Etchepare Sanson / Ohaco Catherine Jeanne

Saint-Étienne-de-Baïgorry

Le 8 octobre 1869, une famille française s’est immatriculée au Consulat de Buenos Aires. Ils viennent du pays basque.

Le père Samson Etchepare est né en 1825 à La Fonderie devenu Banca, fils de Pierre Etchepare et de Marie Aguerrrebehere ; il est marié et déclare avoir émigré en partant du port espagnol de Pasajes en 1850 sur le bateau Turenne. Samson possédait un passeport délivré à Pau le 29 octobre 1850 ; c’est un homme maintenant de 45 ans, pas très grand 1.58 m, taille fréquente à cette époque, les cheveux noirs, les yeux bruns et le front large, illettré, comme presque tous les jeunes Basques du milieu du XIXème siècle.

Son épouse Jeanne Catherine Ohaco est née à Saint Etienne de Baïgorry en 1825 aussi, fille de Jean Ohaco et de Marie Arambel.

Toute l’histoire est résumée dans cette magnifique photo de famille.

Familia de Pedro Etchepare, hijo de Samson Etchepare y Juana Ohaco

De pie de izquierda a derecha: JUANA ETCHEPARE, VICTORIA UZCUDUN (esposa de Juan Etchepare), MARTIN ETCHEPARE, PEDRO ETCHEPARE, ANGELA BELHY (esposa de Francisco Etchepare, mis abuelos maternos), BERNARDO ETCHEPARE y ADELINA ETCHEPARE.

Sentados: JUAN ETCHEPARE, VICTORIA TUBEAUF, PEDRO ETCHEPARE y FRANCISCO ETCHEPARE (mi abuelo).

Ce couple déclare quatre fils : Jean né en 1854 et un autre Jean né en 1856 tous deux à Barracas al sur, banlieue de Buenos Aires ; le second Jean de 13 ans est berger. Puis viennent Martin né en 1860 à La Magdalena Ensenada et enfin Pierre né en 1866 à El Tandil dans la Provincia de Buenos Aires. Par les recensements de population, on apprendra qu’ils ont aussi eu deux filles Isabel en 1858 et Graciana en 1859 décédée bébé ; Isabel la fille de 11 n’est pas immatriculée, c’était courant.

Dès leur arrivée à Buenos Aires Samson Etchepare et Jeanne Catherine Ohaco se sont mariés à l’église San Miguel Arcangel le 9 mars 1851.

Les recensements de population sont des documents précieux qui permettent de suivre les familles dans leur composition et leurs déplacements. En 1869, le couple vit à Ensenada, provincia de Buenos Aires avec Jean (15 ans), Jean (12 ans), Isabel (11 ans), Martin (7 ans) et Pedro (3 ans). Samson est « puestero y péon rural ».

En 1895, ils ont déménagé et vivent à Chascomus, provincia de Buenos Aires. Samson à 70 ans, il déclare être invalide par suite d’un accident. Juana aussi 70 ans et donne 45 ans de mariage et 5 enfants. Deux fils vivent avec eux : Martin (33 ans) marié et Pedro (29 ans) marié et père de deux enfants.

Samson Etchepare et Juana Ohaco sont les grands-parents de Francisco Etchepare lui-même grand-père de mon correspondant argentin, Alfredo Speroni.

A travers ces six générations le souvenir de ce premier émigrant est devenu une légende familiale qui raconte qu’à son arrivée en Argentine, Samson travaillaient dans les saladeros à Magdalena ; les saladeros étaient des dépots frigorifiques pour l’exportation de la viande dont l’Argentine était un des premier pays. Dans ces ateliers l’ambiance était rude, des bouchers maniant les couteaux et des ouvriers d’abattoirs habitués à tuer les animaux, Samson était un homme très robuste (la force basque) et avec un autre collègue ils firent un pari avec une grosse mise, pour savoir qui chargerait le plus de kilos de viande ; c’est Samson qui gagna ; quand on mit la charge sur la balance, on constata qu’il avait porté 1000 kg, une tonne de viande chargée sur ses épaules.

Avec cet argent, Samson acheta quelques brebis, loua une portion de champ dans le Partido de Chascomus, sortant ainsi sa famille de l’ambiance violente des saladeros. Cette entreprise fut une réussite, peu à peu, Samson acheta des lots de terres et à son décès en 1896, à 71 ans, chaque fils hérita d’un champ.

Image typique de ces émigrants partis sans rien mais avec un courage sans limites qui à force de travail, d’économie et d’opiniâtreté ont mis leurs descendants sur la voie du progrès.

En France, au pays basque, les familles de Samson et de Juana

En 1825, à sa naissance, Samson a été déclaré par Pierre Etchepare, cadet de la maison d’Oxarart qui reconnaît être le père de Samson né de Marie Aguerrebehere, cadette de la maison de Moharrostey (?) des Aldudes. Leur mariage n’aura lieu que le 10 novembre 1826 dans la commune des Aldudes, les époux sont Pierre Etchepare, né en 1791, fils de Samson Etchepare et de Marie Oxarart, maître et maîtresse de la maison Oxarart de la Fonderie ( Banca) et Marie Aguerre née en l’an 7 (1799) fille de Jean Aguerre et de Marie Elgart, métayers aux Aldudes.

Pierre étant cadet et Marie, sans propriétés, le jeune couple doit s’installer locataire. Ils auront d’autres enfants. Dès les années 1840 de nombreux Etchepare de Banca et Aguerre des Aldudes avaient déjà choisi l’Argentine.

Samson, Isabel, Pierre et Maria émigrent en Argentine vers 1850, restent en France une sœur mariée à Etchegoyen et un frère Jean, les enfants et les petits enfants émigrent. La famille Etchepare est reconstituée en Argentine.

En 1825, à Saint Etienne de Baïgorry Jean Ohaco, 40 ans, cultivateur, vient déclarer la naissance de Catherine Ohaco née de son épouse Marie Arambel ; tous deux maîtres de la maison Joanneshandy du quartier Bellechy . Ce couple s‘est marié en 1811 à Banca, berceau des Arambel.

L’époux Jean Ohaco, 27 ans, est le fils de Martin Ohaco et de Marie Ausquie de Baïgorry, l’épouse Marie Arambel est fille de Gratien et de Marie Erramouspé.

Le couple Jean Ohaco et Marie Arambel ont eu au moins huit enfants, Catherine, appelée Jeanne est une cadette.

De Samson Etchepare à Alfredo Speroni

Samson Etchepare et Jeanna Ohaco

Pedro Etchepare et Victoria Tubeauf

Francisco Etchepare et Angela Belhy, grands-parents maternels de Alfredo Speroni.

Francisco Etchepare et Angela Belhy en 1926 à Mar del Plata

Alfredo Speroni et son épouse Rosario sont venus à Biarritz et Saint Jean Pied de port en 2022, ils envisagent de revenir en Juillet 2023 mais cette fois, ils pourront marcher dans les lieux exacts où ont vécu leurs ancêtres.

Alfredo Speroni et Rosario Terry, Saint Jean Pied de Port, 2022. Un siècle d’écart avec la photo précédente !

Avec l’aimable collaboration et les photos de Alfredo Speroni, Argentin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *