Argentine. La famille Etchebarne en est un bon exemple, trois fils quittent Garindein pour Montevideo : Guillaume né en 1841, Jean né en 1845 et Dominique né en 1848.

C’est un descendant de Jean qui recherche ses racines.

Voici Jean Etchebarne entouré de ses dix petits-enfants, pour lui, l’émigration a été salutaire car étant le sixième enfant de la famille, il ne pouvait pas compter sur l’héritage.

Le bébé en blanc sur les genoux de son grand-père est Nicolas Etchebarne, le grand-père de mon correspondant Germán Spitznagel.

Les trois émigrés vers Montevideo sont les enfants de Bernard Etchebarne et de Marie Jaureguiberry.

Bernard et Marie se sont mariés à Garindein le 2 novembre 1830. L’époux a 32 ans, il est né à Abense-de-bas en l’an V (1797), fils de Jean Etchebarne, métayer dans la maison de Philippes et de Marie Ramonfou. L’épouse Marie Jaureguiberry n’a que 20 ans, elle est orpheline de père et mère ; son père Cristobal Jaureguiberry est décédé en 1823 et sa mère Engrâce Andarain en mai 1830, quelques mois avant son mariage.

Marie habite la maison Andarain, héritage de sa mère ; Bernard était leur employé agricole.

Marie Jaureguiberry donnera le jour à dix enfants : Joseph en 1833, Anne en 1835, Martin en 1837, Pierre en 1838, Guillaume en 1841, Jean en 1845, Dominique en 1848, Marguerite en 1850, Bernard en 1852 et Pierre en 1855.

Les deux derniers décèdent enfants, Bernard à 4 ans et Pierre à 9 ans.

Joseph se marie en 1864 avec Marguerite Mounauthandy ;

Martin épouse Madeleine Larrart en 1875 à Garindein ;

Marguerite se marie aussi à Garindein en 1875 avec Dominique Behety.

De Pierre né en 1838 et d’Anne je ne trouve pas de traces.

Le départ pour l’Uruguay

Guillaume est parti le premier avant 1861 puisqu’il est sur la liste des insoumis du canton de Mauléon. Jean et Dominique sont partis ensemble, certainement appellé par leur frère qui en six ans avait trouvé une situation dans l’agriculture dans la région de Paysandú au nord-est de l’Uruguay.

Le 26 octobre 1867, Jean 21 ans, et Dominique 18 ans, s’embarquent au port de Bordeaux sur le navire Canton après avoir obtenu un passeport commun de la sous-préfecture de Mauléon le 30 septembre 1867.

Jean Etchebarne a épousé Maria Uthurralt (devenu Ithurralde en Uruguay) en Uruguay. Ils vivaient à Paysandú.

La famille Uthurralt de Sainte-Engrâce

Marie Uthurralt est né en 1852 à Sainte Engrâce à quelques kilomètres de Garindein, Sainte Engrâce est le dernier village français avant la frontière franco-espagnole ; mais la montagne est haute et difficilement franchissable car il n’y a pas de col.

Maria est la fille de Pierre Uthurralt et de Marie Phordoy. Le couple s’est marié en 1844 à Sainte-Engrâce dont les deux sont natifs.

L’époux Pierre Uthurralt a 37 ans, il travaille comme maçon, il est le fils de feu Pierre Uthurralt et de Catherine Elgart.

L’épouse Marie Pordoy est toute jeune, elle n’a que 20 ans, c’est la fille aînée de Jérôme Phordoy et de Catherine Aracouex. Marie est l’héritière de la maison Aracouex par sa mère ; c’est dans cette maison que le jeune couple s’installe en tant que « maîtres jeunes » comme on dit en Pays basque. Pierre quitte son métier de maçon et aide ses beaux-parents dans les travaux de l’agriculture et de l’élevage. A Sainte Engrâce les terres cultivables sont de petits lopins juste pour cultiver le nécessaire à la nourriture des gens et des animaux ; les habitants vivent de l’élevage des brebis qui paissent sur les pentes des montagnes : lait, fromage, viande, laine…

Trois ans plus tard, la maison Aracouex voit naître les premiers bébés : ce sont deux jumelles Marie et Catherine nées en 1847, puis en 1850 c’est un fils Jean suivi de quatre filles : Marianne en 1852, Marie en 1854, Engrâce en 1857 et enfin une autre Marie en 1860. Une belle famille de sept enfants.

Malheureusement en 1863, Pierre Uthurralt décède à 57 ans, Marie n’a que 40 ans, 7 enfants et de vieux parents, son père Jérôme Phordoy décède en 1867 à 82 ans ; donc la vie n’est pas facile.

Catherine, une jumelle se marie avec Jean Halcepo, elle tombe très vite veuve et en 1874, elle épouse Laurent Ilhero de Sainte Engrâce. C’est la seule qui reste en France.

