Périssé Marie

Montfort en Béarn

Ce récit n’est pas le résultat d’une recherche personnelle mais il est inspiré du travail de généalogie de Alejandro Mariano Arroyo, Argentin domicilié à Salta au nord du pays ; ce travail portant sur trois régions de France : le Béarn, la Bretagne et l’Alsace a été synthétisé en un beau livre Périssé de Montfort à Salta con Laferrière y Hamann, 400 años, 14 generaciones.

L’auteur m’a envoyé le livre car je l’avais aidé dans ses recherches, il y a quelques années. Je l’en remercie vivement.

Nous sommes à Montfort en plein cœur du Béarn dans ce canton nouvellement nommé Canton d’Orthez, Terres du Gave et du sel pour évoquer le Gave, fleuve qui irrigue le Béarn, et les mines de sel de Salies.

C’est là que vivent les Périssé depuis plusieurs générations. Deux jeunes gens du village, Jean Périssé et Catherine Lansot, se marient en février 1840, tous deux sont issus de familles de cultivateurs. L’époux, Jean Périssé, né en 1807 a 32 ans, il est le second fils de Barthélémi et de Jeanne Conte-Baubion ; l’épouse, Catherine Lansot, née en 1816, fille de Lansot et Catherine Belloc-Peilhen, a seulement 22 ans.

Ils s’installent à Montfort où naissent leurs enfants : Marie en 1840 qui décède à 12 ans, Jeanne en 1842, autre Marie en 1843, et Jean en 1847.

Les trois enfants décident d’émigrer laissant les parents seuls. Jean Périssé, le père, décède en 1885 à 78 ans et Catherine Lansot, la mère, en 1893 à 77 ans. A Montfort, les parents ne sont pas vraiment seuls il y a toute la famille Périssé et Lansot.

L’émigration est dans l’air du temps, en Amérique tout est facile, l’argent coule à flots, de nombreux cousins font le même choix dont Jean Auguste Périssé qui a eu 10 enfants en Argentine.

Le départ

Les deux sœurs Jeanne et Marie tentent l’aventure. En août 1861, Jeanne 19 ans obtient un passeport signé du sous-préfet d’Orthez, elle est accompagnée de sa sœur Marie 18 ans ; les deux jeunes filles se rendent à Buenos Aires. Par le registre d’immatriculation de Jeanne, on sait qu’elles ont embarqué à Bayonne.

Au moment de l’immatriculation en 1866, Jeanne est mariée à Léon Auguste Benoît, chapelier à Paris, né en 1825 à Montpellier. Il a embarqué au Havre avec comme document un certificat de bonne conduite délivré par l’armée.

Jean Périssé le dernier fils s’est aussi immatriculé en 1866, il a embarqué à Bordeaux sur le navire Volney muni d’un passeport pris à Orthez. C’est un homme de 1.60m, taille normale pour l’époque, cheveux châtains et yeux roux.

Quant à Marie, elle ne s’est pas immatriculée au Consulat.

La vie de Marie

Une certitude, Marie était belle, heureusement que quelques photos anciennes ont été conservées.

D’après la famille « Marie era planchadora o cocinera » elle a eu une relation avec un homme marié Julien Antoine Laferrière né en 1809 à Baud dans le Morbihan.

À Montevideo, Laferrière était éditeur d’un journal publié en français qui se vendait à Montevideo mais aussi en Argentine.

« Laferrière era periodista y editor, pero también era agente francés para la corona de Francia durante el bloqueo anglo-francés al Río de la Plata en 1848-49. Así lo relata en una carta resumen (tengo el original) donde menciona su cercanía a los enviados por el Rey de Francia a negociar con el gobierno argentino y la delegación inglesa. Y menciona allí su esfuerzo por años en mantener en alto la bandera de Francia y defender sus intereses. Esto lo admiro y me parece de valor. » note de l’auteur

Marie a-t-elle vécu en Uruguay ou l’a-t-elle rencontré en Argentine ?

Quand il est rentré en France, il était représentant en vin, basé en Bretagne mais il parcourait le nord de la France pour son négoce.

En 1870 à Amiens, Marie Périssé donne naissance à un garçon René Jules dont on ne mentionne pas le nom du père qui ne l’a pas reconnu ; l’enfant s’appellera René Jules Périssé.

