Campistrous Urbain-Félix-Alphonse

Saint-Palais, Luxe, Garris

Nous revoici partis pour Cuba, après Camiade d’Hasparren et Boye-Bigne de Montfort en Béarn, c’est un jeune homme de Saint-Palais qui tente sa chance. Campistrous Pierre-Paul-Urbain-Félix-Alphonse.

Ce jeune Campistrous appartient à une famille bourgeoise de la région : avocat, avoué, négociant.

Pierre-Paul-Urbain-Félix-Alphonse est né à Saint Palais en 1829, fils de Jean Campistrous et de Marie-Constance Forgues.

Ce couple s’est marié à Arette en 1823. Jean Campistous, avoué au Tribunal civil de Saint-Palais né en 1792 à Arette, est le fils de Pierre Campistrous, huissier de la justice de Paix du canton d’Oloron et de Dame Marie Rachou.

L’épouse, Marie-Constance Forgues, est née en 1802 à Pau, enregistrée à Jurançon, fille de Simon Forgues, avoué au tribunal d’appel de Pau et de Dame Marie-Dorothée Baradieu.

Les deux époux sont orphelins de père et mère : les Campistrous sont décédés à Arette en 1812 et 1822 et les Forgues à Jurançon en 1822 et 1820.

Le jeune couple s’installe à Saint Palais où la famille s’agrandit rapidement :

  • Gustave en 1824, décède en 1903 à Luxe, célibataire.
  • Marie-Thérèse en 1826, décèdée en 1845 à 19 ans.
  • Hypolite-Théodore né en 1827 à Jurançon, marié à Marie-Hélène Bertrand, capitaine en retraite décédé en 1892 à 64 ans à Alçay.
  • Pierre-Paul-Urbain-Félix-Alphonse en 1829 émigre à Cuba.
  • Jean-Pierre Eugène en 1830, se marie avec Catherine Recart en 1858, à Bayonne, où il est commis négociant.
  • Pierre-Louis-Edouard en 183, né à Luxe, épouse Marie-Marguerite Gouvello à Rouen en 1867 et décède en 1894 à la Wilaya de Constantine en Algérie.
  • Pierre-Jean-Justin en 1835 décède dès le premier mois.
  • Léonides en 1837, décède en 1905 à Luxe, célibataire.
  • Anne- Marie en 1839 qui décède à seize mois.

En 1840, c’est le drame le père de cette nombreuse famille, Jean Campistrous, meurt à l’âge de 49 ans en laissant huit orphelins. Il laisse du bien sous forme de propriétés ; sa veuve est qualifiée de rentière.

En 1847, Marie-Constance Forgues se remarie avec Darridole Jean-Jacques, commis greffier au tribunal de Saint Palais. Ce couple n’aura pas d’enfants mais Marie-Constance Forgues est à nouveau veuve en 1855. Elle vivra jusqu’en 1887, Marie-Constance s’éteindra dans sa maison à Luxe, à l’âge de 85 ans.

L’émigration à Cuba

Urbain-Félix-Alphonse Campistrous avait 11 ans quand son père est décédé et 18 ans quand sa mère s’est remariée avec Jean-Jacques Darridole. Celui-ci était né à Sauveterre de Béarn, région d’où sont partis les de Casamajor, les de Majendie et autres Béarnais qui avaient acquis de grands domaines à Cuba Oriente, région de Santiago ; ces grands propriétaires faisaient souvent venir des fils de parents ou d’amis. Cela ne peut que rester une supposition car nous n’avons aucune trace du départ de Campistrous, ni passeport, ni immatriculation.

Maria Caridad, ma correspondante, a cherché sérieusement les traces de sa famille en France et à Cuba montrant que les liens n’ont jamais été rompus. Marie-Constance a rendu visite à son fils à Cuba en 1856, plusieurs de ses frères et sœurs ont aussi fait le voyage entre 1856 et 1861et Urbain-Félix-Alphonse est certainement revenu plusieurs fois à Luxe.

Cette émigration est différente de celle des gens du peuple qui partaient souvent illettrés en pays basque et qui ne sont jamais revenus et dont tous les liens ont été perdus, jusqu’au nom du village d’origine.

Sa descendance à Cuba

Urbain-Félix-Alphonse s’installe sans la région de Santiago à Palma Soriano. Comme tous les colons partis à Cuba il fait exploiter par des autochtones et des esclaves de grandes étendues plantées en caféiers.

