Passicot Jean Pierre

St Jean de Luz

Je tiens à écrire quelques lignes sur Jean Pierre Passicot dans ce blog. Cet homme est très connu comme bienfaiteur dans les cercles basques et a son portrait au Musée Basque à Bayonne mais je veux mettre l’accent sur sa remarquable réussite sociale.

(D’après les recherches de Jacques Charreton, membre de sa famille)

Jean Pierre Passicot : un philantrope basque

Jean Pierre Passicot est né à St Jean de Luz le 23 mars 1860, il est le fils de Pierre Passicot et Marie Garramendy.

Ces parents se sont mariès à St Jean de Luz le 8 juin 1859. Pierre Passicot, cultivateur, né à Urrugne en 1831, fils de Jean Passicot et de Marie, Agnès Passicot et Marie Garramendy, née à St Jean de Luz en 1831, fille de Pierre Garramendy et Jeanne Harispe.

Jean Pierre est l’aîné, le couple vit à Acotz au Nord de St Jean de Luz dans la maison Chanienia. D’autres enfants suivront : Dominica en 1861, Marie en 1863, Marie en 1864, Marie Louise en 1865 et Oger en 1866

Fin 1866, en novembre comme le voulait la coutume, le couple quitte St Jean de Luz Acotz et s’installe dans la commune voisine Bidart, maison Pitounenia. Moins d’un an après, en octobre 1867, Marie, la mère, décède, elle n’a que 36 ans. Le père reste avec 6 enfants, Jean Pierre l’aîné a 7 ans et Oyer kle dernier n’a qu’un an.

En 1870, Pierre Passicot se remarie à Bidart avec Jeanne Marie Larralde et neuf autres enfants viennent grossir la famille ; tous ne survivront pas Auger décède en 1870 à 4 ans (fils du 1er mariage); Jacques né en 1870 à deux ans, François né en 1872 à un an, le couple de jumeaux Jacques et Jean nés en 1881 à la naissance.

Pierre Passicot et Marie Larralde émigrent en 1893 à Buenos Aires où ils finiront leurs jours.

Seules Dominica née en 1861 et Marie née en 1863 se marie en 1885 à St Jean de luz avec Jose Isidro Unanue et décède dans cette ville en 1930 ; le reste de la famille a définitivement émigré en Argentine.

Jean Pierre Passicot part avant ses 19 ans ; son enfance a dû être assez difficile et il n’a pas un grand avenir au Pays Basque. Sur le registre d’immatriculation au Consulat il est porté « maçon, 1,69 m, yeux bleus ».

A partir de ce moment son intelligence, sa ténacité au travail et ses qualités de cœur transformeront le jeune paysan de Bidart en un grand architecte et industriel président de multiples institutions.

Extrait du journal « La Baskonia », journal des Basques d’Argentine, en date du 30 janvier 1929.

….« Aujourd’hui 30 janvier 1929, cela fait exactement cinquante ans que Jean pierre Passicot est arrivé en Argentine.Le 4 janvier 1879 il a embarqué sur le vapeur « Equateur » et il a débarqué à Buenos Aires le 1er février.

A 19 ans, il a quitté sa belle ville natale de St Jean de Luz; dès son arrivée, le sort a voulu qu’il soit embauché dans des chantiers de construction. L’apprentissage se faisait à force de travail pénible et incessant. En 1891, il fut nommé chef de chantier pour la Municipalité de Buenos Aires.

Jean Pierre Passicot fut vite remarqué pour ses qualités de travailleur laborieux et tenace et on lui confia la construction du collège Lacordaire en pleine Révolution. Puis en 1900, il construisit « La Mundial »allant des Avenues de Mayo et Esmeralda jusqu’à Rivadavia, chantier célèbre par le nombre d’insolation des ouvriers.

On lui doit aussi les constructions de l’hôtel et du théâtre Avenida ( Avenues De Mayo et Salta) la gare de Once, une partie de la gare del Sur, l’orphelinat français, l’hôtel Larre (place Constitucion) et le siège de « Laurak Bat » cercle basque.

Il fut un précurseur reconnu de tous, quand il pensa les plans de L’Asile des Vieillards rattaché à l’hôpital français où chaque pensionnaire vivait en autonomie dans une chambre aérée par une fenêtre.

En 1895, il fut un des membres fondateurs de Centre Basco-français et en assura la Présidence pendant plus de trente ans le considérant avec amour comme son second foyer.

Toujours enthousiaste pour soutenir toute initiative à caractère basque, il participa à la fondation de « Euskal Etxea » en 1903 et apporta toujours son soutien à Mrs Jaca, Errekaborde et Labadens.

En 1920, c’est Jean Pierre Passicot qui vint au Pays basque porter une importante somme d’argent recueillie en Argentine pour aider les familles les plus touchées par la première guerre mondiale. C’est à Bayonne qu’il remit solennellement l’argent aux Maires des communes en leur demandant de le repartir équitablement.