Grâce à un acte notarié passé chez Me Detchandy de Tardets, on apprend que les trois aînés Marie de 1847, Jean et Marianne de 1852 vivent à Paysandu au nord de l’Uruguay. Les trois dernières Marie de 1854, Engrâce et l’autre Marie de 1860 vivent à Buenos Aires. Un fils de Catherine, Jean Ilhero partira rejoindre ses tantes en Argentine.

Marie Pordoy, la mère, est partie retrouver ses enfants en Uruguay entre 1874 et 1884 mais aussi sa sœur cadette Marie Phordoy partie en1858 et son frère Jean Phordoy. La famille Pordoy de Sainte-Engrâce se reconstitue sur la terre « oriental » et Marie mourra dans la région de Paysandú.

On ne trouve aucune trace de leur émigration ni chez les agents, ni dans les visas à Bordeaux. Accueillis par leur famille ils devaient s’embarquer à Pasajes où ils arrivaient par le port de Larrau ; en Espagne les traversées étaient moins chères et moins contrôlées.

On ne connaît pas la descendance de Jean Etchebarne et Marie Uthurralt, seul un acte signale une fille Maria épouse de Etchevers. Jean était « Hacendado » il exploitait une hacienda, une ferme d’élevage.

La vie en Uruguay

Le couple Jean Etchebarne et Marie Uthurralt vivaient à Paydandú.

Jusqu’en 1810, naissance de l’Uruguay ou Républica Oriental, ces terres servaient de réserves naturelles aux Indiens qui les parcouraient y faisaient paître leurs troupeaux mais ne les possédaient pas. Les Indiens n’avaient pas le sens de la propriété, pour eux, la terre comme le ciel ou l’eau étaient des biens communs à l’humanité.

En 1820, Paysandú devint un département uruguayen mais par la suite, pendant les années de guerre entre les deux grands voisins, le département a été à maintes reprises envahi à cause de sa position stratégique. Il est en effet sur la route entre Montevideo et Buenos Aires.

Au milieu du xixe siècle, le département passa d’un panorama campagnard retiré du centre vital de la côte à celui industrialisé, avec les industries de la viande et du cuir. En 1840, avec la construction du premier le premier saloir frigorifié, un boom industriel surgit avec les tanneries, brasseries, industries du textile… Wikipédia.

La frontière entre l’Uruguay et l’Argentine est le fleuve Uruguay qui borde le département de Paysandú.

Jean était donc hacendado, il est propriétaire il possède des terres « en la orilla del Rabón » près de Paysandú. En 1915 Juan Etchebarne a été parrain d’un arrière-petit-fils Angel fils de Nicolas Etchebarne, 29 ans, et de Maria Coronado 27 ans ; il avait 72 ans (en réalité 70). Certainement que Jean Etchebarne est décédé à Luján en Argentine.

Vers 1900, la famille a émigré en Argentine à Luján dans la provincia de Buenos Aires. Luján est un peu notre Lourdes français célèbre pour ses pèlerinages.

En arrivant l’émigré commençait à améliorer son habitat en construisant sa maison en « ladrillos », briques en terre qu’il faisait sécher au soleil puis il louait ou achetait des terres, ces terres étaient cédées par l’Etat à très bas prix car le but de l’émigration était de mettre les terres uruguayennes en culture ou élevage, chose que ne feraient jamais les Indiens autochtones.

Après la maison et les terres, on achetait du bétail des moutons et des vaches ; vers 35 ou 40 ans, on se mariait pour fonder une famille et avoir une descendance.

 Il n’était pas rare de posséder 5 000 hectares ou de donner 1 000 hectares en dot à ses filles. La terre était pauvre, l’herbe rase et une bête devait parcourir une grande distance pour arriver à remplir sa panse. Ces terres étaient sillonnées de kilomètres de clôtures, piquets et fils de fer barbelés pour séparer les troupeaux selon les âges etc. L’émigré avait le sens de la propriété !

Je laisse German raconter ce qu’il sait de la famille Etchebarne Uthurralt :

« La única información que tenía yo de ellos, de Juan y María, está en el acta de nacimiento de Nicolás. Tengo también una foto de Nicolás que nació en Paysandú. En la partida de nacimiento de Nicolás dice que Juan era hacendado y tenía domicilio en la orilla del Rabón, un arroyo, por lo que intuyo que eran propietarios. También dice que Maria Pordoy se encontraba ahí.

De esa partida se que la Madre de Nicolás era María Ithurralde y que nació aproximadamente en 1852.

Ya a principios de 1900 entiendo que la familia se mudó a Buenos Aires, a la zona de Luján y trabajaban en el campo. Entiendo que Nicolás era capataz del campo cuyos dueños eran los padres de mi abuela, la familia Clark en Gral. Villegas de origen inglés.

Cuando Nicolás fallece joven, su esposa Maria Elvira Josefa Coronado se muda a Bs. As. con los hijos y mi abuelo Miguel Angel Etchebarne queda en contacto con mi abuela Gladys Maria Clark por carta. A ellos no los conocí pero tengo fotos y más información por mi madre. »

Avec l’aimable collaboration de Germán Spitznagel, Argentin.

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