« L’arrivée des planteurs français crée une masse critique permettant de développer les infrastructures favorables au café. Une estimation fait état de 192 exploitations caféières dans la partie est de Cuba dont 176 tenues par des français, qui emploient 1676 esclaves pour 4,3 millions de pieds de café. Les plantations de café françaises essaiment aussi vers la côte ouest. De nombreux planteurs viennent du Sud-Ouest de la France. En 1800, c’est Prudencio de Casamajor, né à Sauveterre de Béarn, l’un des réfugiés français de Saint Domingue qui fonde la plus importante maison de négoce de café de la ville. » Wikipédia

Plus tard la culture du café sera concurrencée par celle de la canne à sucre.

Urbain-Félix-Alphonse Campistrous dirigeait principalement des exploitations de café. La famille a tout perdu lors de la Révolution de 1961, me dit ma correspondante ; même les photos anciennes ont disparu.

Le 3 juillet 1855, Urbain épouse une cubaine Marie-Rosalie-Lusson Schueg, orpheline, élévée par ses grands-parents. Le mariage a lieu dans la Finca, Los Laureles, cuárton de Manacas à Palma Soriano.

Marie-Rosalie, bien que née à Cuba passera de nombreuses années en France entre Luxe et Garris. Luxe propriété des parents Campistrous et Garris une belle demeure certainement louée car aux décès d’Urbain Campistrous et de Marie-Rosalie Lusson, les registres de l’enregistrement ne signalent aucun bien immobilier.

Le couple aura sept enfants

Constance Campistrous Lusson née en 1856 à Palma Soriano, décédée en 1922 à Luxe-Sumberraute à 66 ans, célibataire.

Marie Cipriana Adela Campistrous Lusson née en 1858 à Palma Soriano, mariée en 1885, à Garris avec Louis Adrien Segalas ; né en 1841 à Tardets, veuf de Emma Daguerre, négociant. Ce couple a eu trois filles à Tardets.

Marie Rosalie Coralie Campistrous Lusson née en 1861 à Palma Soriano, épouse en 1885 à Garris, Félix-Louis-Auréle Pées né à Luxe en 1860, receveur de l’enregistrement de Saint-Martin de Seignanx dans les landes, puis notaire en 1888 et maire de Tardets en 1890.

Alphonse Thédore Campistrous Lusson né en 1863 à Santiago, épouse à Cuba Josefa Sorzano Ochoa, originaire de Saint Domingue mais de parents cubains. Les six enfants d’Alphonse Théodore résideront toujours à Cuba pourtant Alphonse Théodore a vécu en France. A 18 ans, il s’est même engagé volontairement dans l’Armée française pendant trois ans et a obtenu le grade de caporal avec la mention très bien. C’est sa descendance, la seule qui essaimera le nom Campistrous que Maria-Caridad trouve aux USA et même au Canada.

Jean Paul Camistrous Lusson né en 1865 toujours à Palma Soriano décède en France à Garris en 1887, à l’âge de 22 ans. Il était négociant à Tardets.

Louis Célestin Auguste Campistrous naît en 1870 à Luxe Sumberraute. Ce fils choisit l’Argentine, il embarque à Bordeaux le 25 janvier 1889 sur le navire Orénoque. Je n’ai pas trouvé de descendance en Argentine où il est décédé le 12 avril 1906 à Victoria dans la Pampa Centrale où il était « négociante ». Il n ‘avait que 36 ans.

Urbain-Félix-Alphonse Campistrous est décédé à Cuba le 30 janvier 1890 sur la propriété San Pedro, arrondissement de Cobre, département de Santiago. Il avait 61 ans. Il était absent au mariage de ses deux filles en 1885, parti certainement s’occuper de ses exploitations par contre il semble que Marie-Rosalie n’ait plus quitté le pays basque où elle est décédée à Garris le 3 novembre 1909 à 76 ans.

María Caridad López Campistrous, ma correspondante, descendante d’Alphonse Théodore, le grand-père de sa mère, m’a fait une belle surprise : elle va venir en France en 2023 accueillir son second petit-fils qui naîtra à Montpellier où vit sa fille Elena-Maria mariée à un Français.

La boucle est bouclée, après sept générations et une belle épopée à Cuba, deux petits descendants Campistrous naissent en France.

Avec l’aimable collaboration de Maria Carida Lopez, Cubaine.

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