Jungalas Jean

Buziet

Jean ou Jean Pierre Jungalas est né à Buziet le 20 septembre 1863, fils de Marcellin Jungalas scieur de long et d’Elisabeth Cantounet originaire de Buzy.

Marcellin et Elisabeth se sont mariés en 1860 à Buzy, lui a 23 ans, il est le fils naturel de Marie Jungalas, Elisabeth a 20 ans, elle est ouvrière née à Bescat fille naturelle de Jeanne Cantounet. Voilà deux jeunes gens qui partent dans la vie sans rien, les enfants naturels sont exclus des héritages quand il y en a, ces deux n’ont que leurs bras pour travailler.

En 1861, naît un enfant Jean qui ne vivra que 3 semaines, puis la famille s’agrandit : Jean Pierre en 1863, Jean Baptiste en 1866, Marie Madeleine en 1868, Sophie en 1870 et enfin Joseph en 1873.

Seule Madeleine reste au Béarn où elle se marie en 1903 avec Henri Labarthete de Buziet. On retrouve Sophie et Joseph à Buenos Aires dans le recensement de 1895 tous deux célibataires de 24 et 21 ans ainsi que leur père Marcelin âgé de 58 ans vivant dans la paroisse San Vicente de Buenos Aires ; il est veuf mais je n’ai pas réussi à trouver le décès de Elisabeth Cantounet ni en France ni en Argentine. Aucune trace non plus de Jean Baptiste né en 1866.

En Argentine

Jean Pierre Jungalas est parti avant le Conseil de révision, certainement vers 17 ou 18 ans.

Jean Pierre s’est marié tout jeune en 1885 ; il a épousé Jeanne Pardon née dans le village de Peyraube, du canton de Tournay, dans les Hautes Pyrénées.

En 1886, naît leur premier fils Léon, ils habitent le partido de Guamini dans la province de Buenos Aires puis suivront deux autres garçons : José et Pedro en 1891. Le 16 août 1891, Jean Pierre décède à Pehuajo il n’avait que 27 ans. Accident de cheval ou typhus ? Juana reste seule avec trois orphelins dont le dernier est un bébé de quelques mois. Des cousins, des frères émigrés installés à la campagne lui conseillent de partir à Buenos Aires où il lui sera plus facile de trouver du travail ; compatissants ils lui promettent de l’aider financièrement mais ils oublieront. Voilà Jeanne dans la capitale mais comment travailler avec des enfants ? Elle confie les deux aînés de 5 et 3 ans à une cousine, garde le bébé avec elle et travaille comme repasseuse.

C’est à Léon que nous allons nous intéresser car c’est le grand-père de ma très chère amie argentine Josefina.

L’enfance de Léon a été bien triste, il ne voit plus sa mère, le mari de la cousine est brutal et l’enfant souffre en silence ainsi que son frère. Il va à l’école, apprend rapidement et dès douze ans il connait le métier de tapissier ; son frère sera ébéniste. Les bons tapissiers étaient très recherchés à cette époque dans la riche Buenos Aires du début de siècle, Léon trouve un emploi dans le plus réputé des ateliers de tapisserie de Buenos Aires, c’est de là que sortent les plus beaux fauteuils et canapés pour les appartements bourgeois. Très tôt on remarque aussi son don pour la décoration et il sera chargé de décorer la Cathédrale de Buenos Aires pour les grandes cérémonies.

Mais Léon a dû se battre avec les difficultés de la vie dès son plus jeune âge ce qui lui a laissé un caractère bien trempé : il n’a peur de rien et reste fidèle à ses idées progressistes.

Ayant l’habitude de travailler avec une casquette sur la tête, on lui demande de l’enlever pour décorer la Cathédrale, il refuse et sort; l’évêque a dû appeler l’entreprise pour lui demander de continuer la décoration…coiffé de sa casquette.

Lors de grandes grèves de 1919 pour l’augmentation des salaires des ouvriers, il fait partie des dirigeants, bien que lui gagne bien sa vie, et il ira jusqu’à sacrifier ses économies pour soutenir ses camarades en difficulté.

Léon a épousé Julia Luisa Bie, descendante aussi de Français dont il a eu deux filles : Ouida en 1908 et Olinthe en 1914. Cet homme restera un original toute sa vie jusqu’au choix des prénoms de ses filles. Ouida était le nom de plume d’une romancière du XIXe, Marie Louise de la Ramée.

Quant à Olinthe ! Le jour de la naissance du bébé, un enfant jouait avec un globe terrestre ; Léon lui demande : comment va-t-on l’appeler ? Son petit doigt se pose sue le canal près de l’ancienne ville d’Olynthe. Le prénom est trouvé…

Ouida a épousé José Maria Otero, ils n’ont pas eu de descendance.

La belle Olinthe s’est mariée avec Julio Honorio Montés ; Josefina est leur unique fille.

 

 

Le retour aux sources

Josefina, une grande voyageuse qui a parcouru tous les continents a voulu connaître le village de Buziet dont elle avait eu connaissances grâce à ses recherches généalogiques. Elle savait que ses ancêtres possédaient une petite maison et une parcelle de terrain. Grâce à l’amabilité de Madame Chaput nous avons pu retrouver une ruine, quelques murs, plus de toit et un terrain où paissaient des chevaux . Mais l’émotion était présente…

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