Miriam Camiade, ma correspondante cubaine, descend de deux arrière-grands-pères français : Bernard Camiade des familles basques Bidegaray d’Hasparren et Camiade de Labastide Clairence et Albert Boyé d’une famille béarnaise de Narp et de Montfort.
En général, les Haspandars sont tanneurs à Cuba et les Béarnais exploitent des terres pour la production du café et de la vanille mais les Camiade comme les Boyé étaient tanneurs installés à Manzanillo dans la région de Santiago. Miriam est professeur d’anatomie à l’université de médecine de Santiago.
En Pays Basque
Bernard Camiade est né en 1875 à Hasparren ; à la naissance il est déclaré Bernard Bidegaray, fils de Catherine, 24 ans, pas de mention du père avec la sanction inconnue.
Effectivement, nous sommes peut-être dans une belle histoire d’amour comme Marcel Pagnol savait si bien nous les raconter.
Jean Camiade est né à Labastide Clairence en 1856, fils de Pierre Camiade et de Gracianne Mendiboure ; c’est un cadet, ses parents ont 45 ans à sa naissance, la famille est modeste, le père est journalier ; l’émigration sera pour lui une façon d’espérer en un avenir meilleur.
Catherine Bidegaray, née en 1852 à Hasparren, est la fille de Bernard Bidegaray, charpentier, et de Marie Béhéran, ils vivent dans la maison d’Harguignarena.
Labastide et Hasparren sont deux villages voisins ; Jean Camiade et Catherine Bidegaray avaient certainement commencé une idylle mais 1876, la date fatidique du conseil de révision, approchait pour Jean qui avait décidé d’émigrer à Cuba et ce qui devait arriver, arriva.
Jean a pris le bateau pour Cuba et Catherine a découvert qu’elle était enceinte.
La situation a dû être pénible pour les deux jeunes gens mais comme dans un roman, Catherine ne s’est pas mariée et Jean Camiade a reconnu son fils Bernard.
Cette reconnaissance a eu lieu devant le consul de France en résidence à Santiago le 22 janvier 1890 et a été retranscrite dans les registres d’état civil d’Hasparren. En 1890, Bernard allait avoir 15 ans, il était « en état de labeur ». Bernard s’est embarqué pour Cuba rejoindre un père qu’il ne connaissait pas.
En 1895, sur le registre militaire de Bernard on le dit domicilié à Manzanillo à Cuba, ce qui est exact, quant aux parents Jean Camiade et Catherine Bidegaray ils vivraient à Orègue ? Jean serait-il rentré en France, ce seraient-ils mariés ? Une belle fin heureuse mais… ni à Orègue, ni ailleurs je ne trouve l’acte de mariage, ni la présence de Jean Camiade en Pays Basque.
D’après la famille de Miriam, quand en 1903, Bernard a eu un fils Isidoro né à Manzanillo, l’acte signale que le grand-père est décédé. Décédé ou absent rentré en France ?
En Béarn
Miriam se souvenait que sa famille avait conservé des lettres venant de la famille Boyé de Montfort en Béarn. A Montfort, les familles Boyé pullulent : Boyé, Boyé- Bigne, Boyé- Baylère…
Albert Boyé est né en 1887 à Narp, près de Navarrenx. Il est le fils de Jean Boyé-Bigne de Montfort et de Marie Lavie née à Araux. Le père est cordonnier, installé à Narp avec son épouse couturière ; en 1893 ils reviendront à Montfort.
Le couple eu 9 enfants, 3 décèdent avant d’atteindre l’âge adulte, 4 émigrent à Cuba, et 2 restent au pays.
Irma née en 1898 sera certainement placée comme domestique en région parisienne où elle décède, célibataire en 1989 à 91 ans ; et Pierre, né en 1891, travaille aussi comme garçon de café à Paris où il épouse Catherine Chalan en 1827 et décède à 86 ans en Ile de France
Les départs pour Cuba
Les enfants Boyé émigrent à la demande de leur oncle maternel, Jean-Pierre Lavie, déjà installé à Manzanillo et dont le commerce est florissant.
En 1905, partent Joseph Michel, 15 ans, et Louis Gaston, 16 ans, embarqués sur le navire
Champagne, ils arrivent à Cuba le 3 avril, ils sont embauchés pas leur oncle comme employés de commerce et s’immatriculent au Consulat de la Havane dès le mois de mai.
En 1906, partent Paul Albert, 19 ans, et sa sœur Catherine qui n’a que 13 ans ; ils embarquent sur le navire Navarre qui les conduit à Cuba en décembre 1906.
Albert ne travaille pas chez son oncle, il est tanneur quant à Catherine elle est certainement chargée de s’occuper des enfants de l’oncle ou d’une autre famille d’origine française.
Albert et Catherine sont décédés tous deux en 1954 ; Albert à Santiago et Catherine à La Havana. Albert avait épousé une cubaine, Catherine est restée célibataire.
Louis Gaston ne s’acclimate pas à Cuba et rentre en France, il se marie à Toulouse en 1914 mais il est aussitôt mobilisé pour la Grande Guerre où il meurt en 1915, dans l’Aisne pendant la bataille d’Ouches.
La vie à Cuba
C’est Miriam qui en parle le mieux
« Gracias nuevamente, yo muy emocionada, llevo años tratando de encontrar algunas evidencias de mis bisabuelos franceses, no los conocí personalmente, sólo las historias de mi papá, mi bisabuela paterna que era cubana que sí conocí, guardaba cartas de Monfort, de los familiares de su esposo, pero nunca las vi y luego que ella falleció nadie supo de esas cartas.
Ahora bien siempre me dijeron que mi bisabuelo Albert fue monaguillo en Francia y que sabía latín, pero que su madre se llamaba Mary Labie, pero no tengo el nombre del padre ni documentos. Pienso que quizás yo pueda conseguirlos en la inscripción de nacimiento de mi abuela, esa que es literal y por declaración de los padres se nombran los abuelos.
En Cuba esto no es rápido, porque son libros antiguos, en una pequeña ciudad como Manzanillo, hay que hacer solicitud presencial, quizás si tengo suerte por teléfono, ya veré yo.
Averiguaré lo de la hermana Catherine que murió en la Habana.
Sé también que Albert era curtidor de pieles en Manzanillo y que trabajaba en una Tenería de un Francés, y luego se trasladó toda la familia a Santiago de Cuba que es donde vivo.
Mi bisabuelo, decían que salió por París hacia Cuba, murió en el 17 de Agosto de 1954, en ese mismo año, murió su hermana Catalina, pero en la Habana, enterrada en el cementerio de Colón y mi bisabuelo en el cementerio de Santa Ifigenia de Santiago de Cuba.
Ahora bien por otro lado siempre escuché y no sé cuánto de cierto es.
El tío Pedro Lavié reclutó sobrinos y otros jóvenes para venir a Cuba, y tenían mucha nostalgia porque no pudieron regresar a ver a sus madres.
Para que rías un poco, mi abuelo Isidoro Camiade tenía una nariz grande y curva, y siempre escuché ques le decian nariz de garfio ; mi abuela Dolores Boyé, unas caderas muy anchas y decían igualita a Catalina Boyé.
Isidoro Camiade, fils de Bernard Camiade a épousé Dolores Boyé la fille d’Albert Boyé.
Avec l’aimable collaboration et les photos de Miriam Camiade