Pierre Sarthou est né à Pontacq le 31 janvier 1828. C’est le troisième enfant du couple Jean Sarthou et Jeanne Vignes.
Ce couple ne s’est pas marié à Pontacq ; ils venaient certainement des Hautes Pyrénées ; Pontacq étant situé sur la frontière entre les deux départements. Quand sont nés leurs enfants, le couple était métayer de la propriété Cardaches située en haut de la côte de Ger.
Jean Sarthou et Jeanne Vignes auront 5 enfants : Pierre en 1823, Jean Pierre en 1825, un autre Pierre en 1828, Jean en 1830 et Jeanne Marie en 1833.
Je pense que Jeanne Vignes est décédée en donnant naissance à un 6ème enfant Alcide.
Cet Alcide n’est pas déclaré à la mairie de Pontacq, on l’a oublié devant la panique provoquée par la mort de la mère mais lui a survécu et a émigré en Argentine.
Jeanne Vignes décède donc à 39 ans en 1837 ; laissant six orphelins dont le plus grand a 14 ans et le dernier est un nouveau-né.
Au 19ème siècle, les enfants, surtout les garçons étaient considérés aptes aux travaux des champs dès l’âge de 9 ou 10 ans ; les deux aînés ont dû être « placés » comme petits domestiques. En effet lorsque Pierre a décidé d’émigrer il vivait à Andrest alors que sa sœur Jeanne Marie vivait encore à Pontacq avec son père.
L’émigration vers l’Argentine
Ne possédant pas de terres, les enfants Sarthou savaient leur avenir limité au pied des Pyrénées ; les agents d’émigration chargés de repeupler les pays du Rio de la Plata, parcouraient les foires, les fêtes et tous les lieux de rassemblement de jeunes gens auxquels ils promettaient un avenir radieux en Argentine.
Le premier à franchir le pas a été Pierre né en 1828. En 1858, à 30 ans, il tente la « grande aventure » et embarque à Bordeaux sur le navire Anféon. En 1858, c’est le début de la grande émigration vers l’Argentine, ce grand jeune homme de 1,75 m (très grand pour l’époque), ne sachant ni lire ni signer arrive à Buenos Aires et grâce à beaucoup de travail et une volonté de fer, il réussit à s’installer à San Fernando où il fait venir de nombreux membres de sa famille.
Jeanne Marie, sa sœur cadette, le rejoindra en 1861 ; elle embarque en 1861 sur le navire Sainte Germaine. Jeanne Marie a 28 ans ; elle amène avec elle son petit garçon de 2 ans né à Pontacq de père inconnu ; elle est accompagnée de son dernier frère Alcide âgé de 24 ans. C’est grâce à son obtention de visa que l’on connaît son existence.
Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde
Le 5 octobre 1861,
SARTHOU CAVARCHES Alcide, âgé(e) de 24 ans, exerçant la profession de agriculteur, a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était né(e) à Pontacq, Basses Pyrénées.
Il (elle) résidait à Pontacq, Basses Pyrénées.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Autorité de Pau de Basses Pyrénées le 2 octobre 1861.
Il (elle) est parti(e) à destination de San Fernando, sur le navire Saint Germaine.
Dix ans plus tard en 1872 ; c’est Pierre l’aîné qui quitte Bordeaux sur le bateau « Anglais » ; il a 50 ans, il est veuf et remarié, il habitait Azereix. La même année, arrive son fils Bernard sur le vapeur Lusitania. L’épouse de Pierre devait faire partie du voyage mais on n’immatricule pas les femmes, elles ne sont pas recensées pour travailler donc elles n’existent pas.
Presque toute la fratrie Sarthou se retrouve à San Fernando banlieue de Buenos Aires.
Depuis 1850, ils s’appellent Sarthou-Cardaches (maison Cardaches) pour ne pas les confondre avec une autre famille de Pontacq qui eux deviennent Sarthou-Tiré. En Argentine ils sont Sarthou ou Sartou.
Le père de cette fratrie est parti à Tarasteix où il est décédé. On ne sait rien des deux autres garçons.
Ce sont les descendants de Pierre né en 1828 qui sont venus à Pontacq et que Noël Paradis-Cami a rencontré.
La vie en Argentine
En 1864, à San Fernando, Pierre épouse Maria Frigoni née en Italie émigrée avec ses parents. Elle a 28 ans, lui 35 ans. Les hommes émigrés se mariaient tard, quand ils avaient eu le temps de se faire une situation et d’amasser un petit pécule leur permettant de s’installer et faire vivre une famille.
Le couple a plusieurs enfants dont Hilaria Margarita en 1865, Marcos Francisco en 1868 et Jean Bautista, le grand-père de Haydée.
Ce couple vivait sur leurs terres à San Fernando de la récolte des fruits et l’exploitation du bois.
Les parents de Haydée sont Juan Sartou y Aïda Reverdito.
En 1862, Jeanne Marie épouse Hippolyte Bourdieu natif d’Oloron Ste Marie. On retrouve deux enfants : Alexandre né en 1864 et Bertrand Léon né en 1870. Hippolyte Bourdieu était parti de Pasajes en Espagne en 1858.
Quant à Alcide orphelin et oublié à la naissance, il n’aura jamais de chance et décède noyé dans le fleuve « Espera » (un bras du delta) en 1862 à 25 ans.
