Loustau Edouard-François / Angladette Marie-Louise

Ledeuix / Géronce

Henri Loustau né en 1860

Ce récit est l’histoire du Haut-Béarn qui se transporte en Argentine dans la provincia de Buenos Aires. Les familles se regroupent, parlent le Béarnais, gardent leurs coutumes des travaux de la terre et de l’élevage ; de laboureurs ou cultivateurs ils sont devenus hacendados. Et logiquement ils se marient entre eux c’est ainsi que Edouard-François Loustau né en 1865 à Ledeuix épouse Marie-Louise Angladette née en 1877 à Géronce ; le mariage a lieu le 25 juillet 1893 dans la paroisse de Nuestra Señora del Carmen, à Azul, provincia de Buenos Aires.

La famille Loustau de Ledeuix

Les parents d’Edouard-François Loustau, Louis Loustau et Magdeleine Espeluse se sont mariés à Ledeuix le 12 février 1855, tous deux sont natifs du village.

Louis Loustau, 22ans, né le 20 octobre 1832, est le fils de Blaise Loustau, absent lors de la naissance, hongreur en Espagne, et de Poeymirou Marie.

Magdeleine Espeluze, née le 15 janvier 1837 est la fille de Jean Espeluse, tisserand, et de Anne Lassalle qui décède quelques jours après, le 27 janvier, des suites de l’accouchement. Jean Espeluze se remarie en 1838 avec Anne Laborde de Saucède.

Louis Loustau n’est pas l’aîné de la fratrie donc il n’est pas resté dans la maison paternelle, le jeune couple s’installe dans le ferme Baylocq de Ledeuix et les enfants naissent :

Rémi Loustau né en 1873
  • Jean le 24 mars 1856 ;
  • Jean-Pierre le 18 mars 1858 qui quitte Ledeuix, est employé à Marseille où il décède en 1919 ;
  • Henri le 7 mars 1860 qui émigre ;
  • Jean Baptiste le 12 juin 1862 qui émigre ;
  • Edouard-François le 9 juin 1865 qui émigre ;
  • Françoise le 25 septembre 1865 ;
  • Jeanne le 4 juillet 1870, elle a un fils Jean-Louis en 1897 et épouse Marcelin Mouras en 1902 ;
  • Jean-Rémi le 25 mars 1873 qui émigre.

Louis, le père, décède en 1874 à 42 ans, laissant huit enfants de 18 à un an ; sa veuve Madeleine Espéluse n’a que 37 ans, elle ne se remarie pas et décède en 1924, à 82 ans, sans jamais avoir quitté le village de Ledeuix.

Le départ vers l ‘Argentine

On connaît seulement les dates exactes des départs des trois frères Loustau qui ont eu recours aux services de l’agent d’émigration Laplace de Bugnein. Tous sont partis du port de Bordeaux.

  • Edouard part le 13 juillet 1885, à 19 ans, sur le navire ville de Buenos Aires.
  • Rémi a pris le bateau Cordova, le 17 avril 1890, il avait 16 ans.
  • Jean-Baptiste est parti à 28 ans, le 30 novembre 1890, sur le navire Orénoque.

Dans les registres militaires

  • Jean (1856) ne fera pas de service étant aîné de veuve.
  • Jean-Pierre (1858) 1.67m accomplira un service militaire de 1879 à 1884 il atteindra le grade de sergent puis en 1885 il est à Marseille.
  • Henri 1.64m est dispensé de service militaire car un de ses frères est déjà à l’armée.
  • Jean-Baptiste 1.57m est dans l ‘armée de 1884 à 1887 ; il reste simple soldat mais obtient le certificat de bonne conduite.
Loustau Henri fils, né en 1900, et Ida Campagnole son épouse

La famille Angladette de Géronce

Marie-Louise Angladette est née le 15 juillet 1877 à Géronce, fille de Pierre Angladette, cultivateur, et de Jeanne Marie Lacoste, tisserande.

C’est à Géronce, le 20 octobre 1857 que ce couple s’est marié.

Pierre Angladette est né à Bugnein le 20 décembre 1825, lors de son mariage il est sous le régime militaire, soldat grenadier ; ses parents sont Jean Angladette et Catherine Laussut, domiciliés à Bugnein.

L’épouse Jeanne Lacoste est native de Géronce où elle a vu le jour le 21 décembre 1835, fille de Pierre Lacoste, propriétaire et forgeron et de Marie Camou, tisserande originaire de la commune d’Orin.

La mère n’ayant que 17 ans lors de son mariage, le premier enfant naît après deux ans de mariage.

  • Jean né le 27 juin 1859 qui émigre ;
  • Pierre le 8 septembre 1860 qui émigre ;
  • Marie-Louise le 25 décembre 1862 qui décède à 8 mois ;
  • Joséphine le 8 janvier 1864 qui émigre ;
  • Jean-Baptiste le 6 janvier 1867 qui décède à3 ans ;
  • Madeleine le 29 juin 1869 qui décède à 2 ans ;
  • Laurent le 21 août 1871 qui émigre ;
  • Joseph le 13 mars 1874 qui émigre ;
  • Marie-Louise le 15 juillet 1867 qui émigre.

Dans cette famille tous les enfants quittent le Béarn pour l’Argentine.