 Selon la loi un homme marié ne pouvait pas reconnaître un enfant hors de son couple.

« No tuvo su apellido, no sé porqué no se casaron, pero tengo cartas que se enviaban donde Laferrière era muy, muy afectuoso con su hijo René y con Marie ».

« Aqui en el relato, mi madre bajaba la voz diciendo : creo que el esposo se llamaba Laferrière, pero parece que no se casaron, y ella conservo su apellido, que era un tema de esos que se evitaba de hablar y que me enteré preguntando ya de grande » extrait du livre.

Après Amiens, Marie est partie vivre et travailler à Bordeaux où son fils a fréquenté un lycée, sans grande conviction d’après la correspondance avec son père.

En 1877, Laferrière est tombé veuf, certaines lettres envoyées par les parents de Marie laissent penser qu’ils connaissaient ce gendre et René.

René Jules Périssé

Mais en 1884, Marie et son fils rejoignent Buenos Aires, Marie avait le projet de revenir en Amérique du Sud ; est-ce une raison pour laquelle elle n’a pas épousé Laferrière devenu veuf ou peut-être la différence d’âge : 34 ans.

« O complicaciones del lado de Laferrière que tenía una familia formal con bastante descendencia ?

El caso es que proveyó de medios a Marie y su hijo en Bordeaux, y les dejó una herencia »

Ses lettres montrent que Laferrière était très attaché à Marie et à son fils ; il leur a toujours fourni les moyens de mener une vie confortable et leur a laissé un héritage.

« Marie Périssé ha tenido un caracter y una determinacion fuera de lo comùn para volver a Argentina, sola y con un hijo adolescente pudiendo quedarse en Francia donde tenia familia »

Marie est décédée à Buenos Aires en juillet 1914 à 71 ans après une vie bien remplie !

De René Jules Périssé à Alejandro Mariano Arroyo

Selon toutes certitudes, René Périssé, fils de Laferrrière, a une ascendance paternelle bretonne et une ascendance maternelle béarnaise. A Buenos aires, il a épousé Marcelina Hamann, branche alsacienne.

« Mis Haller-Hamann emigraron luego de la pérdida de Alsace en la guerra franco-prusiana de 1871 »

En 1912, René Périssé épouse Marcelina Hamann et en 1954 ils ont fêté leurs noces de diamants (50 ans) avec un peu d’avance mais en pleine forme selon la photo.

Marcelina Hamann est née à Buenos Aires en 1874 ; son père François Joseph Hamann avait émigré de Altinger, dans le canton de Ferrette, dans le Haut Rhin.

René était négociant et propriétaire de plusieurs commerces, c’était un passionné de photos qu’il développait lui-même et s’amusait à faire des montages surprenants.

René est décédé en 1955 à 85 ans et Marcelina en 1969 à 95 ans.

René et son épouse entourés de leurs 2 fils et leur fille Marie-Salomé Périssé

Leur fille María Salomé Périssé (abuela de Alejandro Mariano) née en 1909 a épousé en 1830 un descendant d’Italiens Carmelo Dí Corleto, ingénieur, pilote et professeur à l’Université de Buenos Aires. Le couple vivait à Buenos Aires, Carmelo est décédé à 51 ans mais María Salomé a failli devenir centenaire, décès à 99 ans en 1998. Lorsqu’elle est devenue veuve, María Salomé a travaillé dans des cabinets de psychologie, souvent en relation avec l’aviation, pour tester les aptitudes des futurs pilotes.

Leur fille María Salomé Dí Corleto née en 1931, mariée à Rodolfo Oscar Arroyo en1953, n’a pas eu la longévité de sa mère, elle est décédée en 2009 à 68 ans.

Ce sont les parents de Alejandro Mariano, mon correspondant, ingénieur ainsi que son épouse Verónica, installés à Salta et père de trois enfants.

Toute cette belle descendance, grâce à Marie Périssé qui a eu un fils dit « naturel » ; situation difficile à cette époque mais que la belle Marie a surmonté avec le courage et l’entêtement d’une bonne béarnaise !

d‘après le livre et les photos de Alejandro Mariano Arroyo

4 générations : Alejandro Mariano, 5 años, su madre María Salomé Dí Corleto su abuela María Salomé Périssé, su bisabuela Marcelina Hamann
María Salomé Dí Corleto

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