Abadie Jacques Henri

Cauterets

Plusieurs de mes histoires racontent l’émigration de jeunes gens de conditions modestes quittant les travaux des champs, avec la famille Abadie de Cauterets nous abordons une émigration d’une famille bourgeoise, économiquement aisée car possédant un moulin et une boulangerie florissante à Cauterets dont le fondateur est Paul Abadie.

En 1844, Paul Abadie, boulanger, âgé de 46 ans, né à Poumarous, fils de Marcel Abadie et de Jeanne Marie Dulac, tous deux décédés ; épouse Elisabeth Lanne, couturière, âgée de 24 ans, née à Beaucens, fille de Louis Lanne tailleur et de Marie Lafon Lacassagne.

Ce couple habite le moulin de Lapeyre Cadéac dans la Rue des Moulins, il s’agit de moulins à eau car Cauterets au pied du mont Vignemale est le pays de l’eau : lac de Gaube, cascades du pont d’Espagne …mais aussi des eaux thermales soignant différentes pathologie : rhumatologie, voies respiratoires … et dont les cures en firent la renommée et la richesse.

La famille s’agrandit rapidement : Jacques Henri en 1845, Jean Eusèbe en 1846, Hippolyte Frédéric en 1849, Cyprien en 1851, Marie Louise Clémentine en 1853, Victor Pierre en 1855, Marie en 1857 et Jean Célestin en 1860.

Dans le recensement de 1876, Henri, Cyprien et Victor sont boulangers, Jean est menuisier, Hippolyte ferblantier, Marie repasseuse et Célestin plâtrier.

Dans cette fratrie deux fils émigreront : Jacques Henri l’aîné au Chili et Jean Célestin le dernier en Argentine. Trois frères boulangers dans le même commerce doit être un des motifs de l’émigration du fils aîné.

Jean Célestin a pris le bateau pour l’Argentine en 1905, resté célibataire, il s’est fait immatriculer aussitôt avec la profession de boulanger ; il gardait des liens avec son aîné au Chili. On le voit sur la photo.

Jean Eusèbe et Cyprien ont aussi quitté Cauterets, les deux se sont mariés à Bégadan en Médoc dans le département de la Gironde.

 

La famille de Jacques Henri Abadie.

A Cauterets en 1874, Jacques Henri Abadie, boulanger, âgé de 29 ans, fils de feu Paul Abadie et Elizabeth Lanne épouse Pauline Julienne Tarac, 24 ans, née à Beaucens, fille de feu Jean Tarac et de Capdevielle Françoise.

Au début de leur mariage le couple habite la boulangerie rue des Moulins. Plusieurs enfants naissent : Nathalie Elisabeth ou Elise en 1877, Jean Eusèbe François en 1879, Marie Léocadie en 1881 qui ne vit que 4 mois, Cyprien Eugène en 1882, Paul Victor en 1884, Gabrielle Jeanne en 1886, Céleste en 1891 qui décède à un an et Berthe Françoise en 1892.

C’est avec ses six enfants que Jacques Henri décide d’émigrer au Chili vers 1900. Le couple déjà âgé, environ 50 ans, s’installe à Parral, une ville située à environ 300 km au sud de Santiago du Chili. Jacques Henri décédera en 1911, à 65 ans, à Santiago du Chili où ses fils ont monté des commerces.

De gauche à droite : Jean, Elise, Eugène, Berthe, Paul, Gabrielle. Assis : Jacques Henri, Pauline Julienne, Jean Célestin.

En 1912, à Santiago Jean (1879) a épousé Euphrosine Brochier, une Française originaire de Gap, arrivée au Chili à 2 ans. Jean a installé des boulangeries dans la capitale. Ce sont les grands-parents de Veronica, ma correspondante.

Eugène (1882) s’est aussi marié avec Margarita Ortiz, à Santiago en 1917, il était négociant.

Victor Paul était revenu faire son service militaire en France, mobilisé au début de la guerre de 1914-1918 ; il a été tué au combat en Alsace « Mort pour la France ». Son nom est peut-être gravé sur le Monument aux morts de Cauterets mais il doit l’être sur celui de Bégadan où son décès a été transcris en janvier 1916. Bégadan fut son dernier domicile car il a dû vivre chez ses oncles Jean ou Cyprien.

En 1920, Elise et Gabrielle vivaient à Valparaiso. Elise avait une fille Renée. Les deux sœurs sont décédées à Santiago : Elise en 1957 à 80 ans et Gabrielle en 1963 à 67 ans.

Certainement qu’aucun de ces enfants n’est revenu en visite à Cauterets mais une dizaine d’enfants et petits-enfants ont visité Cauterets ; les racines sont solides et les descendants veulent connaître la terre de leurs ancêtres. Lors de ses deux visites dans la station thermale, Veronica a éprouvé beaucoup d’émotion en parcourant la ville et elle reviendra….

Avec l’aimable collaboration de Veronica Abadie Prado, franco-chilienne.

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