 Pierre Angladette, le père, décède le 21 août 1890 à l’âge de 64 ans. Jeanne-Marie Lacoste (Maria Angladetta), la mère, part à son tour rejoindre ses enfants en Argentine. Dans le recensement de 1895, elle est à Azul, dans le foyer de Edouard Loustau et Marie-Louise Angladette, sa dernière fille. Elle a 59 ans et déclare avoir eu 35 ans de mariage et 10 enfants il nous en manque un.

Le départ des six enfants Angladette

Trois Angladette sont sur les fiches de l’agent Laplace pour des embarquements à Bordeaux

Pierre, 22 ans, quitte Bordeaux le 5 septembre 1883 sur le navire Orénoque ;

Jean part le 5 novembre 1883 sur le bateau Congo, il a 27 ans ;

et Joséphine, 19 ans, embarque sur l’Orénoque le 5 décembre 1884.

Laurent et Joseph émigrent avant le service militaire et sont classés insoumis.

Rien sur le départ de Marie-Louise.

Quelle fut la vie de nos ancêtres ?

Dans l’histoire de ces deux familles béarnaises, nous avons le reflet de la société de la fin du XIXe siècle. En majorité, des familles rurales, de nombreux enfants, des décès de nouveau-nés, des décès de jeunes femmes dus à des infections généralisées à la suite d’accouchements difficiles et la mort prématurée des hommes causée par des accidents et la pénibilité du travail de la terre : Louis Loustau décède à 42 ans, Pierre Angladette à 64 ans, sans avoir connu un jour de repos.

Autre calamité pour les hommes, le service militaire qui pouvait durer 5 ans. En temps de paix, le conscrit ne passait pas les cinq années dans les casernes, il pouvait rentrer chez lui au bout de trois ans mais il n’était pas libre, il devait demander l’autorisation pour se déplacer, se marier…et pouvait être rappelé à tout moment : c’est le cas de Pierre Angladette qui s’est marié à 22 ans.

Mais je relèverai deux particularités béarnaises : les hongreurs et les tisserands.

Blaise Loustau est hongreur autrement dit châtreurs d’animaux, il exerce principalement son métier en Espagne.

Dans la région d’Oloron, les Pyrénées n’étaient pas une frontière, le commerce et la main d’œuvre passaient d’un pays à l’autre. Le hongreur béarnais, mot venant de hongre, le cheval mâle, était réputé en Espagne pour opérer les chevaux, les taureaux, les porcs et les moutons. Ces hommes descendaient jusqu’en Andalousie.

Le père de Madeleine Espéluse était tisserand ainsi que la mère de Marie-Louise Angladette. En Béarn, on tissait la laine des moutons et le lin que l’on cultivait. Pour certains, c’était un artisanat dans un atelier mais pour beaucoup de femmes et d’hommes c’était un supplément de revenu que l’on faisait après les travaux des champs ou en hiver ; le rudimentaire métier à tisser faisait partie du mobilier de la pièce commune.

La vie en Argentine

Le couple Eduardo Loustau et Marie-Louise Angladette s’installe au sud de la Provincia da Buenos Aires dans la région de Azul, Olavarria et Juarez.

C’est une région rurale, de vastes plaines propices à l’agriculture et à l’élevage. Avant l’arrivée des Colons européens qui les ont mise en culture, ces étendues étaient parcourues par les Indiens. Maintenant ce sont des villes importantes de plus de 50 000 habitants.

Le couple installé à Azul exploite des terres distribuées par le gouvernement mais qui seront payées peu à peu.

Leurs enfants sont :

  • Luis en 1894 ;
  • Juan Maria en 1895 ;
  • Eduardo en 1897 ;
  • Maria Luisa en 1898 ;
  • Eduardo en 1901 ;
  • Berta en 1903 décédée en 1996 ;
  • Josefa en 1908 ;
  • et Félix.

Berta Loustau Angladette est l’arrière-grand-mère de mon correspondant Agustín Lafitte. Elle est née à Olavarria le 28 mai 1903, elle a épousé Segundo Escobar (1895-1960) dont elle a eu quatre enfants et elle est décédée le 22 novembre 1996 à Coronel Pringles âgée de 93 ans.

Les frères et sœurs émigrés du Béarn

Henri Loustau a épousé Marguerite Lalanne le 6 mars 1888.

Jean Loustau, 32 ans, et Rémi (Remigio) Loustau, 21 ans, son frère, sont recensés, célibataires, domiciliés à Azul en 1895 où ils sont criadores (éleveurs).

Joseph Angladette se marie le 19 avril à San José, Olavarria, avec Rufina Zabienga ou Zablenga, italienne.

En 1895, Joséphine Angladette est aussi domiciliée à Olavarria, elle a 30 ans, célibataire et travaille comme cocinera (cuisinière).

Pour les autres, il faut attendre que Familysearch ajoute des documents.

Recherches faites par un descendant argentin Agustín Lafitte, 19 ans.

Sobre la familia Angladette se que muchos descendientes viven en Coronel Pringles, la cuidad vecina del pueblo de mis padres, de hecho mi abuelo (el hijo de Berta) nació en Coronel Pringles. Y tengo a mi tia y primos y demas familiares ahi y viajo seguido. Y los descendientes de los Loustau tambien viven ahi hace unos dias hable con la hija de Felix Loustau.

Photos de passeports établis en Argentine en 1894.

Avec la précieuse collaboration de Agustín Lafitte, argentin.

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