San Fernando
Partido de San Fernando situé à environ 20 km de la capitale s’étend à l’extrémité sud du delta du Río Paraná. A San Fernando, on vit sur l’eau ou presque ; la chaleur et l’humidité font la richesse de cette succession d’îlots. J’ai connu l’histoire de cette région grâce au travail d’Ana Maria Abadie. http://s238564163.onlinehome.fr/test/2012/02/abadie-dominique/
D’ailleurs les Sarthou et les Abadie se connaissaient et fréquentaient les mêmes écoles.
La famille Sartou actuellement
Récit de Noël Paradis-Cami
« Dans l’après-midi du 02 mai 2016, j’ai fait par hasard la connaissance à Pontacq d’un sympathique couple d’Argentins, Maria Eugénie et de son époux Carlo que j’ai rencontré devant l’église paroissiale alors qu’ils visitaient notre commune, à la recherche de la famille de Pierre Sarthou. L’ancêtre de Maria Eugénia aux origines pontacquaises, ayant émigré en Argentine au XIXème siècle. Je les ai guidés dans plusieurs lieux de notre commune, notamment, aux remparts et à la vieille tour, dans la ruelle classée des remparts, devant l’ancienne maison de ville (1608), à la maison d’Estibayres et au monument aux morts. Nous avons terminé la visite au pied de la statue du général Barbanègre, à la recherche d’un Sarthou tué pendant les guerres Napoléoniennes ? Auparavant, j’avais appelé Marcel Cazala qui s’occupe dans notre association d’émigration, pour savoir s’il pouvait nous rejoindre. Il nous a rejoints devant la statue de Barbanègre, puis nous avons consommé un café au Central.
Le couple partait sur Lourdes pour une visite de la ville, puis rentrait à Plaisance du Gers, ou ils étaient en pension dans un ancien château transformé en hôtel. Suite à ces circonstances de rencontre, nous avons été amenés à correspondre avec les descendants de cette famille et notamment avec Haydée Sarthou, une arrière-petite-fille de ces émigrants, suite à ces contacts et à des recherches, nous avons rédigé avec la précieuse aide de la spécialiste en la matière Christiane Bidot-Naude, un petit historique de cette épopée.
De nos jours en cherchant sur Internet, nous pouvons voir que des familles Sarthou sont toujours implantées à San Fernando, et pour certaines ont pignon sur rue, elles développent des activités de location, de gardiennage et de ventes nautiques, pour d’autres ils sont concessionnaires Toyota. Quant à nous la branche avec qui nous avons fait connaissance, est la branche de Pierre né en 1828 et marié à Maria Frigoni.
Quand à Maria Eugénia, épouse de Carlo Vassallo, le sympathique couple que nous avons rencontré à Pontacq, elle est la fille d’Haydée Sarthou, une des arrière petite-fille de Pierre Sarthou Cardaches, ils sont dans des activités touristiques (agence de voyage). »
Haydée Sartou
« Te cuento algo de mi vida : Tengo 87 años y estoy casada con Luis Rappi hace 63 años, Tengo 4 hijos : 3 mujeres y 1 varon que desgraciadamente murió hace 2 años.
Tengo 17 nietos y una bisnieta de 2 meses, Como verás una buena prole.
Lo que se de mi bisabuelo Pierre es lo que me mandaste.También vino una hermana que se casó con Bourdieu de los que somos amigos y parientes ».
Haydée Sartou arrière-petite-fille de Pierre Sarthou a 87 ans c’est une très sympathique personne que j’espère rencontrer un jour.
La voici entourée de son époux, de ses enfants et de ses 17 petits-enfants : un ombre a ce tableau elle a perdu un fils il y a deux ans.
Toute une vie entre ces deux photos, 86 ans les séparent. Dans la première sur les genoux de sa très jolie maman sous le regard attendri de son père et dans la dernière entourée de sa nombreuse descendance.
Bonjour,
Bravo pour ce travail gigantesque sur les émigrés pyrénéens du 19ème siècle en amérique du sud.
Anciennement marié avec une Nougué, j’ai établi son ascendance avec, logiquement, des collatéraux. C’est ainsi que j’ai été contacté par Carlos Asuaga qui est Uruguayen et qui a un arrière grand-père Nougué émigré en Uruguay vers 1885. Cet Auguste Nougué est frère d’un Pierre Nougué, arrière-grand-père de mon ex-épouse.
C’est pourquoi, je me suis penché sur l’ascendance pyrénéenne de Carlos Asuaga. Vous trouverez en ligne le résultat de mes recherches sur Généanet sous le pseudo « JMPvrac ».
Je vous indique que Jean Sarthou, père de Pierre Sarthou, s’est marié avec Jeanne Vignes le 21 janvier 1823 à Pontacq. Bien que je soupçonne, comme vous, que les Sarthou étaient vraisemblablement originaires des Hautes Pyrénées. Mais ils étaient déjà présents à Pontacq en 1774 puisque c’est le 5 février 1774 que Joseph Sarthou, arrière-grand-père de Pierre Sarthou, se marie à Pontacq avec Catherine Thouzé (ou Touzé, ou Tousé ou …).
Bonne utilisation et encore félicitations pour ce travail remarquable.
Jean-Michel Potiquet