Il fit cinq voyages en France dont un séjour de 22 mois avec toute sa famille. A chaque séjour, il aimait de plus en plus son pays basque natal et ses compatriotes basques lui prodiguaient de plus en plus d’attention, voyant en lui l’image du frère absent qui, en Amérique, n’a jamais oublié sa langue et ses coutumes.

En plus de son œuvre en tant qu’architecte et président de diverses sociétés, Jean Pierre Passicot fut un grand bienfaiteur. Ayant acquis une certaine autonomie et même aisance matérielles, il pensa aux autres et en tant que Président de l’hôpital français il était en contact avec la misère humaine. Chaque jour, dès les premières heures de la matinée, dans le hall de sa maison, comme un médecin de l’âme, il attendait ses visiteurs qu’il réconfortait d’un sourire, de quelques conseils paternels et souvent d’une aide financière.

Jean Pierre Passicot a toujours gardé une âme très bascophile «Je suis Basque, je vis en Basque, je mourrais Basque et si je ressuscite je continuerais à être Basque» Extrait du discours prononcé le 14 Septembre 1933, durant une réunion d’Euskalzaleen Biltzarra à Louhossoa

Doué de bon sens, d’une grande sensibilité et d’un dynamisme impressionnant, Jean Pierre Passicot trouvait du temps pour tout mener à bout et il est devenu une personnalité argentine estimée et respectée. Dans quelques jours il va fêter en parfaite santé et entouré de sympathie le cinquantième anniversaire de sa venue en Argentine.

Il a deux décorations décernées par les gouvernements Belge et Français pour mérite de guerre, mais il en mérite une autre, celle que la noble mère « Baskonia » donne à ses fils fidèles, «Beti Euskadun » (toujours basque).»

Sa vie privée : En 1888, à 28 ans Jean Pierre Passicot épouse Jeanne Marie Duhalde, née à Bidart en 1865. Le couple aura 9 enfants : Juan Pedro et Dominga Lucia en 1891, Maria Luisa en 1893, Felix Melchior en 1896, Maria Alejandrina en 1898, Maria Andrea en 1899, Eduardo Gregorio en 1901, Jorge Nicandro en 1903 et Alberto Mario en 1908.

En 1937, lors d’un voyage au Pays basque Jean Pierre Passicot a été victime d’un accident de voiture automobile ; il est décédé des suites de l’accident à Bayonne mais sa dépouille funèbre a été ramenée à Buenos Aires où il a eu droit à de grandioses funérailles. Son corps repose au cimetière de La Recoleta à côté des chefs d’état.

Jean Pierre Passicot a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur française en 1926 et Officier de la Légion d’Honneur en 1936, Chevalier de l’Ordre de la Couronne de Belgique en 1920 et Commandeur du Nicham Iftikar par le roi de Tunisie.

A Buenos Aires, la bibliothèque du Centre Basque porte son nom ainsi qu’un Pavillon de l’Hôpital français.

8 réflexions sur « Passicot Jean Pierre »

  1. Liliana Zanolini

    Querida Christiane
    Quiero felicitarte por esta página dedicada a Jean-Pierre Passicot. Un hermoso trabajo, segura que Jacques y su descendientes estrán feliz por tu trabajo.

    Es sumamente importante y necesario que en mi país, Argentina, se vuelva a rendir respeto a los hombres de trabajo, del esfuerzo, de la familia y además les quedaba tiempo para ayudar a su país de origen y agradeciendo en obras en el país que los cobijó.

    Un gran abrazo y gracias por colaborar tanto con los descendientes de aquellos Vascos inolvidables.
    La Tana-Baska
    Lili

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  2. Michel Sarlangue

    Bonjour, excellent article sur Jean Pierre Passicot. Je savais qu’il y avait des Passicot en Argentine sans pouvoir établir un lien avec mes propres recherches. Ce Jean Pierre descend à la 5 ème génération de Bertrand Passicots dit Lathuilière né vers 1742 à Castaignos dans les Landes et de Marie Réjouissance/D’aracjuzan né à Saint jean de luz le 20 06 1745.
    Ce couple est dans mon ascendance directe. La grand mère de ma grand mère était une Passicot de Ciboure.
    Merci.
    Michel Sarlangue

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  3. Etcheverry Marie-Laurence

    Bon ben , je sors de l’œuf, je découvre l’histoire de mon arrière grand-oncle!!! Marie Passicot (une de ses sœurs) mariée à Jose Isidro Unanue était mon arrière grand-mère coté paternel. Il parait que ma grand-mère disait que les Passicot de St Jean de Luz et environ étaient tous ses cousins. Grande famille! et c’est sans compter tous ceux qui sont en Argentine!
    Merci à tous ceux qui par leur travail de fourmis contribuent à nous éclairer sur ce que furent nos ancêtres!
    Milesker eta segi aintzina.

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