Sagardoy Arnaud / Fernando

Ordiarp

Au Pays Basque, il s’appelle Arnaud mais dès son arrivée en Argentine il devient Fernando comme la majorité des émigrants portant le prénom Arnaud car ce prénom n’a pas de traduction en espagnol. Un casse-tête supplémentaire pour les recherches.

Arnaud est né à Ordiarp le 14 mars 1859, fils naturel de Marie Sagardoy.

La vie de Marie est semblable à celle de bien de jeunes femmes pauvres au milieu du XIXe siècle. Ses parents n’ont pas de terres et certainement pas de troupeaux ; toute jeune, vers 12 à 13 ans, Marie doit gagner sa vie en étant « journalière » dans les fermes plus aisées. Une journalière comme « une bonne » devait travailler toute la journée, on pouvait lui demander de tout faire soit dans la maison soit dans les champs… et même de satisfaire les plaisirs du maître.

A 19 ans, Marie accouche d’un enfant dans la maison de ses parents, une petite fille Engrâce qui décède six jours après le 15 janvier 1855.

En 1859, Marie donne le jour à Arnaud, le père ne reconnait pas l’enfant. Maintenant, Marie habite la maison Chubuco ; est-ce la ferme de ses maîtres ou sa maison ?

En 1865, un autre enfant naît ; un garçon Raymond Bordalas mais cette fois-ci le père Pierre Bordalas reconnaît l’enfant ; le couple vit dans la maison Chubuco.

En 1870, Marie à 35 ans elle est à nouveau enceinte ; elle accouche d’un garçon Jean, le 20 juin et elle meurt le lendemain. Elle est revenue dans la maison Etchetto où vivent ses parents et Jean n’est pas reconnu par son père.

Voilà une vie de misère, travailler à 12 ans, mourir à 35 ans en laissant un nouveau-né et deux garçons de 11 et 5 ans.

Les trois fils de Marie émigreront en Argentine.

Qui était Pierre Bordalas supposé père de la fratrie ? Un pauvre hère lui aussi, né en 1830 dans la commune de Sunharette reliée à Alçay et Alçabehety. Il est le second fils de métayers, il sera journalier toute sa vie et décédera en 1889 à Ordiarp, seul et célibataire. Il est certainement le père des 3 enfants puisque le couple vivait dans la même maison ; pourquoi ne se sont-ils pas mariés ? Il fallait de l’argent pour se marier.

Andrea une descendante argentine d’Arnaud a recherché sa famille avec beaucoup de méthode et de perspicacité.

En Argentine, on ne trouve pas de trace de la vie de Jean ni son immatriculation mais sa fiche militaire indique qu’il est parti à Buenos Aires.

Par contre, Fernando et Raymond sont restés unis. Raymond est témoin au mariage de Fernando et parrain de ses enfants. On ne trouve pas sa famille, il a dû rester célibataire.

 

Fernando en Argentine

En 1888, à Buenos Aires dans la cathédrale Nuestra Señora de Balvanera Fernando épouse une jeune Souletine Marianne Rospide née à Aussurucq.

Le couple vit à Guamini et Carhue dans la province de Buenos Aires. C’est une région agricole, Fernando Sagardoy y continue sa vie de laboureur et éleveur.

Le « pueblo de Santa Maria de Guamini » a été fondé en 1876, il a pris le nom officiel de Guamini en 1883. Avant 1875 et la « conquête du désert » cette zone était principalement habitée par des Indiens.

Le couple aura cinq enfants : Anita, Zulema, Graciana, María et Fernando Juan né en 1897, grand-père d’Andrea.

En 1923, on retrouve la famille Sagardoy à Tostado, au nord-ouest de la provincia de Santa Fe.

Tostado fut créé en 1891, auparavant c’était une zone désertique domaine des Indiens ; après la conquête le but était de peupler et de mettre ces terres en culture elles seront vendues à bas prix c’est peut-être pour cette raison que les Sagardoy entreprennent ce long déplacement.

Fernando Juan, fils de Fernando et grand père d’Andrea a étudié à San Justo puis adulte il a travaillé dans des laiteries « tambos ». Il est décédé à 46 ans d’une crise de péritonite.

Hugo le père d’Andrea est le cadet de 10 enfants, orphelin de père à 9 mois. Il a passé toute son enfance à Tostado entouré par ses frères et sœurs qui aidaient leur mère. Adulte, il était enseignant et directeur d’école. Avec son épouse, institutrice, ils ont exercé dans des écoles rurales au nord de la Province de Santa Fé dans une zone inhospitalière où les enseignants jouaient un rôle social très important

Hugo, directeur d’une école rurale

Lydia, épouse de Hugo Sagardoy, institutrice

“Mi padre se desempeñó como Director y mi madre como docente en escuelas rurales en el Norte de la Provincia de Santa Fe, la zona más pobre del país. Eran lugares inhóspitos, montes, muchas veces sin agua y sin luz donde el maestro además de enseñar era cocinero, constructor, amigo y guía de esa comunidad “

Andrea est graphiste, animatrice en 2D, 3D, et illustratrice.

Marie Sagardoy imaginée par Andrea, très émue par sa vie de femme célibataire à Ordiarp

 

Une émigration heureuse

Pour cette famille Sagardoy, partir en Argentine a été une très bonne chose.

Au Pays Basque, ils n’avaient pas de terres, ils devaient louer leur bras, leur avenir était déjà tracé : domestiques des autres comme leurs parents.

En Argentine, leur horizon s’est éclairé, ils ont réussi à avoir leurs propres terres, ils n’ont plus jamais connu la faim, ils ont fait instruire leurs enfants.

“Yo creo que sí, aquí fueron más felices, tenían trabajo, tierra propia, comida. Una vez leí una cita del escritor Adolfo Bioy Casares que decía algo así como « qué sería Argentina sin los vascos! ». El trabajo, la constancia, la honestidad y su bajo perfil, es algo que acá siempre está asociado a un apellido vasco.”

Quand Andrea a commencé à chercher elle a questionné les membres les plus anciens de la famille, certains se rappelaient du mot « Ordiarp ».

La historia de mi bisabuelo Fernando (Arnaud) lamentablement no la conozco. He comenzado a investigar indagando a los tíos mayores de la familia. Alguien recordó el nombre « Ordiarp ». Ojalá encuentre más datos.
Mi padre Hugo Sagardoy, hijo de Fernando Juan Sagardoy , tiene 74 años y fue el menor de 10 hermanos nacidos en la ciudad de
Tostado, Santa Fe, Argentina. Lo único que recuerda es que le contaron que los vascos llegaron a « Tostado » porque las tierras eran muy baratas (pas cher). La ciudad de Tostado se encuentra al norte de la Provincia de santa Fe, era una zona bastante inhóspita, en contacto con poblaciones indígenas, muy árida y calurosa, un clima totalmente distinto al de los Pirineos Franceses. Allí se dedicaron a la ganadería. Mi padre no conoció a su padre ya que murió de peritonitis, cuando el solo tenía nueve meses. Los vecinos lo recordaban como un hombre muy amigable, alegre y con voluntad de ayudar a otros

D’après les recherches faites par Andréa Sagardoy.

Article paru en 1945 lors du décès de Juan Fernando Sagardoy

Hugo Sagardoy, petit-fils de Fernando, coiffé du béret basque.

Une réflexion sur « Sagardoy Arnaud / Fernando »

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