La localité de Bernardo Larroudé

Bernardo Larroude fondé le 8 avril 1908 se situe dans la Pampa à l’endroit où les trois provinces : Buenos Aires, Cordoba et Pampa, se touchent ; à environ 500 km à l’est de Buenos Aires.

Touristiquement, le lieu est connu par ses eaux thermales exploitées dans un complexe thermal entouré de motels au milieu d’un parc agréable.

Le Bayonnais Bernard Larroudé n’a jamais habité le lieu ; des colons blancs sont venus s’installer sur ces terres vierges avec l’arrivée du chemin de fer. Le nom de Larroude fut donné à la gare puis au village ; il remplaça celui de « Santa Elvira Estacion Bernardo Larroudé ».

Le chemin de fer arriva en 1901, les premiers colons vers 1903, une école fut construite en 1905 et le village fut officiellement créé en 1908. A cette époque les terres appartenaient à Alvear, futur président de la République argentine dont la mère s’appelait Elvira.

Alvear fit une donation de 120 hectares pour y bâtir le village et répartir les terres en parcelles de culture de céréales et élevage pour les 500 colons récemment arrivés.

Actuellement Larroudé compte 1500 habitants, principalement une population rurale (céréales et élevage) et ouvrière (industrie laitière).

Le premier maire de Bernardo Larroude fut un Béarnais : Jean Balangué né à Laruns en 1871 fils de François Balangue et de Anne Serrot.

Ma visite à Bernardo Larroudé

Comme j’avais fait des recherches et trouvé qui était Bernardo Larroudé, j’ai été invitée par le journaliste Homero Gonzalez au nom de la Municipalité. Après une nuit de bus « coche-cama »j’arrive à 5h du matin à un croisement de routes, heureusement Ana Rosa est là qui m’attend. De cet instant jusqu’à mon départ le surlendemain, j’ai été choyée, adulée, promenée par des gens d’une extrême gentillesse. Le village de Bernardo Larroude se déroule le long d’une rue menant à l’établissement thermal entouré d’un grand par cet d’une dizaine de motels.

J’ai tout visité : l’ancienne gare qui a donné le nom au village, la mairie où j’ai remis un livre du département au Maire, l’école, le dispensaire, la bibliothèque etc…Le lendemain j’ai été invitée chez Don Heguy et ses fils : une estancia typiquement argentine par son architecture, son étendue, son élevage … Don Heguy descend d’un émigrant de St Pée sur Nivelle. Nous avons terminé la journée par une visite au village de Maisonnave, un Béarnais de Dognen.

La Zanja de Alsina

Avant l’arrivée du chemin de fer, le lieu était déjà connu par les commerçants car il se trouvait sur la ligne de démarcation entre les territoires blanc et indien où se faisait le commerce entre les deux communautés : la Zanja de Alcina.

Au début du 20éme siècle, ces terres étaient complètement désertes mais il restait des tribus d’Indiens plus au sud vers la Patagonie. Ces Indiens attaquaient régulièrement les Estancias de la Province de Buenos Aires pour voler le bétail et la laine ; ce butin leur servait de subsistance mais aussi de denrées de commerce avec le Chili.

En partant du principe qu’un Indien ne descend jamais de son cheval, le Ministre de la guerre Alcina fit creuser, en 1876, un fossé infranchissable par un cheval au galop qui porta le nom de Granja de Alcina. Ce fossé, profond de 2 m, large de 3m, protégé par un talus de terre de 1m de haut sur 4m de large coupait le pays sur 600 km de Bahia Blanca à Italo.

Ironiquement, les Argentins le surnomment leur Muraille de Chine. Comme notre ligne Maginot, la Zanja de Alcina se révéla complètement inefficace et à la mort de son instigateur, le nouveau Ministre de la guerre monta une expédition militaire « La Conquista del Desierto » qui repoussa les Indiens vers le sud au-delà du Rio Negro.

Même après cela, la région n’était pas très sûre car parcourue de petits groupes d’Indiens ou de déserteurs, 5 ou 6 individus, qui attaquaient pour survivre. On raconte qu’il n’était pas rare de voir un paysan labourer son champ avec son fusil en bandoulière.

Il reste peu de vestiges du fameux fossé qui passent à quelques kilomètres de Larroude mais les habitants connaissent son emplacement.

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